#16 Let's Just Call It Fate

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[note de l'auteure]

Univers: Sherlock BBC. Couple: Mycroft/Lestrade

Ceci est une dystopie. La société dans laquelle les personnages évoluent est très proche de la nôtre, néanmoins, certaines choses concernant les mœurs sont beaucoup plus réglementées. C'est un monde qui n'a pas connu la libération sexuelle des années 60 (elle n'a pas marché aussi bien en tout cas), et un monde qui a affronté la pandémie de VIH avec des mesures liberticides.

TW: homophobie et homophobie intériorisée, pandémie du VIH (l'un des personnage principaux en est atteint).

Il ne pouvait même pas avoir un long weekend de vacances tranquille. Sa femme lui aurait reproché, évidemment, si ils vivaient encore ensemble. Heureusement, il n'avait plus vraiment à s'expliquer, et avec un peu de chance, s'il était en service à la Toussaint, il aurait peut-être quelques jours de libre pour Noël. Cela faisait quelques années qu'il n'avait pas pu faire le Boxing Day tranquillement.

Quand il pense à la météo londonienne, il est presque heureux de travailler. Il avait été bien obligé de suivre Sherlock jusqu'à Brighton, puisqu'il avait décidé de se mêler d'une enquête en dehors de sa juridiction. Un inspecteur du Sussex connaissait sa réputation, et il avait appelé Lestrade au secours lorsqu'il s'est avéré qu'ils ne pouvaient géré le détective.

Pour un premier novembre, le temps était superbe. Le thermomètre frôlait les 25 degrés au soleil, des gens s'attardaient sur le Pier et sur la plage de galet. Il aurait bien fait de même, mais à la place, il traînait un détective récalcitrant en dehors de la morgue de l'hôpital.

"Lestrade, j'ai d'autres infos à leur fournir!
-Laisse-les un peu travailler, Sherlock. Tu leur a donné le meurtrier sur un plateau d'argent, à eux maintenant de gérer les preuves, et ils sont compétents.
-Mais c'était amusant! Ce n'est même plus drôle de travailler avec votre équipe, je ne peux plus vous faire tourner en bourrique. Eux, ils sont frais, je peux m'amuser un peu à les énerver...
-Sherlock!"

Il souffla et fit une mine boudeuse.

"Pff... Si c'est comme ça, je rentre à Londres.
-Parfait! Je suis sûr que John sera ravis d'avoir un coup de main pour s'occuper de Rosie. Je te dépose?
-Par la M25? Dans votre vieille voiture de service? Je suis venu en train, ça fera bien l'affaire pour le retour. Bonne après-midi, Lestrade."

D'un air théâtral, le détective consultant fit voler son manteau en se retournant. Il entrepris de gravir la longue montée qui menait à la gare. L'inspecteur se sentit soudainement très fatigué. Il pensait qu'élever un enfant allait calmer Sherlock Holmes, et que les évènements de Sherrinford le rendrait plus sage, mais c'était un vœux pieu.

Il jeta un coup d'œil à sa montre - il serait en vacances officiellement dans 13 minutes, et il savait que s'il partait à cet instant, il resterait dans les bouchons pendant plusieurs heures. Il envoya un message au Yard pour prévenir qu'il ramènerais la voiture dans la soirée. Quitte à être coincé à Brighton, autant profiter d'un rare moment de liberté.

Rentrer dans son petit appartement loué n'était pas une perspective réjouissante. Le divorce l'avait laissé sur la paille. L'état n'acceptait pas beaucoup que l'on puisse décider de se séparer. Cela faisait désordre. Il savait qu'avant, il y a quelques dizaines d'années à peine, on pouvait divorcer facilement, mais maintenant, pour sois-disant protéger les valeurs de la famille, la procédure était devenue inutilement compliquée et couteuse. Il trouvait ça ridicule. Ses parents avaient divorcés lorsqu'il était plus jeune, et cela s'était très bien passé. Tout le monde avait été plus heureux après, Greg et ses sœurs n'avaient plus à subir les disputes incessantes de leurs parents.

Recueil d'OS Sherlock HolmesWhere stories live. Discover now