D'un coup la porte s'ouvre faisant voir le visage du maître de la maison. Malheureusement il n'est pas le seul parce que tous les autres ouvrent leurs portes.
-Que ce passe t-il ici? Fait mon père.
Sa voix très rauque et imposante nous fait tous trembler.Mon père a toujours eu cette façon de se faire imposer sans parler. Et franchement le tirer de son sommeil à une heure pareille n'est vraiment pas la chose dont je souhaitais.
Mon Dieu transformez moi en fourmi.
-Quelqu'un va me répondre? Reprend t-il le visage renfrogné.
-Heiii Allah Seydou ce sont tes deux filles. Regarde comment elles sont habillées à cette heure. Je paris qu'elles étaient dehors crit ma tante en secouant ses mains dans tous les sens.
-Bien sûr qu'elles étaient dehors mon oncle. Je suis sûre qu'elles étaient au défilé du village Tchippp fait Awa une de mes cousines.
-C'est pour ça que vous nous avez dérangé à cette heure? Intervient mon oncle Hamidou (Le frère de papa). Aller retourner vous coucher. De toute façon tout le monde sait ce dont sont capables ses filles.
Mon oncle rentre dans sa chambre avec sa femme et donne l'ordre à ses enfants de retourner au lit après nous avoir insulté. Je sais qu'ils ne nous aiment pas mais ce n'est pas une raison de nous insulter non plus. J'aihonte. Mon père s'est toujours battu pour le respect de gens envers nous.
Je relève la tête et vois ma mère la tête baissée. Cette image me détruit instantanément. Les paroles des gens l'ont vraiment touché au fond d'elle. Je regarde ma soeur qui a les larmes aux yeux. À cause de moi elle aussi est dans le pétrin. Je n'ose pas relever la tête de peur de croiser le regard de mon père.
J'entends les pas de mon père s'approcher de nous. Je relève la tête en tremblant comme une feuille. Je baisse aussitot les yeux. Il est fou de rage.
- Retournez vous couchez. Dit-il dans le plus grand des calmes.
-B.be...baba...balbutie je.
-Au lit. Fait-il en se retournant pour rentrer dans la chambre.
Non nonnon. Je déteste ça. Ça ne sent pas bon du tout. Il faut qu'il dise quelque chose. Ce silence est encore plus beaucoup plus difficile à supporter que les paroles. En plus comment vais-je réussir à dormir? Il faut qu'il parle.
Je détache ma main de celle de ma soeur et tente de le suivre. Au moment où j'allais poser ma main sur son dos je sens le regard perçant de ma mère, je la regarde et elle secoue la tête pour me dire d'obéir.
Je baisse ma main et retourne dans la chambre avec ma soeur le coeur battant.
Que demain ne soit jamais demain.
Une fois dans la je me pose sur le lit en pleurant.
Oui je pleure sincèrement cette fois ci.
Aicha s'assoit à côté de moi et pose sa main sur mon épaule.
-Ne pleure pas s'il te plaît. On a fait une erreur et on...
-Non Aicha...sniff...c'est moi qui ai fait une erreur et tu auras des problèmes à cause de moi. J'aurai dû écouter papa quand il nous a interdit d'y aller. Pardonne-moi s'il te plait Sébé.
-Shut ne t'excuse pas voyons. Moi aussi j'ai ma part de responsabilité. Je suis plus grande que toi tu sais mais j'y suis quand même allée. Je voulais te faire plaisir.
- Mais je t'ai presque forcé la main.
-Non aucunement. Aller dors maintenant et tout ce qui se passera demain, on l'assumera ensemble.
