Chapitre onze

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Tu sais à quel point c'est dur de remonter sur le ring, surtout quand une personne t'as déjà mis K

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Tu sais à quel point c'est dur de remonter sur le ring, surtout quand une personne t'as déjà mis K.O. ?

Point de vue de Lana.

Il fait sombre, mes pieds foulent le bitume comme dans un jugement dernier pour la peine de mort. Autrement dit, un porc dans un abattoir et moi sont la même chose. Les sens en alerte et le coeur en pleine crise de tachycardie mes pas s'emboîtent dans ceux de Black a mesure que nous traversons mon jardin. Visiblement la voiture absente de ma mère me prouve encore une fois qu'elle vit très bien mon kidnapping. Est-ce qu'elle se doute seulement une seconde de ce que nous subissons au quotidien ? Une main s'infiltre sur mon sweat-shirt, exerçant une pression sur ma chute de reins en me privant ainsi de tous raisonnements infondés.

— Avance on a du boulot.

Le ton tranchant dans sa voix est une bonne solution pour me maintenir la tête froide.

— Ça consiste en quoi notre fameux boulot ?
Demandai-je en refermant la porte derrière-moi. Je vandalise ma propre maison maintenant ?

— On ne vandalise rien du tout.
Je dois juste mettre en place un ou deux trucs avant que cette conne ne revienne.

Je suppose que la conne en question est ma mère.
Nous marchons dans l'obscurité la plus complète jouant avec nos nerfs et notre temps. Il sait ce qu'il fait moi un peu moins mais ça ne m'empêche pas de le suivre en silence. Plus les minutes s'égrènent et plus les souvenirs affluent dans ma tête en passant devant la porte de ma chambre. Je rentre en collision dans son dos lors de son arrêt devant celle de ma sœur Tessa. Trente six chandelles dansent sous mes yeux en bougonnant.

— Je croyais qu'on n'avait pas de temps a perdre.
Râlai-je en me tenant la tête. Putain tu crois vraiment que c'est le moment de faire une paralysie du sommeil du con ?

Black pivote dans ma direction et la première chose qui me vient en tête est de mettre un espace entre nous avant qu'il ne me broie complètement. Je ferme les yeux mais les secondes s'éternisent sans que rien ne se produise. Il ne va rien faire ? Je jauge en silence son calme effrayant en cherchant a me faire une raison.

— Ton père aurait du te faire un plus gros cerveau et une moins grande bouche.

Un haut-le-cœur me submerge en rentrant dans cette chambre. Je retombe six ans en arrière, avant cette soudaine maladie, celle qui a entraîné la chute de notre famille toute entière.

— Elle avait dix-sept sur cette photo.
Murmurai-je en prenant un cadre sur la commode. Et le monde a ses pieds sans rien faire.

— Vous vous ressemblez beaucoup.

Un petit sourire vient naître sur mes lèvres devant son compliment même minime. Je ne sais pas où il voit une comparaison physique mais il a raison sur le plan psychologique. Deux battantes ensemble qui brillaient par nos victoires. La danse classique pour elle et la gymnastique pour moi.

— Comment tu tiens le coup ?
Me demande-t-il en repoussant la photographie. Perdre son père et sa sœur c'est pas rien.

Ses mots sont douloureux mais je me retiens de sombrer parce que je ne veux pas qu'il considère ma tristesse comme de la faiblesse. Nous avons trop a perdre dans ce combat.

— Je brillerai pour eux.

Je me renferme comme une huître, comportement qu'il semble comprendre facilement en poursuivant son exploration dans la demeure. Tout passe au crible et automatiquement la nature de notre mission me vient comme un boulet de canon. Black positionne un nombre remarquable de micros presque invisible a l'œil nu dans chaque recoins des pièces.

— J'ai vu un reportage ou les comportementalismes font ça pour suivre les animaux dans leurs habitats. Dis-je d'une voix lasse. Tu lui veux quoi a ma mère ?

Un petit sourire lui vient en cachant une petite pastille derrière une grille d'aération.

— Elle en a de la chance, une chasse a l'homme grandeur nature.

— Parce que tu crois qu'elle est idiote ?

Une lumière intense des phares d'une voiture illuminent soudainement la devanture de la maison. Comme un loup en proie, ses yeux brillent dans la pénombre en me poussant presque dans les escaliers.

— On va voir ça tout de suite, Trésor.
Susurre-t-il en me conduisant dans un minuscule vestibule. Tu veux jouer avec moi ?

— Dis toujours ?

Faute de place, son corps se presse brutalement contre le mien m'empêchant tous mouvements. Je retins ma respiration incapable de croire que je viens de rentrer aussi naïvement dans les mailles du filet.

— Je te laisse trente secondes pour te cacher.
Me dit-il sournoisement. Si je te retrouve avant que les lumières ne se rallument alors..

— Alors ?

Les battements de mon coeur sont de plus en plus douloureux. Je ne veux pas connaître la suite de son jeu a la con surtout en sachant de quoi il est capable.

— Tu peux faire tes adieux a ta liberté.

La sentence sonne comme une punition.
Le silence pesant vient s'abattre violemment entre nous. Est-ce que ça veut dire que je ne reverrais plus jamais ma mère ? Mes amis ? L'université ? Ses jeux malsains remonte comme une bile acide dans ma gorge.

— Tu seras mienne, Lana.

Tu seras mienne, Lana.
Ses mots tourbillonnent dans ma tête en sursautant sous les hauts talons de ma mère qui claquent contre les graviers.

— Tu laisseras partir Dany ?

— Plus vite que tu ne le crois.

Les pas se rapprochent a mesure que nous fixons les règles. Ma protection envers Dany est tout ce que je demande quitte a ce qu'elle soit contre le prix de ma liberté.

— Et si je gagne ?

— Ne compte pas là-dessus, sorcière.

La voix de ma mère en pleine communication s'élève devant la porte et mes sens redoublent en entendant les clefs tintaient de son sac a main. Black me pousse hors de ma cachette et je cours comme si ma vie prenait un autre sens. Trente secondes, c'est le temps dont je dispose avant que sa chasse grandeur nature ne vienne compromettre une vie entière. Ma mère rentre dans le salon, pestant contre les lumières qui demeurent éteintes.

— Je te rappelle, il y a un problème avec le courant.
Dit-elle a son interlocuteur. Non, je ne comprends rien a son système.

Les secondes filent a toute allure en descendant rapidement dans la cave. Je manque une entorse de justesse en tâtant les escaliers pentus menant tout droit a ma cachette. Je force le passage et m'engouffre derrière une montagne de cartons qui s'élèvent presque a la cime du plafond. En réalité ma mère est en possession de mon destin. Si elle trouve le compteur avant qu'il ne me retrouve alors c'est moi qui contrôlerait le cours des choses.

Je retiens mon souffle en entendant des bruits de pas dans cette cave obscure et humide. Non, non, non. Je me raidis de plus en plus contre la cloison perdant doucement espoir de ne pas me faire prendre. Une main ne tarde pas a couvrir puissamment ma bouche sous mes hurlements de terreur.

— Comment tu as su ?

Mes cils papillonnent un instant sous la lumière aveuglante qui se remet en marche. Le temps s'arrête comme un film mis en pause en me rendant compte que celui qui me tient ne s'avère pas être Black. Les martèlement dans ma poitrine perdurent si bien que mon corps ne soutient plus mon propre poids en tombant entre ses bras qui me soutiennent avec plus de force.

— Papa ?

Black Kulling  { EN RÉÉCRITURE }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant