Chapitre vingt et un

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Je courrais toujours pour aller partout, mais je ne pensais pas pour autant que ça allait me mener quelque part

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Je courrais toujours pour aller partout, mais je ne pensais pas pour autant que ça allait me mener quelque part.

Point de vue de Black.

Ses cheveux bruns provenant d'une perruque retombent en cascade dans son dos en cherchant minutieusement des tenues sur les portants. Je croyais qu'elle profiterait de ce moment en tête a tête en solitaire pour fuir, me fuir en particulier pourtant Lana vient me surprendre une nouvelle fois en faisant tout le contraire. Plus je la regarde au loin et plus je m'en veux d'avoir faire ce choix de lui donner cette opportunité de m'abandonner. Un gros problème de confiance en soi, mon con. Un sourire vient naître sur mes lèvres en comprenant qu'elle tient a la main cette robe longue et noire que je lui ai intimait de prendre plus tôt. Je m'avance dangereusement vers la cabine en ne voulant pas perdre une miette de son essayage.

— Vous avez besoin d'un renseignement ?
Me demande une serveuse en m'alpaguant sur le passage. Je suis désolée mais vous ne pouvez pas rentrer sans article.

Je roule des yeux en refoulant mon envie de lui faire bouffer les vêtements en question. Je récupère souriant une robe au hasard sur un cintre avant de lui mettre sous le nez.

— Maintenant je peux, bonne journée.

Je suis devant une multitude de cabine sans savoir celle ou se trouve exactement la fille Lincoln. J'en ouvre une et la referme subitement sous les cris digne d'une alarme d'une cliente en petite culotte. Lana ouvre justement la sienne a ce moment-là en me faisant les gros yeux.

— Tu veux finir en prison, c'est ça ?
Me demande-t-elle d'une voix sévère en me tirant comme un gosse par la main. J'espère au moins que tu as eu le temps de mater comme un voyeur.

— Même pas, pourquoi elles sont toutes vielles et moches dans ce magasin ?

Elle ne semble pas avoir envie de prendre le temps de me le dire puisqu'elle tournoie déjà sur elle-même en manquant de se ramasser dans un coin.

— Alors ça donne quoi ?

— Un petit trois sur dix juste pour la participation.

Je remarque qu'elle boude en refermant aussitôt les rideaux derrière elle. Au moins, je suis tranquille pour un moment. Je trouve un siège disponible et poireaute comme un con en ignorant royalement les insultes de la vielle qui sort a la volée.

— Je te donne encore une minute et après on se barre. Lui dis-je d'un ton nerveux.

— La fermeture est coincée.

Je respire un bon coup en tentant d'être patient.
Elle est la preuve même que je suis capable de faire taire mon envie insatiable de le faire moi-même pour qu'elle se dépêche.

— Faudrait peut-être prendre sa vraie taille plutôt qu'une en dessous, non ?

— Tu sembles bien informé, tu fais la même chose en sens inverse avec les capotes ?

Devant mon silence, son rire de baleine échouée remplit les couloirs. Sauvez Willy s'il vous plaît. Sa remarque me donne le feu vert pour ouvrir brusquement les rideaux. Nos regards se rencontrent dans le miroir et tout ce que je retiens de ce moment est la façon dont la robe moule parfaitement les courbes de son corps.

— Alors ça donne quoi ?

— Au moins la moyenne, dépêche-toi tu me fais perdre du temps.

Mon masque vient reprendre sa place rapidement en sortant a toute vitesse de la cabine. Je suis conscient qu'elle m'en voudra certainement de mon manque de sympathie mais je ne peux pas me permettre de faire tomber la carapace a laquelle je me raccroche depuis aussi longtemps. Lana ressort du magasin les mains vides et certainement le cœur en morceaux. Le chemin du retour se fait en silence, j'ai encore tout foiré.

