Chapitre 1

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Fatoumata Diarray Diallo.

Je termine par me brosser les cheveux et mets mes boucles d'oreilles à la hâte. On est vraiment en
retard. Je suis sûre que le défilé a commencé depuis un bon bout de temps déjà. Je me tourne vers ma soeur. Elle au lieu de faire vite elle reste là à fixer un point invisible.

-Aicha qu'est ce que tu fais. Dépêche toi on est en retard.dis je en portant mes ballerines qui sont aussi usées que les dents de ma grand mère.

-Tu es vraiment folle Fata. Tu penses qu'on peut sortir de la maison sans que papa ne s'en rende compte. Dit-elle en chouchotant.

-Bien sûr que si. Regarde il est 22h je suis sûre qu'ils se sont tous endormis.

-Et on fait comment nous si en rentrant on croise quelqu'un? Anh ? Tu sais quoi j'y vais plus. Vas-y si tu veux. Moi je ne veux pas de problème avec Baba dit elle en enlevant son voile et de couche sur le lit.

Si elle croit que je vais la laisser tranquille elle se trompe. Elle ne va quand même pas m'empêcher d'aller là-bas. Je m'approche d'elle et la secoue.

-Sébé s'il te plaît ne me fait pas ça. Tu sais que ça me tient à coeur d'y aller. Baba n'en Saura rien si on ne lui dit pas et puis tous les jeunes du village y sont.

Elle me regarde au coin de l'oeil. Je suis sûre que si je continue mon cinéma elle va céder. Je décide de faire semblant de pleurer.

-Tsss. Arrête avec ça. Je te connais très bien Fata. On y va mais promet moi de ne pas t'éloigner de moi. On va vite fait rentrer compris dit elle en me pointant un doigt.

Je secoue la tête vivement de haut à bas. Dans mon coeur c'est la samba. J'ai toujours adoré la mode. Je voulais être mannequin étant petite mais j'ai vite décidé d'oublier cette idée à cause de mon père. Il dit que ces filles sont presque nues et que c'est un milieu malsain. Et puis avec seulement un BFEM en poche, je crois j'ai bien fait de m'éloigner de cette idée.

Malgré ça je voue toujours un amour inconditionnel pour la mode. Aicha met ses chaussures et remet son voile. Je vois qu'elle hésite un peu à me suivre alors que moi je n'ai pas de temps à perdre, j'attrape alors sa main et l'entraîne dehors avec moi sur la pointe des pieds.

Une fois arrivée devant la porte. Je me demande comment faire pour l'ouvrir sans faire de bruit. Je ne suis pas de nature discrète. Aicha remarque mon hésitation et s'avance.

-Laisse-moi faire. Dit-elle.

Je me décale et elle empoigne le crochet.

Elle pose sa fesse sur la porte et pousse discrètement le crochet vers le côté opposé. Une fois fait elle ouvre doucement la porte et me demande de sortir. Ceci fait elle sort en son tour et referme la porte sans clé bien sûr.

J'attrape sa main et on se dirige vers le marché où se trouve la seule et unique salle de cérémonie de tout le village.

Amdy Moustapha Aïdara.

Je mets ma montre vite fait avant de sortir de ma chambre d'hôtel. Je déteste les retards et aujourd'hui c'est moi qui suis en retard et en plus en tant que jury principal d'un défilé de mode.

-On y va. Lance-je aux gardes avant de dévaler rapidement les escaliers de l'hôtel où je loge depuis mon arrivé dans ce village.

J'avoue que le chic n'est pas très au rendez vous mais on ne peut s'attendre à mieux dans un village pareil.

Les gens s'estompent quand je passe devant eux. Je me suis toujours demandé pourquoi tant d'admiration envers moi parce qu'en vérité je ne l'impose pas vraiment c'est plutôt ma propre personnalité qui l'impose.

ANTIDOTEМесто, где живут истории. Откройте их для себя