Black Kulling { EN RÉÉCRITURE }

Chapitre soixante et un

Votre passion vous mènera à votre destination.

Point de vue de Black.

Plus de nouvelle depuis mon message a la con.
Ça fait bientôt vingt huit jours que son absence endommage le bon fonctionnement du reste de ma vie qui peine encore a reprendre du galon. Nous sommes exactement a une semaine de Noël ce qui veut dire que mon appartement, enfin plus vraiment le mien depuis le retour de Mia doit déjà être illuminé comme une boule phosphorescente sur un sapin. Une valise a la main et le cœur battant a tout rompre dans la poitrine, je constate avec rancoeur que je ne me suis pas trompé.

— Bienvenue a toi dans le chalet de la mère-Mia Noël !

Brunette et son sourire heureux me comble de joie même si je ne le montre pas. Comme dans un putain de saut de l'ange, elle s'agrippe a ma nuque en refermant ses jambes derrière mon dos.

— Salut Mia Noël, j'espère que tu te souviens que je ne supporte pas cette fête. Dis-je en posant mes affaires sur le parquet. Tu vas remballer tous ses trucs moches dans un carton et vite fait.

— Tout doux mon mignon, quand tu verras tes cadeaux tu m'aimeras encore plus que d'habitude.

Je roule des yeux en rejoignant la cuisine avec cette sangsue encore accrochée à ma nuque. Mon retour en terre connue semble lui faire du bien tout comme moi qui dans le fond en avait besoin. Je dois me faire a cette raison, j'ai merdé alors je ne peux que m'en prendre a moi-même.

— Fait moi plaisir, Black et sourit a la vie. Soupire-t-elle en me montrant comme une enfant comment il faut faire. Si vous êtes vraiment faits pour être ensemble alors laisse le temps faire les choses, elle te reviendra.

Facile a dire, cette nana a été faite dans un mélange improbable d'Aaron et moi-même. Elle n'a pas de coeur ou du moins certainement pas au bon endroit.

— Elle ne reviendra pas, Mia. Dis-je d'un ton lasse. C'était la seule chose a ne pas faire si je voulais quelque chose avec elle.

— Vous ne vous connaissiez pas encore et puis elle se doute bien que tu n'as pas commis cette erreur sans rien. Il y avait une raison, Black. Ne te culpabilise pas, c'est a cause de Drew et seulement lui si j'ai perdue trois mois de mon existence.

Nous discutions une grande partie de la nuit entre canette de bière et cigarette a la pelle. Je rejoins ma chambre avec certainement un poumon en moins mais le sentiment d'être enfin compris. Mia n'est pas facile a vivre mais elle seule a le secret de me rendre plus objectif en me rappelant que je ne suis pas encore totalement atteint. Ses supers pouvoirs m'ont souvent permis d'affronter de nombreux obstacles et c'est d'elle que je tiens ma force.

— Bon je ne suis malheureusement pas ta dulcinée mais le point positif c'est que la seule fille difficile de ton entourage est exceptionnellement ok pour te tenir compagnie cette nuit.

Mia me balance une dizaine de peluches puantes sur la figure dans sa tenue typiquement Disney et infantile.

— Et si moi aussi je suis difficile et que je ne veux pas de toi et ta camionnette d'ours en peluche dans mon lit ?

— INTERDICTION DE REFUSER UNE KULLING ULTRA SEXY DANS TON PLUMARD, MON VIEUX.

Elle se jette en avant puis sort de ma cachette qu'elle seule connaît une montagne de connerie à manger pendant le film. Ça fait une éternité qu'on avait pas faire ce genre de chose ensemble et je dois bien admettre que c'est exactement ce dont j'avais besoin a l'heure actuelle. Je retrouve ma petit sœur en plus vielle mais qui rigole toujours autant devant les banalités d'un comique. Je crois que c'est cette insouciance m'avait le plus manqué depuis que nos vies ont pris un tournant inattendu.

— Ça m'invite même pas a votre pyjama party ?

Aaron qui vient tout juste de finir son service file se changer en vitesse avant de nous rejoindre en bout de lit.

— Vous avez déménagé ici ou ça se passe comment ? Demandai-je râleur en sentant des miettes de chips sous mon derrière. Putain, Mia fourre tout dans ta bouche plutôt que dans les draps.

— Si tu as les pois chiches pleins mon petit gars, rappelle-toi que nous avons un expert de la quiquette juste là.

Elle pointe d'un doigt accusateur Aaron qui recrache brusquement une bonne quantité de bière sur son visage. Râleuse, la conversation part en bagarre qui on le sait déjà va finir en pleurs de sa part. J'ouvre la bouche puis la referme en regardant comme dans un film sur pause des chips qui volent au-dessus de ma tête avec son accompagnement de sauce piment.

— Tu vas la bouffer ma vielle..

Je crois que je viens de me prendre une bonne miette dans l'œil.

— NON PAS LES CHEVEUX ZEZETTE MAN !

A bonne distance devant la fenêtre, cigarette en bouche je regarde la destruction soudaine de ma chambre qui reflète assez suffisamment ma vie. Tout part en vrille, mon travail, ma vie familiale qui s'essouffle a cause de mes parents, mon erreur avec Drew mais surtout sentimentalement parlant. Je profite d'un acharnement sur ma couverture pour partir discrètement de la chambre en croisant John devant la porte.

— Ils ont quoi les deux encore ? Me demande-t-il encore en tenue de sport.

— La gamine emmerde son monde parce que Aaron préfère les mecs. Rappelle-leur de tout nettoyer à mon arrivée.

John tient ma nuque dans une accolade amicale comme si il ressentait le besoin de s'assurer que je vais bien.

— Est-ce que tu vas bien toi ?

Non je ne vais pas bien du tout.
J'ai le coeur en miette et pourtant je croyais jusque-là qu'il battait uniquement par automatisme.

— Oui ça va.

Je sors de notre appartement avec un mensonge en plus sur le dos mais qui est dans l'unique but de le rassurer. Dehors, l'air glacial qui s'engouffre sous mes vêtements est un supplice mais m'aide tout de même à respirer un peu mieux. Sans vraiment m'en rendre compte, mes pieds m'entraînent jusqu'à la maison de Lana et ses parents qui prennent du bon temps sur une chaise longue. Tous les trois sont couverts d'une grosse couverture en laine et même si je ne vois pas grand chose a travers des petits trous, je peux entendre son rire depuis l'arrière du portail.

Trop tard mon pote, fallait pas faire le con.