W [EN PAUSE]

Chapitre 51

— T'es BG avec tes petites chaussettes, là.

— Je m'en doutais que t'allais dire un truc. T'as vu, j'ai fait un effort !

— Bravo. T'es ready ?

— Presque, je prends ma thune et j'arrive.

Je retourne rapidement dans le bungalow faire un bisou à mes parents et prendre mon portefeuille, mais quand je l'ouvre, celui-ci est... vide.

— J'suis à sec, faut qu'on aille au distributeur.

— Flemme, c'est moi qui rince.

— Nan, c'est bon on en a pour cinq minutes en vélo.

— Allez, on bouge à la soirée.

— Mais tu vas pas me pay...

— Valentin, casse pas les couilles !

Je me tais et le fusille du regard. Lui aussi me dévisage durement, et c'est à celui qui cèdera en premier. Finalement, c'est moi, mais à charge de revanche.

— Tu fais chier, conclus-je.

Il me fait un grand sourire, et s'accroche à mon cou pour me pousser sur le chemin.

— On va à l'entraînement pour le tournoi, mardi ? Enfin... Je pense y aller, moi, en tout cas.

— Ouais ! Bien sûr que je viens m'entraîner, je veux gagner, attends !

On arrive sur la place, fourmillant de monde. Quelques barrières ont été installées pour permettre de circuler aux gens qui ne souhaitent pas prendre part à la soirée, mais la majorité des lieux est dédiée à l'évènement apparemment incontournable de l'été. On se dirige tout de suite vers le bar pour commander la première tournée, et je laisse Valerio choisir pour moi vu que c'est lui qui régale.

— Mmh, voyons voir... On va prendre deux tequilas, pour commencer.

— T'es chaud, toi, commenté-je.

— Tu veux une bière, plutôt ?

— Nan, nan.

On discute cinq minutes avec le serveur, qui nous dit qu'on a de la chance de pouvoir participer alors que lui est toujours de service pour les soirées cool. C'est vrai qu'on est plutôt bien vernis, nous, avec nos emplois du temps. Raison de plus pour en profiter. On trinque à sa santé en lui souhaitant bon courage avec tous les gens bourrés et poisseux qu'il verra ce soir, et on commande cette fois une bière avant de filer voir de plus près les machines.

— On dirait des canons à neige comme ils mettent à la patinoire.

— T'as ça chez toi ? m'exclamé-je.

— Pas tous les ans mais des fois.

— Chan-mé.

— Peut-être que tu viendras, un jour.

— J'aimerais trop.

Je m'appuie contre la barrière, et porte mon verre à mes lèvres.

— Ce serait cool que tu viennes en vacances à la maison.

— Ouais ! Toi aussi, d'ailleurs. Je t'emmènerais voir mon stade, et tout.

— Et ta chambre aux murs couverts de posters de foot.

— Oh, ferme-la avec ça !

Je lui donne un petit coup de pied dans le tibia, et il ricane en buvant sa bière. Quelques instants plus tard, j'entends un micro grésiller dans les haut-parleurs, et l'animateur prend la parole sur la scène du DJ.