Chapitre quatre

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Nous ne pouvons pas devenir ce que nous voulons être en restant ce que nous sommes

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Nous ne pouvons pas devenir ce que nous voulons être en restant ce que nous sommes.

Point de vue de Black.

Lana est un poison puissant qui porte sans aucun doute la culotte dans son couple. Rebelle et bien moins maniable que son Dany de merde, elle arbore une force suffisante toute seule qu'elle ne considère pas encore. Maintenant qu'elle a bien foutue une merde sans nom dans mon plan de vengeance, elle dort paisiblement sur la banquette avant dans la camionnette.

— OUVREZ-MOI !

Ses grands yeux me scrutent soudainement avec attention sous les hurlements de son vieux mec qui pleure presque comme une fillette.

— Une force hein ?

Lasse et impatient de le faire encore taire je m'apprête a descendre mais elle me retient subitement en encerclant mon avant-bras d'une main avenante.

— S'il te plaît.

Je me raidis a son contact en repoussant violemment son corps en arrière. Putain plus jamais tu me touches sombre merde. Ses cils papillonnent en me laissant transparaître une fatigue contagieuse.

— Une minute Lana. Lançai-je en regardant ma montre. Fait en sorte qu'il se la ferme ou je le bute pour de bon.

Sans un mot elle me montre ses poings toujours emprisonner avec des liens.

— Enlève-moi ça alors.

Un petit rire nerveux me vient devant cette soudaine prise d'audace. Est-ce qu'elle s'imagine sincèrement que je suis suffisamment con pour accepter son caprice ?

— Bien sûr et tu veux pas une suite de luxe avec baignoire aussi ? Un conseil magne-toi.

J'ouvre la portière et pointe mon arme dans la poitrine de Dany a travers la fenêtre. Lana se faufile rapidement en rejoignant la porte arrière et je me remercie d'avoir mis un petit micro dans sa natte pendant qu'elle dormait. Elle me cause déjà assez de complications comme ça depuis notre rencontre.

— Reste tranquille Dany. Murmure-t-elle finalement en reposant soucieuse son front contre le sien. Je crois qu'il commence a me faire confiance..

Elle se trompe, je ne fais confiance en personne.
Surtout pas quand le diable rencontre son rival.

— Il n'est pas bête, Lana. Dit-il en me regardant du coin de l'œil. Tient bon et ne fait rien qui pourrait nous mettre encore plus dans la merde.

Même si physiquement tout chez lui me pousse a me mettre en rogne je ne peux que admettre que ce con fait finalement preuve de bonne conscience. En revanche je ne peux pas en dire autant de cette salope et sournoise qui cherche a me duper. J'en ai suffisamment entendu et c'est ce que je compte bien lui faire comprendre en me pointant devant eux.

— Simon ?

Je n'oublierai jamais cette scène de toute mon existence. Les boum boum puissants qui martèlent ma cage thoracique, cette envie insatiable de m'en remettre a ce que mon petit diable me susurre, la satisfaction puis la confusion. Immobile ses dernières images flottent dans mon esprit mais aucune bande son ne me vient. Je viens de perdre un de mes sens les plus importants mon ouïe. Mes yeux s'ouvrent après un instant où je ne suis plus conscient de la virulence de mon acte.

— ESPÈCE DE MERDE COMMENT AS-TU PU FAIRE ÇA !

Ses liens n'entourent plus ses mains jointes.
Je ne bouge pas d'un millimètre tant ses yeux brillent dans la nuit, tant elle me frappe avec acharnement. Je récupère ma lucidité en serrant coûte que coûte sa mâchoire d'une main puissante.

— Il a besoin d'aide.

— Et toi aussi dans pas longtemps si tu continue à prôner la justice. Dis-je en lui arrachant un râle plaintif. Je me suis bien fait comprendre ?

Ses sanglots luttent mais transpercent finalement ses yeux a toute vitesse en tombant a mes pieds. Je regarde Dany qui tient inexplicablement sa cuisse dans une main en chouinant et plutôt que de m'en vouloir pour cette violence incontrôlée ma motivation de rendre justice a Mia n'en devient que plus importante.

— Ferme ta putain de gueule maintenant ou la prochaine c'est dans la tête.

La pointe de mon arme repose sur son front dans un silence assourdissant. Sans un mot elle relève doucement le visage et rencontre pour la première fois le monstre qui sommeille en moi. Lana est intelligente elle sait maintenant de quoi je suis capable et cette prise de conscience soudaine la prive de toute connerie irresponsable. Nous retrouvons notre place initiale a l'avant et cette fois-ci elle se la ferme pour de bon.

— Contente-toi que ce ne soit que dans une putain de jambe. Dis-je après ce qui me semble être une éternité. Ta merde est encore vivante.

Ses grands yeux me provoquent en me toisant soudainement alors qu'elle retire son sweat-shirt.  Je regarde distinctement la courbe de ses seins qui pointent sous son tee-shirt en me demandant tout de même si le poison ne se trouve pas finalement dans sa putain de petite carcasse. Sans un mot elle ouvre la petite fenêtre et balance son vêtement a son invalide.

— Fait toi un garrot comme tu peux en attendant, ça risque d'être long.

Un geste doux qui me donne une putain de gerbe en me garant dans le parking de l'hôpital.

— Dieu merci tu reviens enfin a la raison. Murmure-t-elle en s'affaissant livide dans son siège. Je n'avais pas la force de croire que tu serais capable de le laisser mourir comme ça.

— Il crèvera de toute façon.

Je retire enfin cette maudite cagoule bien trop petite de mon visage.

— Pourquoi sommes nous ici alors ?

Immobile nous regardons silencieux la devanture du bâtiment vieux comme le monde qui s'offre sous nos yeux. Derrière cette porte, dans une chambre morne et sans bruit se trouve celle qui compte le plus dans ma vie, ma jumelle. Drew me prive encore chaque instant de son rire chantant, de sa folie mais par dessus tout de son amour infini qu'elle me porte depuis notre naissance.

— Simon ?

Nos regards se confronte en duel un court instant et elle m'observe ni plus ni moins sans cette fausse moustache ridule sans ce vieux bonnet et ses vêtements qui ne me ressemble pas. Je redeviens alors pendant une seconde un type complètement banal qui ne sacrifie personne pour de l'argent. Je m'approche, elle se raidit au contact de ma main qui repose mon bonnet au-dessus de son crâne encore plein de sang.

— Black.

Elle me sonde silencieuse en ne semblant pas comprendre.

— Je m'appelle Black.

Black Kulling  { EN RÉÉCRITURE }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant