Chapitre 34

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PDV Carlos

Quatre jours plus tard.

─ Un. Deux. Trois. Esquive. Crochet. Du nerf, Brad ! C'est pas le moment de flancher. Un. Deux. Uppercut. Hop, hop, hop. Bien. On fait une pause, annonce Zed en retirant ses pattes d'ours.

─ Alléluia !

─ Un quart d'heure seulement ensuite tu reprends l'entraînement avec la corde à sauter.

─ Pas elle, gémit le rasta hors d'haleine avant de se laisser tomber à plat dos sur le ring.

Pendant les minutes qui suivent, seul l'impact de mes poings sur le sac de frappe résonne dans la salle. À bout de souffle, je m'affale finalement au côté de Zed qui s'est assoupi, le dos appuyé contre le mur. Je m'hydrate, m'éponge et entreprends de me défaire des bandes qui ont servi à protéger les articulations de mes mains et de mes poignets.

─ Tu t'entraines beaucoup ces temps-ci.

Je me tourne à demi vers mon colocataire dont la moitié du visage est toujours dissimulée par son avant-bras droit.

─ Un souci avec quelque chose ? Avec quelqu'un ? Un souci avec... Hanna ?

Mes membres se crispent à cette dernière question. Sans doute, leur son auteur s'en aperçoit puisqu'il continue :

─ Qui d'autre te mettrait dans cet état. Je ne sais pas ce qui s'est pas...

─ J'ai déconné, coupé-je en achevant de dérouler le bandage. Et cette fois, c'est différent.

Des bruits de pas se font entendre dans les escaliers. Je n'ai pas besoin de lever la tête pour savoir qu'il s'agit d'Asal. Le soupir exaspéré de Zed est plus que suffisant.

─ Brad est déjà KO à ce que je vois, raille-t-elle. Certaines choses ne changent pas.

─ D'autres si.

Proche de la trentaine et très bientôt marié, il se comporte plus en grand frère qu'en ami avec nous notamment avec Asal.

─ Jones m'a prêté sa veste le soir de la Saint-Patrick. Je la lui ramène. T'as pas à t'inquiéter Zed, affirme Asal en s'accroupissant devant lui. Je sais me défendre, grâce à toi. Crois-moi sur parole, je ne risque rien avec lui.

─ Tu n'es plus la même depuis ta récente rencontre avec lui. Regarde, tu portes maintenant des robes. Bref, promets-moi d'être prudente.

─ C'est promis, dit-elle en déposant un baiser sonore sur la joue de notre ami ensuite la mienne. Bonne journée, les gars.

─ À nous maintenant. Dis-moi. En quoi ta connerie est-elle différente ?

─ Elle m'a posé un ultimatum.

─ Je suppose que tu l'as refusé et que maintenant vous n'êtes plus amis.

─ Je ne pouvais pas, réponds-je en ramenant d'une main mes cheveux vers l'arrière. Je mérite qu'on me casse la gueule.

Je jette un coup d'œil à Brad. C'est sûrement ce qu'il ferait s'il était au courant de la manière horrible dont j'ai osé traiter Hanna à la fête.

Je me souviens comme si c'était hier du jour où elle m'a présenté officiellement à ses amis. Si Tara m'a accueilli avec le sourire, il n'en a pas été de même pour Brad. Au lieu de me serrer la main, comme attendu, il m'a flanqué son poing dans la tronche. Nous nous sommes souvent battus après ce jour-là. Un armistice a été conclu, mais pas sans conditions. Je devais arrêter d'agir comme un connard. J'ai complètement foiré.

HannaWhere stories live. Discover now