Chapitre 23

477 34 197
                                    

PDV Carlos

Un an plus tard

─ Mamma Mia ! s'émerveille Hanna à peine sortie du taxi.

Je ris de bon cœur devant sa mine confite. Les yeux en cœur, elle admire la piscine naturelle qui domine le jardin dans toute sa splendeur. Un pur régal pour les yeux, non moins que le reste à en juger par le regard émerveillé de ma compagne devant la villa luxueuse qui se dresse devant elle, tout en bois, entouré d'un paysage verdoyant, à la fois écologique et gothique. La maison de mes grands-parents située au cœur de Barcelone, Catalogne. Le pays où se trouvent mes racines.

─ Carles el meu gatet, per fi ets aquí! s'exclame ma grand-mère en descendant le perron pour venir à notre rencontre.

*Carles mon chaton, enfin, tu es là !

Son visage est éclairé par un large sourire comme à chaque fois qu'elle me voit. Ses cheveux argentés et sa robe tailleur rouge (qui je le sais était impeccablement repassée) sont parsemés de farine. Nul doute qu'elle a passé des heures aux fourneaux afin de préparer tous mes plats préférés. J'en ai l'eau à la bouche...

─ Àvia, ni tan sols em diràs gatet davant del nostre convidat, me lamenté-je, quand elle me prend dans ses bras après m'avoir pincé la joue comme quand j'étais petit.

*Mamie, tu ne vas tout même pas m'appeler chaton devant notre invitée.

À l'évocation du mot invitée, elle s'écarte de moi, pour prendre Hanna dans ses bras. Ah ma mamie ! Tellement douce, affectueuse et câline.

─ Toi, tu dois être Hanna, commence-t-elle avec son fort accent catalan. Benvingut a casa meva ! Josep, ajuda el meu nét a portar l'equipatge a les seves respectives habitacions.

*Bienvenue chez moi ! Joseph, s'il vous plaît, aidez mon petit-fils à monter les bagages dans leur chambre respective.

─ De seguida, senyora.

*Tout de suite, madame.

─ Je m'appelle Núria Savall, moi la mamie de ce petit chenapan. Je m'excuse d'avance, je parle très mal l'anglais. Encore, une fois, je te souhaite la plus cordiale bienvenue Hanna.

─ Merci Madame Savall.

─ Pas de cérémonie entre nous mon enfant ! Appelle-moi Núria tout simplement. Je viens tout juste d'avoir 76 ans. Je suis encore très jeune.

Je fais un clin d'œil à la jeune fille qui pique un fard. Sa main triture sa robe bleu ciel à motif petits pois. En ce moment, elle ressemble plus à une enfant qu'à une adulte de 21 ans avec les chignons bouffants qui encadrent son visage parfaitement ovale.

─ Mon chéri, j'emmène Hanna faire le tour de la propriété, me prévient ma mamie sur un ton allègre.

Les deux femmes s'éloignent bras dessus, bras dessous.

J'extirpe le dernier bagage du coffre et prends la direction de la maison où les employés m'accueillent joyeusement. Vicenç, Ferran, Mireia... Les employés du temps de mon enfance sont tous là. Ils font partie intégrante de notre famille, leurs enfants également. Mes grands-parents sont les personnes les plus archaïques et bienveillantes que je connaisse. Ils ont le cœur sur la main. Comment ai-je pu passer autant de temps loin d'eux ? Je me le demande.

Ce n'est que deux heures plus tard que ma mamie et Hanna reviennent de leur ballade.

─ À ce qu'il paraît, on dit du mal de moi par ici, reproche ma grand-mère en passant la porte de la salle à manger décorée dans un style médiéval.

HannaWhere stories live. Discover now