IV - Chapitre XIII

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La journée passa trop vite aux yeux d'Hélène qui redoutait plus que tout la tombée de la nuit.
Elle n'était pas sortie le reste de la journée de ses appartements, avait pris ses repas avec Margot et s'étaient occupées ensembles, les heures défilant.
Mais lorsqu'un domestique vint récupérer leurs plateaux du soupé, deux servantes entrèrent également et invitèrent Hélène à se laisser préparer pour la nuit. Margot resta avec elle tout au long des préparatifs, tandis qu'elle était lavée, parfumée, peignée, et habillée qu'elle le fut la veille au soir. Mais finalement, lorsque les servantes partirent, il fallut bien que le tour de Margot vienne. Elles se sourirent, et, pour ne pas étendre les au revoir, elle partit vite.

Hélène voulait que cela se passe vite, et priait pour que cela soit facile. Elle aurait aimé se mettre déjà en positon, allongée, mais impossible de retirer le corset qu'on lui avait mis toute seule, et si elle pouvait éviter de subir ce qui l'attendait avec cet objet de torture autour du buste, cela l'arrangeait bien. Alors comme la veille, elle attendit simplement assise sur le rebord de son lit, les mains jointes.
Vers vingt-deux heures, elle entendit la porte s'ouvrir, et les pas approcher. Elle se leva. Le duc entra.

-...Bonsoir Hélène.

Il ne semblait pas particulièrement ravi, mais au moins la jeune femme se sentait moins seule. Ils faisaient ça par devoir, pas par plaisir, ça avait le mérite d'être clair.

-Bonsoir... Philippe...

Ce prénom lui paraissait étrange dans sa bouche.
Comme il n'approchait pas, se contentant de la regarder, elle prit les devant, voulant par dessus tout mettre un terme à cette torture. Elle se retourna et dégagea son dos de ses cheveux.

-Pourriez-vous... le défaire s'il vous plait? Je n'y arrive pas toute seule. Je voulais m'installer pour votre arrivée mais...

Elle laissa en suspens la fin de sa phrase. Sans un mot, le duc s'approcha d'elle, et observa sa nuque ainsi dénudée.
En réalité, il aurait été particulièrement facile pour lui de prendre du plaisir pour ce qui allait suivre. Mais il savait que ce n'était pas son cas à elle, et il s'en sentait coupable, alors il freinait ses pulsions animales et se promettait à lui même qu'il se contenterait de finir le plus vite possible pour abréger l'épreuve de la jeune femme et de se déverser dans son ventre le plus rapidement.
Il délaça le corset qui tomba au sol, et sans qu'il n'ait besoin de lui demander, Hélène alla jusqu'au lit et s'y allongea.

Philippe l'observa quelques secondes puis retira sa chemise et ses chaussures. Il monta sur le lit et Hélène écarta les cuisses, les yeux rivés sur le plafond et les mains serrées sur les draps le long de son corps. Ses bas et sa longue chemise blanche lui rappelait la rose qu elle avait humée le matin même. Elle était si belle, vêtue ou non, les cheveux attachés ou libres, le regard fuyant ou timide... Et bien-sûr elle était vierge. La bosse dans son pantalon commença à se faire sentir. Bien-sûr elle n'était pas la première fille qu'il allait dépuceler. Mais celle-ci était à lui, seulement à lui, et elle n'appartiendrait jamais à un autre homme. S'il croyait avant ça que cette idée de possession lui importait peu, il réalisait maintenant que le fait qu'une magnifique pureté si fraîche et douce soit à lui était loin de le laisser indifférent. Il ne voulait pas lui faire de mal, mais il voulait la possédée, entièrement... et maintenant. Être le premier, et le seul. Que croirait-elle sinon? Qu'il n'était pas capable d'être un homme viril qui accède à ses droits les plus légitimes?
Il releva la chemise de sa jeune épouse jusqu'à son bas ventre, et la simple vue de cette fleur inexplorée finit de faire durcir atrocement son sexe qu'il libéra enfin de son pantalon, dressé et puissant...

Épées et BaisersWhere stories live. Discover now