Chapitre 8

592 47 242
                                    

PDV Carlos

Impatient, je consulte la montre accrochée à mon poignet. Lou devrait déjà être là. La dernière fois, elle avait été retenue par le pot de colle, ça s'est débouché sur une engueulade suivie de la mort de son amie. Je ne veux surtout pas revivre ça. Pour faire passer le temps, je joue à un jeu d'action 3D que j'ai enregistré hier et que je kiffe. Posé sur ma motocyclette, je ne tarde pas à m'y perdre jusqu'à ce que le rire de ma copine me parvienne. Je le reconnaîtrais entre mille. À ses côtes évolue Hanna Fuller riant aux éclats. Tiens... ma nana aussi. Autour d'elles, les élèves ont le nez collé à leur smartphone comme s'ils viennent de recevoir un message collectif.

Suite à cela, je vois un gars courir en direction des filles. Il a l'air... Non. Il est en forme. Blond et athlétique. Il porte la tenue de football de Manchester. _Encore un petit con à la grosse tête. _ Louane qui marchait à reculons se fait bousculer par ledit garçon et se gaufre sur le sol. Les livres qu'elle avait en main avec elle. Il n'est peut-être pas si con que ça après tout puisqu'il met un genou à terre et l'aide à les ramasser. Hanna aussi s'apprête à prêter main forte mais au dernier moment elle lève la tête vers moi. Son air détendu est vite remplacé par un regard méprisant. Elle n'a pas changé. Le garçon qui a bousculé ma copine vient lui prendre la main rompant ainsi notre contact visuel.

─ Mon amour ! s'exclame Louane.

Je lui réponds par un baiser. Elle monte sur ma moto et je démarre en direction de sa maison.

─ Mon amour, tu te rends compte de ce qu'on a fait. Assurément, elle va vouloir se venger, mais elle ne le pourra pas. Parce qu'Hanna et moi, ensemble, nous sommes invincibles.

Ce n'est pas que ce que me raconte ma copine n'est pas intéressant, mais ça fait environ une heure qu'elle me raconte la même histoire. _Miss Angleterre s'est faite humilier par Hanna et moi. Miss Angleterre a été sanctionnée. Miss Angleterre a promis de se venger_ sont les seuls points que j'ai pu retenir dans ce flux de paroles. Au bout du compte, je décide de la faire taire en l'embrassant.

─ Je parle trop, c'est ça ?

Je rigole, c'est plus une affirmation qu'une question. Nous poursuivons notre promenade sur la plage main dans la main. Nos chaussures dans l'autre main. Il n'y a pas grand monde en ce jeudi après-midi. Nos regards s'accrochent quand un vieux couple passe à proximité. Je me vois bien avec elle à cet âge. Nos enfants gambaderont dans notre maison située au bord de la mer. Quand je la soulève dans mes bras pour la jeter à l'eau. Elle s'accroche désespérément à moi et rit à gorge déployée. J'adore cette fille, je ne m'imagine pas une seconde vivre sans elle. À mon grand soulagement le lendemain de l'enterrement, tout est rentré dans l'ordre. Elle s'en voulait énormément de m'avoir traité aussi méchamment.

─ Attends, mon téléphone.

─ Ce n'est pas lui qui va m'empêcher de te mettre... À l'eau !

─ Attends. Il est réellement en train de sonner.

Je la lâche à contre-cœur et m'éloigne. Lorsqu'elle me rejoint, elle est tout aussi contrariée que moi comme à chacune de nos sorties quand madame Richardson en véritable trouble-fête l'appelle.

─ C'est ma mère, elle veut que je rentre. La famille Warren vient dîner chez nous, elle veut que tout soit prêt.

─ Elle veut que tu sois prête, la corrigé-je. Et je suppose que la Famille-Machin-Truc a un fils du même âge que toi.

Elle hoche la tête.

─ C'est du madame Richardson tout craché.

─ Mon amour, je te jure qu'il ne va rien se passer entre moi et ce garçon que ma mère veut me présenter parce que je t'aime toi. Et personne d'autre.

HannaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant