— Oublie pas les chaussettes, hein.

— Je vais te les faire bouffer, tu vas voir !

Je lui colle ma paire de chaussettes – propres – dans la figure, et il me repousse en riant. Heureusement qu'il vient de se rhabiller, parce que...

Parce que rien.

— Allez, je t'attends dehors.

— Echauffe-toi, tiens !

Il fait mine de vomir, et je secoue la tête en souriant. Il va encore chouiner parce qu'il aura des courbatures demain. Quelques minutes plus tard, je le rejoins sur la terrasse et maman nous donne une gourde chacun.

— Pensez à vous hydrater, il va faire chaud, aujourd'hui.

— Merci m'man, à plus !

Valerio saute sur mon dos, et je l'attrape derrière les genoux pour le garder en place. Je crois qu'il m'a pris au mot quand je lui ai écrit de ne jamais se retenir avec moi, et ça me donne des papillons dans l'estomac d'y penser. Je dois être un peu masochiste sur les bords, parce que j'adore ça et en même temps ça me rend fou.

— Je vais être bon à rien si tu me fatigues avant même d'arriver sur le terrain.

— Mais arrête, c'est un échauffement, c'est tout.

— Tu perds pas le Nord, toi, hein.

— Jamais, ricane-t-il en enfouissant son visage dans mon cou.

Ça ne dure qu'une seconde, mais c'est assez pour me faire rougir comme une tomate et me donner le vertige.

Wow. C'était... super intime.

Je crois qu'il s'en est rendu compte aussi, justement parce que ça a été si rapide que j'aurais pu l'imaginer. Je ne sais pas trop quoi penser de ce geste, mis à part qu'il m'a complètement perturbé.

— Désolé, je suis un peu fatigué... bafouille-t-il.

— T'inquiète, bredouillé-je en retour. Je vais te réveiller, tu vas voir ! enchaîné-je pour empêcher un malaise de s'installer.

Je me mets à courir, et il m'étrangle presque pour ne pas tomber. Quand on arrive sur le terrain, je suis essoufflé et je regrette d'avoir voulu faire le malin. Valerio me tapote l'épaule tandis que je reprends mon souffle, et me fait remarquer qu'on est les premiers arrivés.

— Vous êtes là tôt, les gars, c'est parfait ! nous interpelle Michael en sortant du petit local à matériel.

On salue l'animateur, et il me lance un ballon de foot dans les mains.

— Vous m'aidez à installer le terrain ?

— Ouais, si tu veux ! répond Valerio avec enthousiasme.

Je ravale ma lassitude par égard pour lui. J'ai vraiment la flemme d'installer les plots, mais puisqu'on est là... Je prends ceux qu'on me tend, et commence à les disposer de manière à pouvoir slalomer entre.

Petit à petit, des enfants commencent à arriver. Je crains que ce soit compliqué vendredi de faire un tournoi de foot qui tienne debout, vendredi, avec une moyenne d'âge de douze ans. Peut-être même qu'avec Valerio, on ne pourra pas du tout participer si les autres sont trop jeunes.

— On fera plus de paliers de niveaux qu'en juillet, dit Michael devant ma mine perplexe. Il y a beaucoup d'inscrits.

Des adultes finissent aussi par se montrer à l'entraînement, et on fait doucement connaissance les uns avec les autres tout en commençant à s'échauffer. C'est surtout Valerio qui fait la conversation pour nous deux, et je distribue des ballons à tout le monde.

W [EN PAUSE] Where stories live. Discover now