RATTRAPÉE PAR SON PASSÉ

Chapitre 38

Alexia

— Bien, dit ma sœur en entrant dans la salle, maintenant on est au complet on va pouvoir commencer.

Elle se place sur son siège en mode directrice, moi j'entre pour me mettre à côté de Trevor.

— Alex ça va ? me questionne Gabriel installé en face de nous avec sa femme.

— Me parle pas et je suis agent Sanders maintenant, répliqué-je froidement.

Il souffle en serrant le poing mais ne commente pas et c'est tant mieux. Je prends sur moi pour être calme et je préfère ne pas le regarder, ma sœur commence à faire un récapitulatif à tout le monde de la situation.

— Ça va mieux ? me chuchote Trevor.

— Ouais c'est bon c'est bien moi.

— Tu faisais flipper sans déconner, tu voulais acheter des gâteaux, tu veux que je regarde ta lèvre ?

— Non j'ai connu pire, et toi ça va ? Ton meilleur pote est enfin de retour.

— Ouais c'est dingue, personne lui a dis pour son fils, tu vas lui dire ?

Putain c'est la merde, évidemment que je vais lui dire mais j'ai besoin de temps pour réfléchir.

— Ouais mais pas aujourd'hui, tout ça c'est trop dur.

— J'ai hâte de savoir ce qu'il a fait pendant un an.

Ouais bah pas moi, si c'est pour entendre qu'il a trouvé l'amour je préfère me tirer une balle. D'ailleurs qu'est-ce qu'elle fout là celle-là ?

— Mia pourquoi sa femme est là ? Elle n'a rien à voir dans l'histoire !

— Je peux vous aider justement, dit-elle aussitôt en souriant.

— Ah ouais et à faire quoi ? Nous apprendre à mettre du vernis ? Nous raconter tes exploits d'opération chirurgical, tu as battu un record ? Où alors comment se taper le mec d'une autre ?

Ma sœur soupire en levant les bras, plusieurs agents rigolent. Gabriel m'observe en souriant, putain mais il m'énerve avec sa belle gueule.

— Fais attention à qui tu parles, rugit cette blonde aussitôt.

— J'en ai rien à foutre de qui tu es, m'emporté-je en me relevant d'un coup, tu peux être la fille du président ou même être directrice des forces spéciales dans ton pays de merde ça ne change rien pour moi, tu es juste une pétasse.

Trevor me tire par le bras pour que je me réinstalle

— Eh bien je vois pas ce qu'il te trouve, tu es vulgaire ! Il y a une sacrée différence entre toi et moi.

— Ouais une sacrée moi j'ai plus de classe que toi ! Espèce de blondasse refaite, au moins moi tout est vrai, regarde-toi on dirait que tu es gonflée à l'hélium.

Ma sœur m'envoie une bouteille d'eau en pleine tête mais je la rattrape juste à temps.

— Merci j'avais soif !

Elle me lance un regard noir, sa femme me parle dans sa langue, pas de bol pour elle je comprends le Polonais et ses insultes, je la regarde en souriant avec un beau doigt d'honneur et je lui dis dans sa langue.

— Je parle Polonais connasse, m'énerve pas ou je te dégonfle, il n'aura plus rien à malaxer à la fin.

Elle ouvre grand la bouche et se penche vers Gabi pour lui chuchoter dans l'oreille. Ma sœur éclate de rire sans pouvoir sans empêcher, elle aussi a compris, elle se racle la gorge et reprend son sérieux.