𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹𝟹 - 𝙻𝚞𝚙𝚞𝚜

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Les portes de la navette encore fumante s'ouvrirent lentement dans un bruit de décompression. Il faisait nuit noire, dehors. Une dame sortit, posant ses pieds chaussés dans la terre humide.

Si elle levait la tête, le ciel étoilé lui faisait face et ne l'entourait plus comme quand elle vivait sur Eomma. 

La femme prit une grande inspiration, les odeurs mouillées des feuilles d'arbres venant titiller ses sens. Le vent était assez frais, et les touffes d'arbres bougeaient calmement au grès de ce dernier. Un quartier de lune, haut perché dans le ciel noir, avoisinait les étoiles et lui jetait sa lueur blanche qui semblait vouloir dire : tu n'as pas ta place ici

Si elle tournait la tête à droite, d'énormes troncs d'arbres se dressaient devant elle, et de leur écorce s'échappaient sève et insectes, chose encore inconnue à ses yeux. Eux aussi, semblaient silencieusement lui faire barrière, l'empêchant à la fois de voir ce qui se cachait dans la pénombre de la forêt mais aussi d'y entrer. 

Un cri d'animal résonna au loin, lui laissant une traînée de frissons courir le long de son échine. Elle ne s'attendait pas à ce que la nuit sur Terre soit si angoissante. Ou bien était-ce la planète elle-même qui se donnait une image. 

Si elle tournait la tête à gauche, l'énorme parachute qui avait servi à amortir la violente chute du vaisseau était déplié sur le sol et gisait comme un ballon dégonflé, une extrémité pendant sur des branches pointues. 

Horriblement pointues. 

Si elle regardait droit devant elle, un indigène, de deux têtes de plus qu'elle, la regardait de haut comme si elle n'était qu'un vulgaire cafard.

La femme écarquilla ses yeux au possible, sursautant.

Derrière lui se trouvaient d'autres natifs, à cheval, qui la visaient de leurs arcs et épées. Mais elle ne pouvait pas les compter, la carrure de cet homme bien trop près d'elle lui barrant partiellement la vue.

D'accord, ce n'était effectivement pas de la rigolade.   


-V-Vous êtes un camarade de Jeon Jeongguk ? tenta-t-elle, son regard ne pouvant se décoller de l'imposante figure. 


C'était comme si, si son regard divaguait une milliseconde ailleurs, elle finissait égorger. 

L'homme la sonda de haut en bas, sans dire un mot, et en ne laissant que la neutralité transparaître sur son visage. Il avait des yeux d'un vert clair, qui reflétaient eux aussi la lumière céleste de la lune. Des mèches noires et humides venaient entraver son regard, mais ne le rendant pas moins profond. 


-Je... me présente, j-je suis Cho Hye-Jin, première ministre de la station spatiale Eomma. Vous avez dû en entendre parler, je présume ?


𝐒𝐔𝐏𝐄𝐑𝐍𝐎𝐕𝐀 - 𝐤𝐨𝐨𝐤𝐯Where stories live. Discover now