— Encore un peu et j'appelle les flics pour disparition suspecte. Tonne John en serrant Lana dans ses bras. Ça va ? Tu t'es blessée ?

La blague sur les flics me fait lever les yeux de cynisme.
Le comble pour trois kidnappeurs dans notre genre qui se nourrit exclusivement de violence, de sang et d'alcool.

— Non, non tout va bien.
Lui dit-elle dans un faible sourire.

Elle quitte soudainement la pièce me laissant me demerder devant les deux cons qui attendent de me tirer les vers du nez.

— Ne cherchez pas a comprendre, si j'avais envie de lui faire du mal Lana serait déjà morte.

A mon tour de sortir du salon a toute vitesse.
Les heures passent et se suivent en voulant a tout prix me mettre en condition pour ma rencontre avec Drew. Les altères augmentent en poids et mon oxygène s'amenuise rapidement en me tuant a faire du sport.
Je rencontre Aaron a la fin de ma douche, lui passant devant en silence depuis notre altercation de ce matin. Je me renfrogne en sentant sa prise se refermait sur mon avant-bras.

— Un conseil, tu devrais me lâcher avant que je te noie dans la baignoire.

Il me relâche aussi tôt en reculant légèrement pour me rendre mon espace.

— Je voulais juste te dire que je compte venir avec toi.
Me dit-il dans un murmure. Je sais ce que tu vas me dire et oui John pourra s'occuper des deux connes dans le garage en attendant.

— Super, tu as trouver une solution mais c'est NON. Arrête de faire ta chochotte, je suis Black Kulling et je rentre toujours a la maison.

Je ne me retourne pas sur mon chemin peut-être par peur finalement de vouloir faire machine arrière. J'ai promis a Aaron de revenir a la maison et je compte bien tenir ma promesse, en revanche je ne sais pas comment ni en combien de morceaux. Ce qui est certain c'est que je suis son grand frère et nous avons mutuellement besoin l'un de l'autre pour survivre dans ce combat impitoyable. Plus je me rapproche du lieux et plus le vieux chêne me paraît encore plus impressionnant vue de loin. Drew est déjà en position sourire aux lèvres en me voyant descendre de ma moto.

— J'ai eu un doute sur le fait que tu ne viennes pas Kulling. Me dit-il d'une voix blanche. Je dois m'en faire ?

— Je ne raterai jamais une occasion de pouvoir te tuer sache-le.

Son sourire s'obscurcit en me toisant de haut en bas comme un putain de pantin dont il tient les commandes.

— Comment va ma fille ?

A mon tour de sourire comme un idiot.

— Je crois qu'elle commence a comprendre que tu n'en vaux plus la peine. Dis-je satisfait. Tu peux me remercier ça n'a pas été chose facile.

— J'imagine que je peux toujours renverser la tendance en lui disant ce que tu as fait a sa sœur ? A moins que ce ne soit déjà chose faite ça aussi, mais permet moi d'en douter.

Ses mots restent en suspens formant une boule dans mon estomac qui grandit et se nourrit de mes plus grandes angoisses. Il est certain que si Lana venait a apprendre cette vérité, elle ne me le pardonnerait jamais.

— Je vois, c'est bien ce qu'il me semblait.
Me dit-il en sortant son portable de la poche de son pantalon. Et si on lui disait ensemble ?

— Alors c'est vraiment ça que tu veux ?

Plus je m'avance dans sa direction et plus mon corps vient se tendre en cherchant la meilleure manière de le tuer en le faisant souffrir.

— Appelle-la va si et ne te gêne surtout pas pour lui dire que tu n'avais juste pas assez de couilles pour mettre un terme a sa souffrance toi-même.

— Ça ne sera pas la peine.

Je me fige sur place en entendant cette voix pleine de larmes dans mon dos. J'ai beau ne pas la regarder, je sais que Lana Lincoln vient d'être brisée.

Black Kulling  { EN RÉÉCRITURE }Where stories live. Discover now