Chapitre 15 - La lumière part

110 30 162
                                    

*Iris*

Cela faisait une semaine que je n'étais pas allée voir Steven, même si j'y pensais. Je ne l'avais pas oublié, simplement avec toutes les galères qui m'étaient tombées dessus, je n'avais pas eu le temps. Il faut l'admettre, je n'étais pas venue par peur de fondre en larmes devant lui une fois de plus  face à tout ce stress. A croire que ça allait devenir une habitude.

Je pris le bus qui m'emmènerait à l'hôpital et enfonçais mes écouteurs dans mes oreilles. Je me demandais comment il allait, si je recroiserais Lucie et les autres. Cette fillette s'était faite une place très rapidement dans mon cœur. Leurs liens me fascinaient. Je rêvais d'avoir des amis sur qui compter, aussi soudé que ce groupe. Des amis sur lesquels je pourrais me reposer. Au lieu de soutenir tout le monde, tout le temps, moralement comme je le faisais. C'en devenait épuisant.

Le bus arriva à mon arrêt, et je me dirigeai vers les couloirs de l'hôpital, que je connaissais presque par cœur, désormais. Arrivée dans ce couloir orange, j'avançais jusqu'à la dernière porte et toquais.

-Entrez !

Je poussais la poignée et entrais dans la chambre de Steven. Les volets ouverts, une lumière jaune descendait paresseusement et mangeait le sol, en l'illuminant de ses rayons dorés. Steven sortit de la douche les cheveux mouillés, des gouttes d'eau perlant sur son torse nu,  une serviette dans les mains pour se  sécher les cheveux. Mon cœur rata un battement, puis s'accéléra de plus belle. Je détournais les yeux et sentit mes joues chauffer.

-Oh, je ... Je peux repasser sinon, me raclé-je la gorge. 

-Non, non c'est bon. J'ai finis.

Nonchalant, il baissa la tête et tenta de coiffer ses cheveux d'un noir de jais d'une seule main, un petit sourire en coin se dessinait sur ses lèvres. 

-Je suis désolée, j'aurais dû prévenir. Je n'ai pas pu passer plus tôt, j'avais beaucoup de trucs à régler.

-Je comprends, dit-il en détournant les yeux.

Son attitude me fit comprendre qu'il était légèrement vexé de mon absence. S'il savait ce qu'il s'est passé, pensé-je. 

Je détaillais son abdomen svelte et légèrement musclé, un V se dessinant entre ses hanches,  puis le sentant m'observer du coin de l'œil, je détournais les yeux vers la fenêtre et m'assis sur le lit. Fais semblant de ne pas avoir maté, fais semblant de ne pas avoir maté.

-Alors, les nouvelles ici ?

Steven haussa les épaules. 

-Comme d'habitude:  Haychen a vomit, c'était à la fois dégueulasse et hilarant. Parce qu'il s'est à moitié vomit dessus. C'était tout jaune. On aurait dit qu'il s'était pissé dessus mais que y avait des grumeaux.

-Beurk, c'est charmant. 

Je grimaçais de dégoût.

-Non, plus sérieusement, tout va bien.

Je le regardais avec insistance, cherchant à y déceler la vérité. 

-Je te jure ! 

Je détaillais cette chambre, qui m'était plus que familière à présent. Celle de notre rencontre. La salle de bain attenante. Notre lieu d'évasion, de fugue et de refuge, puis reposais mes yeux sur lui. 

-Mais... tu manques à Lucie.. ajouta-t-il.

Son regard croisa le mien. Et je compris dans le silence que je lui manquais, à lui aussi.

-Mais bref, il y a eu des frites à la cantines et de la tarte noix de coco[...]

La porte s'ouvrit au même instant et un homme à la carrure d'ours accompagné d'une femme très maigre et élancée entrèrent dans la pièce. Leur tenue puait l'aisance financière. L'homme fixait Steven, torse nu. Tandis que la femme braquait son regard d'aigle sur moi.

Singulier - [Terminé]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon