Qui a tué Charlie ?

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Je savais qu'elle était morte mais j'ai quand même tout fait pour la sauver. Comme si je voulais réparer une chose que j'avais fait plus petite et dont mon esprit regrettait depuis toujours. Mais il était trop tard. Quand je suis revenue à moi-même, j'ai pu la prendre dans les bras avec sa marionnette pour l'emmener dedans, au chaud. J'avais beau la rassurer, lui dire que tout allait bien se passer, moi-même je savais qu'il était inutile de composer ses mots. Et mes larmes montraient si profondément le regret de ne pas avoir surveillé les enfants quand ils étaient dehors. Entre mon calme pour ne pas la stresser, je criais le nom de son père le plus fort possible dans un sanglot qui ne pouvait être retenu. Je tenais sa fille inanimée dans mes bras. Je la tenais aussi fort que je pouvais pour ne pas qu'elle tombe, pour ne pas qu'elle prenne la pluie, pour ne pas qu'elle ait froid. Dans mes bras, sa marionnette, plus grande qu'elle, avait les jambes qui pendaient dans le vide pendant que j'avançais vers la pizzeria. Mais elle tenait toujours Charlie pour la protéger. Quand je suis rentrée, j'étais la seule avec autant de larmes sur les joues que de gouttes de pluie. Personne ne se rendait compte de la situation. Tout le monde souriait, jouait ou prenait un café avant de repartir enfin pour rentrer chez soi. Ils ne voyaient qu'une jeune fille toute trempée avec un genre d'animatronique dans les bras, Charlotte étant cachée en dessous. J'ai quand même pris mes jambes à mon cou pour fuir cette ambiance qui m'empêchait de respirer et j'ai couru dans le bureau pour me cacher et ne choquer personne. Mais en arrivant là-bas, avant d'y entrer, je n'ai pu résister à crier une dernière fois le nom d'Henry pour qu'il vienne la réconforter. Mais il était déjà là, dans le bureau, avec Jeremy, Michael et Evan qui m'ont regardé étonné par mon apparition soudaine et ma tête toute trempée qui reflétait toute la terreur que j'avais en moi. Son père a compris plus vite que les autres ce qu'il se passait. J'ai hurlé à Evan de sortir d'ici, ne voulant pas qu'il soit traumatisé et une fois le plus petit en dehors de la pièce, je me suis écroulée par terre, dévoilant le corps de Charlie sous sa marionnette protectrice. Henry s'est tout de suite précipité vers moi. Le sang sur mon ventre était la dernière chose qu'il a vu avant de la prendre dans ses bras pour se tacher aussi de ce liquide rouge et comprendre d'où il venait. Une seule et unique plaie. Un seul et unique coup de couteau a fait prendre la vie d'une enfant si jeune et si gentille. On ne pouvait rien faire à part pleurer. A genoux, écroulée par terre, je regardais avec désespoir son père, qui a tout fait pour elle, essayer toutes les techniques pour la réveiller. Massage cardiaque, la secouer, lui demander de se réveiller ou de lui serrer la main. Mais plus les secondes passaient et plus ses sanglots montraient qu'il commençait à accepter sa mort et qu'il était trop tard.

« - Et que faisaient les deux autres garçons qui étaient aussi dans le bureau, me demande le policier.

- Michael s'est agenouillé près de moi. Je crois qu'il m'a tenu les épaules pour me dire qu'il était là si j'avais besoin. Et Jeremy n'a pas bougé. Du moment où je suis arrivée, il est resté figé, choqué par la situation.

- Donc vous me dites que vous êtes allé chercher la petite fille dehors car elle était absente dans son groupe d'amis et vous l'avez trouvé entre deux poubelles, sous la pluie, près du Freddy Fazbear's pizza ?

- Oui...

- Et ensuite, vous l'avez prise dans vos bras pour la ramener au chaud à son père.

- C'est ça. En résumé.

Ca fait plus d'une heure que ce policier m'interroge dans cette salle d'interrogatoire lugubre et silencieuse. Je dirais une heure mais je n'ai aucune notion du temps. En tout cas, ça fait beaucoup trop longtemps que je suis ici et je commence à étouffer. J'ai trop de souvenirs qui apparaissent et bientôt, je ne vais plus pouvoir le supporter.

- Pourtant, vous saviez qu'elle était morte quand vous l'avez vu. Alors pourquoi ne pas être simplement parti appeler son père pour l'emmener voir la scène de crime ? Vous savez qu'il ne faut pas déplacer un corps pour que la police puisse trouver un maximum de preuve.

Five Night At Freddy's : Amy SchmidtWhere stories live. Discover now