Chapitre 28

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- Catherine -

L'odeur du désinfectant et le bruit infernal d'un vrombissement m'ont sortie d'un interminable cauchemar. 

J'avais beau être consciente d'être dans un rêve, je n'arrivais pas à ouvrir les yeux. J'ai dû me rendormir car j'ai replongé dans ce monde de semi-conscience. Mon corps était rigide et j'avais beau me hurler de me réveiller, je n'y parvenais pas. Je tanguais comme si j'étais allongée sur la couchette d'un navire. 

Quand j'ai enfin ouvert les yeux pour de bon, j'ai été aveuglée par la lumière trop vive que les vieilles tentures de l'hôpital ne parvenait pas à filtrer. J'ai vu quelqu'un à côté de moi sans le reconnaitre et j'avais une furieuse envie de vomir.

J'ai cligné plusieurs fois des yeux avant de reconnaitre grand-père qui somnolait dans un vieux fauteuil abimé. Ses lunettes ne tenait que par une branche qui était en équilibre précaire sur son oreille.

J'ai essayé de parler mais une vive brulure a enflammée ma gorge et ma bouche m'empêchant d'émettre plus que de petits sons étouffés. 

- Coucou ma puce.

J'ai reconnu la voix de ma mère mais quand j'ai voulu tourner ma tête vers elle, celle-ci s'est mise à me faire atrocement souffrir à son tour. 

- Le médecin a dit que tu te sentirais sans doute un peu groggy. Tu veux de l'eau ? Tu y a droit.

J'ai fait un léger mouvement de la tête pour lui signifier que je ne voulais pas d'eau. Il y avait toute une fanfare qui jouait dans ma tête me donnant la migraine sans pour autant empêcher mon cerveau de penser à un million de chose en même temps. 

- Catherine, s'est réveillé grand-père. Tu vas bien ?

Non. Mon envie de vomir empirait et je me suis mise à pleurer sans m'en rendre compte. Bientôt, mes larmes se sont transformées en sanglot incontrôlable, des spasmes douloureux m'ont oppressés la poitrine et j'ai fini par vomir alors que le médecin arrivait, alerté par maman, pour m'injecter un calmant qui m'a aussitôt replonger dans un monde de cauchemar auquel je ne parvenais pas à échapper. J'avais envie de hurler mais à chaque fois que je m'apprêtais à le faire, une ombre noire abattait sa main sur ma bouche pour me faire taire. Mes yeux refusaient de s'ouvrir et emprisonnée dans l'obscurité, j'ai dû subir mes peurs encore et encore.

Quand j'ai enfin reprit connaissance, il faisait nuit. Ma gorge me faisait toujours souffrir, ma tête moins. Il y avait une bouteille d'eau et une boite d'ores posés sur la table de nuit à côté du lit. J'ai parcouru la pièce des yeux pour constater que ma mère n'était plus là contrairement à grand-père qui zappait au hasard. Il n'avait pas remarqué que j'étais réveillée. 

- Grand-père, ai-je murmuré.

Ma voix était rauque, ma bouche affreusement sèche et je mourrais de soif. J'ai tendu la main vers la bouteille d'eau mais je l'ai fait tomber par terre. Grand-père s'est levé aussi vite qu'il a pu pour la ramasser et verser un peu de liquide dans un gobelet.

- Comment tu vas Catherine ?

Il était inquiet. Ça se voyait. Ce n'était pas bon signe. Il ne laissait jamais transparaître ses émotions. Je lui étais tout de même reconnaissante pour ne pas me regarder de la même façon que ma mère l'avait fait plus tôt ce jour là : avec pitié, comme si j'étais une petite chose fragile prête à se briser si on lui lâchait la main.

- Je ne sais pas, ai-je répondu sincèrement.

Je savais que j'avais mal un peu partout, que j'avais très faim, très soif et un petit peu froid. Ou chaud. Ça dépendait du moment. Les évènements de la veille me revenait par flash et je m'efforçais à chaque fois de les faire disparaître. Je les avais déjà assez revécus durant mon sommeil.

Entre deux océans - Tome 2Where stories live. Discover now