Chapitre deux

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L'amour est fait de hasard et de chance

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L'amour est fait de hasard et de chance. A une bretelle de la vie, il est là, offrande sur le chemin.

Point de vue de Lana.

Huit jours que la terre tourne encore a la même vitesse mais sans toi. Sais-tu que j'ai encore
la douloureuse sensation d'être morte avec toi dans cet accident papa ? Avant-hier a été un énième moment douloureux a vivre autant pour moi que pour maman apparement. Visiblement ton argent est une maigre consolation a ses yeux. Désolée, parlons d'autre chose. Comment vas-tu aujourd'hui ? Les roses sont a ton goût ? J'ai commandé une douzaine de bouquet pour ton anniversaire, cinquante fleurs exactement en priant pour qu'elles tiennent le coup jusqu'à samedi prochain.

                             Je t'aime éternellement. Lana.

— Bon sang Lana peux-tu faire au moins semblant que quelque chose te divertis d'autre que cette maudite lettre ?

Mary Lincoln sèche ses vielles larmes de crocodile sous ses yeux en retirant ses escarpins de plus de dix centimètre.

— Pardonnez-moi votre altesse, je ne savais pas que racontait a mon père comment vous dilapider son argent vous emmerde a ce point.

Ses grands yeux m'observent et selon mes dires, cette remarque dite a voix haute est tout ce que je ne devrais pas faire pour entretenir un minimum d'entente cordiale avec ma chère mère.

— Excuse-moi ? Me demande-t-elle d'un air sévère. J'aime ton père et non son argent, Lana.

La colère bouillonne dans ses veines en attendant impatiemment que je me justifie sur mon comportement. Je suis en meilleure position que quiconque pour savoir qu'elle n'est pas un instant triste de son accident. Huit jours qu'elle commence a peine a vivre la vie qu'elle voulait vraiment menée dans ses beuveries avec ses amies, ses achats hors de prix et tout le luxe que lui offre le monde de la bourgeoisie.

— Pourquoi te mens-tu encore a toi-même ? Demandai-je en signant ma provocation d'un rire nerveux. IL A ÉTÉ ENTERRÉ SEULEMENT AVANT-HIER MAMAN !

— MAIS IL N'EST PLUS DE CE MONDE ALORS LÈVE LA TÊTE ET COMPORTE TOI COMME UNE ADULTE LANA !

Les murs de la maison tremblent et mon corps demande soudainement un affront en attrapant sous ses yeux une lampe de collection qu'elle aime tant. Surprise, elle me toise hostilement bouche grande ouverte en comprenant ce que je m'apprête a faire.

— Repose cette lampe tout de suite..

Comme un film mis en pause au mauvais moment le bruit assourdissant du verre qui se brise a nos pieds fait naître sa consternation. Je monte de moi-même dans ma chambre avec un sourire mauvais qui provoque une hargne sans nom dans mon dos. La porte du salon se referme bruyamment me faisant comprendre que je suis enfin seule dans la maison.

{ Pas de textos aujourd'hui ? }

Dany mon petit copain est un poison.
Celui qui s'insinue dans vos veines et vous tue a petit feux.

{ Tout ne tourne pas autour de toi Dany. }

Je repose mon portable sous un coussin en couvrant les bruits des nombreux textos qui s'accumulent sur ma messagerie. Une larme naissante demeure bientôt sous mon œil en baissant les armes une seconde. Juste une seconde qui ne me suffit pas tant j'ai besoin de faire le vide de cette dernière semaine. Les sanglots meurent rapidement en entendant le bruit infernale de petits cailloux contre la vitre. Je jure que mon petit copain est le prochain a faire les frais de ma mauvaise humeur en ouvrant violemment ma fenêtre.

— Putain a quoi sert une porte d'après toi ? Râlai-je a son attention. Merde Dany on est plus en primaire.

Un hoquet de surprise me vient incapable de reprendre une respiration convenable en regardant Dany a moitié mort contre la pelouse. Si seulement il pouvait comprendre de lui-même que cette mauvaise blague n'est clairement pas a sa place après la mort de papa.

— Vraiment hilarant, c'est bon relève-toi maintenant.

Je roule des yeux en me penchant davantage contre la bordure en plastique de la fenêtre.

— Dany s'il te plaît c'est pas drôle..

Je distingue une toute petite tâche brune visible sur son front et comprend bien trop rapidement que quelque chose cloche. Prise de panique en ne parvenant pas a contrôlait mon angoisse soudaine je me retourne prête a la rescousse mais je me cogne brutalement contre quelque chose de ferme et solide. Trente-six chandelles me viennent en tentant de reprendre contenance et c'est alors que je me retrouve prise dans des bras robustes qui m'empêche tout mouvement. Je tente des coups de pieds qui ne porte pas leurs fruits dans un braillement plaintif tant il est douloureux. Une main se referme sur ma bouche comme en guise de bâillon imaginaire.

— Ferme ta putain de gueule.

Mon dos heurte brusquement un torse imposant et solide comme une pierre. Cette voix comme d'outre-tombe me projette en arrière et les souvenirs s'emmêlent en ne me souvenant pas de sa provenance. Celui qui se tient dans mon dos ne fait pas preuve d'une grande patience a la façon dont sa respiration chaotique se balade dans ma nuque en me maintenant fermement contre lui. Je ne vois pas son visage, mais son parfum embaume mon espace en desserrant après un long moment sa prise sur ma bouche.

— One milion.

Cette soudaine prise de conscience m'accable en pivotant sous ses yeux qui me lacèrent maintenant comme dans un piège. Ses grands yeux noirs me sondent plus terrifiants encore dans la nuit mais tout me paraît soudainement illusoire en reniflant un vieux chiffon qu'il vient mettre sous mon nez. Mon corps s'engourdit et mes cils papillonnent en luttant contre une fatigue naissante et extrême. La dernière image dont je me souviens et cette expression froide et impassible en me regardant sombrer bêtement dans ses bras.

— Lana..

Encore endormie ma tête se balance d'avant en arrière et cogne brutalement contre la carrosserie après coup d'un dos d'âne. Mes yeux s'ouvrent une seconde puis se referment avec cette envie constante de dormir mais un murmure a ma droite me plonge dans des cauchemars où Dany semble mort sur le bitume.

— Ne crie pas je t'en supplie.

Mon coeur cogne douloureusement dans ma poitrine en regardant son visage tuméfié. Oh Dany pourquoi es-tu venu tout juste a ce moment-là ? La rage m'habite en me souvenant des derniers instants dans ma chambre en compagnie de Simon. Je frappe machinalement contre la carrosserie dans des coups de pieds qui pourrait faire arrêter cette camionnette.

— Regarde-moi Lana s'il te plaît. Me chuchote-t-il doucement en prenant mon visage en coupe. On a aucun moyen de s'enfuir, tu dois prendre sur toi, fait le pour moi.

— Pardonne-moi, je ne compte pas nous laisser crever.

Black Kulling  { EN RÉÉCRITURE }Where stories live. Discover now