- Comment ?

Je voulais lui demander comment j'étais arrivée à l'hôpital, mais j'avais encore du mal à parler correctement. 

- Comment tu es arrivé ici ? a demandé grand-père.

J'ai fait oui de la tête.

- C'est un employé du fast food qui t'a entendu crier. Il s'est battu avec ce sale petit vaurien et ensuite il t'a conduite à l'hôpital. Le chef du service a appelé la police et c'est mon ami Jim qui lui a répondu, il m'a tout de suite contacté. 

Je n'ai pas écouté ce qu'il m'a dit ensuite. J'avais de vague fournir de quelqu'un projetant Travers au sol mais pas du reste. 

- Ne t'inquiète pas Catherine, ce garçon ne te touchera plus jamais, a dit fermement grand-père. 

Je pense qu'il devait avoir peur que je pense trop alors il s'est mis à parler de tout et de rien. Ce n'était pas dans ses habitudes et il n'étais d'ailleurs pas très doué pour ça. Il m'a raconté en détail le match de basket d'une équipe qui m'était totalement inconnue. Si j'avais eu assez de force, je lui aurai rappelé que ni lui ni moi n'aimions le basket. 

J'allais m'endormir quand des agents de police sont entrés dans ma chambre. J'ai d'abord pensé qu'il venait pour me poser des questions mais ils étaient là pour grand-père.

- Vous faites quoi ? Grand-père il se passe quoi ?!

Je me suis levée, arrachant au passage la perfusion qui était dans mon bras, pour m'approcher des agents de police.

- Qu'est-ce que vous faites ? Vous lui faites mal, ai-je dit à l'agent qui tenait le bras de grand-père dans son dos.

Mais c'est alors que j'ai compris. J'ai vu la main de grand-père, sa vieille main parsemée de tâches brunes et d'ecchymoses. 

- Grand-père, qu'est-ce que tu as fait ? ai-je paniqué.

- Monsieur Jonathan McMuellen ? a demandé l'autre policier.

- Oui, c'est moi. Ne t'inquiète pas Catherine, ça va aller. 

Maman est arrivée au moment où il se faisait passer les menottes.

- Monsieur McMuellen, je vous arrête pour coups et blessures volontaires. Veuillez-nous suivre.

Maman et moi l'avons regardé se faire emmener sans savoir quoi faire. Le dos vouté, la démarche mal assurée à cause de son arthrite, il s'est tourné vers moi pour me lancer un clin d'oeil rassurant. Il n'avait pas l'air de s'inquiéter. Il avait dit que plus jamais Travers ne me toucherait. J'ai senti mon coeur s'emballer dans ma poitrine, prise de vertige, j'ai du m'asseoir tandis que maman suivait les policiers.

- Catherine, je vais appeler ton oncle, a dit maman qui était revenue dans ma chambre. 

- C'est de ma faute, ai-je dit entre deux sanglots.

- Non, bien sûr que non.

- Blaine m'avait prévenue mais je ne l'ai pas écouté. Grand-père aussi s'inquiétait de mon amitié avec...

- Catherine, tu ne pouvais pas savoir. Ce n'est pas de ta faute, a-t-elle répété fermement. Travers t'a drogué et ensuite il a voulu profiter de toi. Et ton grand-père... si cet imbécile de chef de la police m'avait appelée moi au lieu de le prévenir lui en premier. 

Maman s'est mise à pleurer à son tour.

- Il m'a téléphoné en me jurant qu'il allait le tuer mais je n'aurais jamais cru qu'il le ferait, a-t-elle lâché de façon hystérique. 

Entre deux océans - Tome 2Where stories live. Discover now