V - Chapitre XX

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La gifle était retentissante, cinglante.
Elle résonna dans le silence des trois individus, Arthur fixant Hélène, Hélène fixant Arthur, et l'inconnu aux yeux verts les toisant l'un après l'autre.
Finalement, Hélène brisa le silence:

-Je vous interdis de me toucher!

Alors, ce n'est qu'à cet instant que le regard d'Arthur vira vers le deuxième homme de la pièce.

-Guillaume... Et bien, tu as trouvé charmante compagnie.
-Arthur... une gifle d'une femme qui t'es destinée n'est plus assez pour me surprendre.

Les deux hommes eurent un sourirent ironiques et entendus au vu du ridicule de la situation, tandis qu'Hélène était accrochée à la veste que l'homme lui avait donné, voulant moins que tout au monde dévoiler un seul centimètre de sa peau. Elle était mélangée entre l'incompréhension, la colère, le dégoût et le choc.
Arthur se tourna de nouveau vers Hélène, plus calme et reprenant un vouvoiement adapté:

-Vous n'auriez pas dû voir ce que vous avez vu et j'en suis désolé. Mais je ne me souviens pas vous avoir conviée à cette soirée.

Comment osait-il?! C'est bien la colère qui était alors au premier plan dans le cœur de la jeune femme:

-Que vous le vouliez ou non je suis chez moi ici maintenant, et croyez-moi, cela ne me plaît pas plus qu'à vous! Si vous ne vouliez pas que je mette les pieds dans votre stupide et immonde fête, il fallait la faire dans la forêt!
-Vous énervez ne vous va pas, vous devriez vous calmer. Et il me semblait évident que ce genre de soirée n'était pas adaptée à une enfant.
-Je ne suis pas une enfant!
-Ah oui? Votre attitude hurle pourtant le contraire. Retournez dans vos appartements. A cette heure-ci vous devriez dormir depuis longtemps. Guillaume fais attention à tes doigts, je crois qu'elle mord.

Et sur ces mots, il tourna les talons et retourna dans le couloir d'où il était apparu, sans laisser le temps à la jeune femme de rétorquer quelque chose. Toutes les insultes qu'elle connaissait sans avoir jamais osé les prononcer tournaient dans son cerveau et lui crachait par la pensée. Elle haïssait cet homme, elle le haïssait plus que n'importe qui.

-Je désapprouve son comportement, mais il a raison: vous devriez partir loin de tout ceci.

Elle fusilla du regard l'inconnu, jetant sa colère sur le seul être vivant dans les parages:

-Croyez-moi: je n'avais pas l'intention de rester!

A peine ces mots sortis de sa bouche, sa mère apparu à côté d'elle, lui arrachant tout sa rage pour la remplacer pour la soumission.
Comment oses-tu parler?! Et à un homme qui plus est! Un inconnu! Veux tu qu'on dise de toi que tu es une gourgandine? Une sorcière? Une folle? Tu dois le respect aux hommes de haut rang. Respect et tenue. Ne te laisse jamais toucher, ne te laisse jamais regarder d'une façon immorale. Les hommes ne souhaiteront toujours qu'une chose de toi, et c'est normal, c'est dans leur nature. Mais si tu leur offre, alors tu n'es qu'une traînée, une fille de rien. Une femme se doit d'être irréprochable. Soumise, aimable, pure et souriante. Tes émotions ne les intéressent pas, et surtout, elles ne peuvent que te desservir.

-...Pardonnez-moi. Je ne voulais pas m'exprimer ainsi...
-Ne vous excusez-pas.

Il avait l'air sincère, pas simplement par politesse. Hélène ne savait pas quoi ajouter pour se faire pardonner, et surtout oublier. Être invisible, c'est ce que doit être une femme, on le lui a suffisamment répété.

-Je vous souhaite une bonne soirée.
-A vous également Madame...

Ils échangèrent un dernier regard poli puis Hélène disparu pour rejoindre ses appartements au plus vite.

Épées et BaisersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant