12. Alarmé

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Les rayons matinaux du soleil lui attaquèrent la rétine. Liam en fut d'abord étonné, se rappelant ensuite les paroles de Brotherhood. Il avait mentionné les deux gosses de riche en disant que le combat s'était déroulé la veille au soir. Une nuit était passée. Il ne s'était pas rendu à son travail, il avait manqué son rendez-vous avec Alex et il n'avait pas averti sa mère. Et si elle était allée déclarer sa disparition au commissariat ? Et si elle était restée debout toute la nuit ? Soudain paniqué à l'idée de l'avoir inquiétée, il passa des mains vives contre les poches de son pantalon, cherchant désespérément la bosse habituelle formée par son téléphone portable. Il afficha une mine anxieuse. Il l'avait peut-être fait tomber pendant sa course dans la ruelle, ou sur le toit. Ou, son prétendu père l'avait caché pour l'empêcher de prévenir qui que ce soit. Si ce type était aussi timbré, il fallait qu'il s'éloigne au plus vite de cet endroit.


Il venait de déboucher dans une ruelle bordée de petits murets. Sa vue était cachée par une végétation broussailleuse. Ses jambes l'amenèrent un peu plus loin, tandis qu'il passait son sac sur son torse. La fermeture éclair glissa et Liam enfouit sa main dans ses affaires. Déjà, point positif, c'était bien ses cahiers, ses stylos et... son téléphone. En sentant la surface lisse de l'écran, il le sortit le plus rapidement possible. Il s'empressa d'appuyer sur le bouton pour allumer. Après quelques secondes, un sourire familier éclaira la surface du portable. Caroline. Sa mère. Liam serra les poings. Il devait vite revenir chez lui, éviter de lui causer encore plus de soucis.


8 h 20 était affiché en caractères blancs sur l'écran de verrouillage. Après avoir tapé son code, le téléphone se mit à vibrer. L'engin étant éteint, le lycéen recevait toutes les notifications qu'il avait ratées. Dont les messages désespérés d'Alex. Il s'empressa de les lire, comme si se hâter allait rendre son absence pardonnable. Comme il s'y attendait, sa réaction était allée de l'inquiétude à la paranoïa, sombrant finalement dans des menaces en l'air : « appeler la police ». Liam respira profondément en observant le ciel. Il ne put s'empêcher de jurer.


- Putain...


Il expira une dernière fois avant de regarder autour de lui. À quelques pas, il remarqua l'embouchure d'une rue. Il s'y retrouva d'une foulée rapide. Il déboucha dans une rue passante qui ne lui était que très peu familière. Ce fut en inspectant de nouveau les lieux, que l'enseigne du bâtiment dont il venait de faire le tour attira son attention. « Le Tonneau du Corbeau ». Une sorte de bar à l'allure pas très recommandable. Il en avait un peu entendu parler. Les trois racailles du fond de la classe, et d'autres lycéens dans le même genre, se vantaient de fréquenter cet endroit. Ça l'avait marqué parce que, en fin de première, Tom ou Hervé - il ne se rappelait plus - s'était vanté qu'il allait y voler une bouteille d'alcool. Le lendemain, il avait un coquard et un pansement sur l'arcade.


Et donc, son père habitait ici. Voilà pourquoi il hallucinait à ce point :les conséquences de l'alcool. D'un autre côté, Liam avait bien vu tout ce qu'il s'était produit, de ses propres yeux. Un soupir lui échappa. Il fallait qu'il en parle à quelqu'un. Mais la vérité était si difficile à encaisser. Son esprit était trop rationnel pour y croire.


Il revint sur son téléphone pour utiliser le GPS interne. Remarquant qu'il était encore sur sa conversation avec Alex, il prit un bref instant pour la rassurer.


« Vraiment désolé je vais bien ».


Sorciers, T1 : Le fils du corbeauWhere stories live. Discover now