Chapitre 39 - Passage à l'action ?

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* Iris *

Adossée à un mur, une bouteille d'eau à la main, je frissonnais sous ma parka. Novembre pointait le bout de son nez, et avec lui, les premiers flocons se posaient au sol. Vêtue d'un legging par-dessous un jean et d'un sweat en-dessous mon manteau à fourrure, je tentai de réchauffer mes mains dans mes poches.

Je sortis mon téléphone afin de regarder l'heure : vingt et une heure trente-cinq. L'hiver pointait le bout de son nez, la nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà, et la seule lumière surplombant l'obscurité demeurait le lampadaire sous lequel je me tenais. Les mains dans les poches de mon manteau, j'avais froid. Autour, les ténèbres m'engloutissaient. Seule une tâche de lumière jaunâtre permettait de voir à une dizaine de mètres devant moi.

Malgré la température basse, l'endroit semblait saupoudré de magie : la nuit noire était contrastée par la fine couche de neige blanche, dont les flocons fondaient sur ma parka. L'un descendit au ralentit pour se poser sur mon nez rougit. Le sol craquelait sous mes pieds, recouvert d'une légère glace. Les arbres tendaient leur branches squelettiques vers moi, comme pour m'attraper, effrayant. J'entendis un bruit provenant d'un buisson proche, et me retournai, hoquetant de peur. Mon cœur s'accéléra, puis le soulagement m'envahit lorsque je reconnus un petit lapin.

Je sortis mon téléphone de ma poche, et souris en le sentant vibrer. J'avais hâte de ne plus être seule.

-J'arrive, annonçait le message.

J'étais contente de le revoir. Nos vies étaient mouvementées  alors nous avions convenu d'un arrangement : sortir le soir. Et cela faisait un bout de temps que l'on ne s'était pas vus.

Perdue dans mes pensées, je n'entendis d'abord pas le craquement. Quelqu'un se rapprochait. Au loin, émergeant de la forêt, une silhouette avançait. Droit sur moi. Je fixai l'inconnu des yeux et détaillai sa doudoune bleu nuit, son jean noir et la fourrure noire de son col. Ce n'est qu'en apercevant sa montre luire, sous le lampadaire que je me mis à sourire.

-Il fait super froid, non ?

Rigolant je m'approchai de Steven et lui fis la bise.

-Sympa, ta montre ! Je me demande qui te l'as offerte.

Avec un sourire entendu, nous nous dirigeâmes dirigea vers notre seconde maison : le skate-park. Les parents de Steven me détestaient depuis notre rencontre à l'hôpital,  ils lui avaient interdit de me voir, mais nous nous retrouvions dès que nous pouvions au même endroit. Le skate-park était désert à cette heure-ci, et encore plus à cause de la neige. Logique, qui aurait l'idée de faire de la trottinette sur une pente enneigée ? Certainement pas moi, en tout cas. J'avais déjà assez de mal à marcher sans me casser la figure, alors avec des patins, je n'imagine pas.

Assis sur une rampe, je soufflai sur mes doigts rougis. Steven les prit dans ses mains et tenta de les réchauffer. Une chaleur agréable se répandit dans ma poitrine, et je me surpris à sourire.

-Bon anniversaire !!

Il sourit, son regard descendit vers ma bouche une seconde, puis remonta vers mes yeux.

-Merci. Tu sais que même cette vieille chouette de prof de chimie me l'a souhaité. Je regretterais presque d'avoir collé mon chewing-gum sur sa chaise, maintenant.

Je lui déposai un léger baiser sur le nez. 

-Ne t'en fais pas, ton soudain altruisme ne va pas durer quand elle te rendra ton quatre sur vingt au prochain contrôle. Je suis sûre que ça va te passer. Dis-moi t'as eu des cadeaux ?

-Un ami m'a offert une manette de playstation et un jeu. Ils se sont mis à deux avec Némir, que tu connais. Et quelqu'un m'a généreusement offert la magnifique montre que je porte à mon poignet.

Singulier - [Terminé]Where stories live. Discover now