RATTRAPÉE PAR SON PASSÉ

Chapitre 8

Gabriel

Alexia se gare devant chez le chef en souriant, sans maquillage elle a l'air encore plus jeune mais toujours aussi belle, j'arrive pas à croire qu'elle débarque chez Joe en pleine nuit comme ça.

— Comment tu sais où il habite ? je demande suspicieux en me détachant pour sortir.

Elle se mord la lèvre en se tournant vers moi.

— J'ai déjà été chez lui.

Putain mais comment ça elle va chez lui ? Pour faire quoi ? Elle ne perd pas de temps et sonne comme une cinglée.

— Arrête ! je râle en abaissant sa main de la sonnette, mais t'es malade ! Tu vas nous l'énerver encore plus !

— Mais non dit-elle en riant, il a le sommeil lourd il faut beaucoup de bruit pour le réveiller.

Et elle continue de sonner, mais comment elle sait ça ? Putain si elle couche avec lui je fais un malheur, il a l'âge d'être son père, merde c'est son père ?

J'ai pas le temps de poser plus de question que la porte s'ouvre sur notre chef en pyjama qui termine de mettre son peignoir en baillant.

— Alex ! Mais qu'est-ce qui y a ? Ça va ? panique-t-il aussitôt en la regardant.

Bordel je rêve ou il l'a appelé Alex ? Elle rentre normal chez lui en poussant la porte.

— Joe, désolée de te réveiller mais on a une piste, tu vas jamais y croire mais on doit vérifier, Park tu rentres ou quoi ? dit-elle en se retournant vers moi qui suis encore sous le porche.

Mais qu'est-ce qu'elle fout ? Elle est malade, elle a cru que c'était son pote, apparemment oui vu qu'elle le tutoie. Je l'interroge du regard pour comprendre son comportement, elle ouvre grand la bouche quand elle comprend ce qu'elle vient de faire.

— Entre Park, m'invite mon chef, je connais Alex depuis qu'elle est petite... elle vient souvent chez moi.

— Ah ouais et pourquoi agent Sanders ? je demande en entrant à mon tour.

— On s'en fout, soupire-t-elle en levant les yeux au ciel, Joe il nous faut ton accord pour inhumer deux tombes, je pense que notre suspect est encore en vie et que c'est un des deux garçons Palmer.

— Bien suivez-moi les jeunes on va discuter de ça ailleurs, allons dans mon salon pour ne pas déranger ma femme.

On avance de quelque mètre sur la gauche pour atterrir dans un immense salon, Alexia s'installe aussitôt sur un fauteuil en cuir noir.

— C'est mon préféré celui-là, il vibre et masse en même temps, rigole-t-elle en appuyant sur un bouton.

Non, mais j'hallucine ! Elle me fait un clin d'œil et se laisse aller, j'entends le moteur et le bruit des vibrations, Joe la regarde en souriant avant de s'installer à son tour.

— Raconte-moi.

Elle hoche la tête pendant que moi je m'installe en face d'eux complètement perdu sur leur relation.

— Attends une minute Sanders, Joe c'est ton père ? Ou quelqu'un de ta famille ?

— Bien sûr que non, détends-toi Park tu veux tester le fauteuil tu m'as l'air tendu ? Je veux bien te prêter ma place, se moque-t-elle de moi avec son petit sourire de peste.

Bon sang cette fille me tue ! J'ai envie de lui fermer sa grande gueule avec ma bite, je lui fais un doigt en m'adossant confortablement.

— Bon, reprend-elle en se redressant, pendant que je jouais de la guitare je pensais à un fantôme et d'un coup je me suis demandée si notre suspect pouvait en être un aussi, imaginez qu'il ne soit pas mort il y a trente ans et que c'est lui qui revient pour refaire ce qu'il a vécu, je pense qu'on devrait vérifier les tombes.