Chapitre 14

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PDV externe

─ Où vas-tu ?

Il se fige sur le pas de la porte.

Il se livre à une bataille contre lui-même pour ne pas retourner dans le lit et lui administrer la fessée du siècle. À ses yeux, l'indiscrétion représente un péché capital au même titre que la gourmandise. Le péché capital qu'il hait le plus, presque autant que les femmes.

Dès son plus jeune âge, la misogynie faisait partie de sa personne. À l'adolescence, tandis que d'autres garçons cherchaient à construire une relation durable, seul le sexe comptait pour lui. Aucune attache. Le sexe se résultait déjà pour lui en un acte silencieux que seul le bruit des corps et le cri de jouissance d'une femme peuvent... Non, doivent troubler. Les femmes, êtres inférieures et faibles. Bonnes à donner du plaisir et à baiser. Une parure au côté d'un homme tout comme une montre Rolex, une Lamborghini...

Plus tard, il avait pris connaissance du BDSM. Il avait enfin trouvé sa voie. Il pouvait s'imposer en maître. Punir en toute liberté. Dominer. Liberté que lui accorde sa soumise une fois le contrat approuvé. Il établit les règles y met fin sans regret quand il le veut.
C'est la relation dominant/soumise.

Dès que le contrat est signé, la femme qui se soumet à lui devient sa chose en l'occurrence son objet sexuel. Il dispose du droit de vie et de mort sur elle. Une clause qu'il a lui-même ajouté.

Il se retourne vers elle, les poings serrés pour dominer sa colère ce qu'il réussit à faire. Dès son enfance, il avait appris à dominer ses émotions qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Il avait appris à se contrôler et aussi à contrôler les femmes.

Entre proie et prédateur, il est le prédateur.
Entre victime et bourreau, il est le bourreau.
Entre esclave et maître, il est le maître.

Le BDSM à ses propres principes. Des principes, qui lui interdisent de toucher à un seul cheveu d'une femme sans son consentement. La règle numéro 1.
Le délai s'étant écroulé, elle n'est plus à lui. Elle est libre. Libre de reprendre sa vie, son nom aussi ─ chaque soumise bénéficiant d'un nom de code ─, à moins qu'il y ait renouvellement du contrat ce qu'il n'a nullement l'intention de faire. Après la rupture de contrat de Rebel (Rebelle), il l'avait prise elle et baptisée Anger (colère). Sa colère atténuée, il est temps de choisir une soumise qu'il voudra vraiment et non un choix fait sur le coup de la colère.

Il reste immobile quand elle écarte les draps pour se mettre toute nue devant lui. Il ne réagit pas plus quand elle vient à lui et l'embrasse. Sa main descend lentement son torse pour effleurer son entrejambe. Il saisit brusquement la main de la rousse.

─ Retourne te coucher.

Devant le ton sans réplique, la rousse n'a guère le choix que d'obtempérer.

─ Oui maître.

Satisfait, il tourne les talons et poursuit son chemin vers la chambre rouge.

À pas feutrés, il descend les escaliers. Chaque pas calculé d'avance si bien que le parquet grinçant de la pièce n'émet aucun bruit, pas même un craquement. Il maîtrise parfaitement l'art de fondre dans le décor. Ses pas dans le noir se font assurés tandis qu'il cherche l'interrupteur qu'il réussit à localiser sans la moindre anicroche. Il possède depuis toujours ce flair de retenir tout tel un don. Dès qu'il actionne l'interrupteur, la lumière tamisée rouge baigne la pièce au mur peuplé de photos. Tous représentant la même jeune fille. Sa future chose. Il récupère la boite à punaise abandonnée sur le plan de travail. Les photos prises dans la matinée rejoignent la collection de photos épinglées au mur.

En sortant, il prend soin de bien fermer la porte derrière lui.

*Rendez-vous au prochain chapitre pour la suite.;-)

HannaWhere stories live. Discover now