Chapitre 14 - Blessure d'abandon

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*PDV Zach *

Titre à écouter pour une meilleure immersion : Au revoir - McBox

"Regardes les étoiles, nous ont condamné. Pour l'éternité, je nous imaginerai ensemble. Je t'ai brûlé le cœur, tu t'es habitué. Promets-moi que jamais quelqu'un te le remet en cendres."


Assis sur un banc avec des potes, dans la nuit, je buvais une bière les yeux dans le vague. Iris me manquait. Sa présence, ses appels.  J'aurais dû mieux la traiter. J'avais une perle en face de moi, et je ne l'avais même pas remarqué.

-Hey mec ça va pas ? Tu regardes bizarre, qu'est-ce qu'il y a ?

J'hésitais, puis répondit: 

-Je crois qu'elle me manque. 


Les yeux dans le vague, je tirais sur une taffe de ma cigarette, puis la recrachai. Je détaillais le goudron, seulement éclairé par le lampadaire nous surplombant. La nostalgie me bouffait, tout comme son absence. 

-Qui ? S'étonna James. 

-Bah Iris , qui d'autre ?

-Attends, tu plaisantes mec ? T'en avais plus rien à foutre depuis des mois, et maintenant qu'elle te quitte, tu veux ressortir avec elle ? T'as pété un câble, ou bien ? Arrêtes de faire semblant d'être triste, tu l'as quand même bien cherché !

-Moi, je la comprends ta meuf, ajouta Slirt.  Si j'étais en couple et que ma copine ne m'envoyait pas de messages ni ne répondait aux miens pendant une semaine,  je l'aurais quitté aussi, et bien plus tôt. Tu sais que t'es mon pote, vieux, mais elle a été très patiente avec toi, quand même. 

-J'avoue. Tu lui envoyais quoi ? Renchérit James.  Allez disons un message par semaine ? Deux si elle avait de la chance, pour lui demander si ça allait,  en te fichant de sa réponse pendant que tu draguais d'autres filles en soirée.


Une pique me serra le cœur. Un être vous manque et tout est dépeuplé. Pourquoi ressentais-je ce vide en moi, soudain ?


– Je fais pas semblant, mec. C'est ça, le pire, murmuré-je.

J'aspirais la nicotine, me brûlant les poumons, mais celle-ci réchauffait mon âme. Temporairement, pour le moins. Parfois, se détruire faisait du bien. On culpabilise un peu moins, on se puni un peu plus. Iris avait peut-être raison, au final, j'étais le mec toxique, le maillon faible de la relation l'entraînant vers le fond.

– Roh détends-toi et profites ! Maintenant tu es célibataire  ! Regardes toutes les meufs que tu peux avoir! Stéphanie, par exemple, ça se voit qu'elle craque pour toi. 

– Mais j'en ai rien à foutre d'elles, putain ! C'est toutes des putes. Elles auront jamais le quart de ce qu'elle a. Si tu savais comment je regrette...

Ma colère m'envahit. Ils ne comprenaient pas. Comment le pourraient-ils ? 

Mon regard divagua vers un couple se promenant la nuit, et un éclair de douleur me traversa.  

– Regretter quoi ? Franchement je te comprends pas, critiqua James.

– De l'avoir traité comme ça. De ne  pas m'être rendu compte de la perle que j'avais sous les yeux à temps. Je m'en foutais d'elle parce que je savais qu'elle était acquise, je savais qu'elle était piquée et que de toutes manières elle reviendrait. A chaque fois que je buvais elle me pardonnait. Chaque fois que j'allais trop loin, elle ne disait rien. Chaque fois que je la trompais ou que je ne lui répondais pas elle revenait. J'ai testé ses limites et j'étais sûr qu'elle resterait.

 J'avais trouvé le remède à mes blessures. Elle ne m'abandonnerait pas.  J'avais enfin quelqu'un pour moi seul.  Elle me cajolait, me rassurait quand tout allait mal et j'en profitais. Bordel, ce que j'étais bien avec elle, au début. Mais  plus je recevais et moins je donnais. J'avais enfin trouvé la personne qu'il me fallait. Mais j'en voulais toujours plus. Je me suis dis qu'il y avait toujours mieux ailleurs. Toujours plus bonne, toujours plus belle, toujours plus intelligente, toujours plus spéciale. Puis elle est partie. Mais je ne me suis pas inquiété. Enfermé dans ma bulle j'étais persuadé qu'elle reviendrait. Puis un jour, plus de message pendant des semaines.   Je lui ai demandé si ça allait elle n'a pas répondue. 

Mais je ne peux pas, je ne  pouvais pas la laisser s'approcher de moi. Pour qu'elle m'abandonne ? Pour qu'elle voit les failles que j'ai et qu'elle parte, elle aussi ?  Pour qu'elle se rende compte de la merde que je suis ? Même  mon père  ne voulait pas de moi à la naissance et  ma mère me voit comme un bon à rien.

Je l'ai tenue à distance, parce que je ne pouvais pas faire autrement. Quelque part, si elle partait, ce n'était pas moi qui était remit en cause, mais celui que je lui montrais. J'ai pas réussi à me livrer, mais mon dieu ce que je suis attaché. 

Au final, elle s'est quand même barrée, j'aurais dû m'en douter de toute façon. Les personnes viennent et vont dans ma vie, sans se douter du sillage qu'elles laissent. Et, elle, bon dieu, elle avait laissé une sacré trace. Mais bordel, son rire c'était la plus belle mélodie que j'aie jamais entendu. Je suis sûre que si je la recroisais, elle ne me lâcherait pas un regard. 

Mon amertume me brûlait l'œsophage, à tel point que j'en serrais les dents. 

-Elle est pas comme les autres, Iris m'a rendu malade. J'ai l'impression que les fibres de mon cœur se déchirent tellement j'ai mal. 

Et Dieu sait qu'il m'avait fallu mettre ma fierté de côté pour l'admettre. Slirt prit une grande inspiration, la tête penchée vers les étoiles et affirma: 

-Je crois que tu es amoureux, mec.

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Heyooo, 


Nouveau chapitre de Singulier, du point de vue de Zach !

(Le prochain portera sur Iris et Ethan, hâte de vous montrer l'évolution de leur relation, Iris a bien besoin d'un pilier ;) )

Bon, que pensez-vous de l'évolution de la personnalité de Zach ? Il sera un élément clef dans la disparition du meilleur ami d'Iris: ça arrive bientôt !

J'ai hâte que vous découvriez la suite. 


A très vite, 

Lionagle

Singulier - [Terminé]Where stories live. Discover now