Derrière moi, j'entends le rire de Laura résonner contre les parois, et elle pousse également un cri en s'élançant à ma suite.

***

— En vrai, demande Laura entre deux bouchée, tu crois que je pourrai venir vous voir aux prochaines vacances ? Je serai pas si loin.

— Ça dépend. Peut-être que mes parents voudront que je rentre.

J'agite mes jambes dans le vide. Ma cousine m'a convaincu de prendre la voiture pour aller manger ensemble en-dehors du camping. Du coup, on a acheté des kebabs dans le village d'à-côté et on s'est posés à l'aire de pique-nique le long de la rivière pour les manger.

— Ils ont pas l'air trop en stress, d'ailleurs.

— Non, ça va. Ils sont peut-être pressés que je parte !

Elle pouffe de rire et s'essuie la bouche.

— Je pense pas. Ils vont être tous seuls, ça va leur faire bizarre. Quand je suis partie, maman m'appelait tous les jours au début.

— C'est pas trop le genre de maman, commenté-je.

— Tu serais surpris ! Et Valerio, ses parents le vivent comment ?

— On le saura demain, je suppose...

— Oh, c'est vrai !

On continue de manger en silence, et je deviens un peu morose en pensant à leur arrivée demain. J'adore ses parents, mais ça veut dire moins de temps ensemble...

— D'ailleurs, il va dormir dans leur bungalow, je suppose.

— Ouais.

Elle m'observe par-dessus son sandwich, et je détourne le regard en direction de la rivière.

— T'es vraiment accro à lui...

— Arrête.

— C'est pas un reproche.

— Eh bah ça y ressemble.

On est tous les deux assis sur une table de pique-nique, et elle se laisse glisser vers moi.

— Ecoute. Tu me connais, je ne suis pas romantique, et je ne vais pas te poser dix milles questions en long en large et en travers tout en te donnant des conseils pour lui décrocher la lune ou je sais pas quoi.

Je cligne des yeux.

— Même si, j'avoue, j'ai très envie que tu te confesses à moi ce soir. Je peux être une bonne prêtresse, rigole-t-elle quand je lui lance une frite.

— Accouche, là ! T'essaies de dire quoi ?

— Oui, pardon, soyons sérieux. Je veux juste te dire que vous devriez faire attention si ne voulez pas tout gâcher.

L'atmosphère redevient soudain très sérieuse.

— Attention à quoi ? Aux autres ?

— Nan. Enfin, peut-être, mais je ne parlais pas de ça. C'est juste que vous êtes H24 ensemble, c'est ce que j'essayais de te dire tout à l'heure. Par exemple, est-ce que tu vas lui faire des crises de jalousie à chaque fois qu'il voudra sortir avec des gens de sa promo l'année prochaine ?

J'ai les doigts qui tremblent un peu.

— Non.

Et je le pense vraiment. Je n'ai pas envie d'être ce genre de personne.

— Il va faire des soirées sans toi, parce que t'es pas tout seul dans sa vie, tu sais.

— Je sais, réponds-je en tendant de garder un ton égal.

W [EN PAUSE] Where stories live. Discover now