#14 Revenir vers vous

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Fandom: ACD

Attention! vous avez sans doute lu le précédent OS, donc celui-ci risque de vous paraître un peu similaire. Disons simplement que je l'ai écris trop vite pour me débarrasser de l'idée obsédante, mais l'idée n'est pas partie et elle s'est développée dans une autre direction. Vraiment une direction très différente. Ce sera beaucoup plus long.

TW: deuil, pensées suicidaires (pas concrétisées)

🧭

... lorsque je percutais l'eau glaciale. On m'a raconté ensuite que le jeune berger à qui j'avais confié la mission d'éloigner Watson, entendant les coup de feu, était revenu sur ses pas et m'a vu flotter dans l'eau. Il m'a repêché.

Trois jours plus tard, je me suis réveillé à l'auberge. Personne n'avait trouvé de trace ni du Professeur Moriarty, ni du Colonel Moran. J'avais vu une silhouette, juste avant de tomber dans le précipice, et je suis persuadé que c'était ce maudit chasseur de tigre. Il nous aura vu tomber tous les deux, le professeur et moi, et aura probablement décidé de jeter le corps de Watson également dans la cascade. Ainsi, tel le Léthé, cette eau infernale emporta mon pire ennemi ainsi que mon meilleur ami. La Mort, aveugle à la valeur de la vie des hommes, faucha pareillement l'homme le plus vil et l'homme le plus sage.

C'était il y a dix ans et j'entends toujours le bruit de l'eau qui s'écrase sur les rochers, et combien de fois n'ai-je pas souhaité...

Je cligne des yeux, puis repose ma plume. J'ose un regard vers le canapé. Il est dix heures passées, et les petits garçons ne sont pas des noctambules. Ainsi, le petit John s'était endormis en lisant un journal illustré pour enfant.

Sans un bruit, je m'approche de lui. Il a grandit récemment, et je ne suis plus aussi jeune, j'ai donc du mal à le soulever et à le porter jusqu'en haut des escaliers, dans sa chambre - c'était la chambre de Watson, autrefois.

Il ne se réveille pas, et je le borde dans ses draps. Je ne m'attarde pas trop, je dois retourner à ma plume, car j'ai pris conscience d'une chose: John lis les histoires dans le Strand. Il y a toujours des exemplaires à la maison, et il délaisse les récits trop compliqués, mais quand il s'agit de mes enquêtes, il les lis toutes. Mon dieu, j'ai même surpris son parrain lui raconter une histoire inédite, une histoire qui n'aurait pas pu être raconté puisque mon bon Watson m'avait été arraché depuis longtemps lorsque j'ai enquêté sur cette affaire. Je n'en veux pas à Lestrade, néanmoins, il a toute les raisons d'être fier de raconter cette histoire de statues de Napoléon à son filleul, après tout, il y a participé activement, et j'en ai entendu assez pour comprendre qu'il éludait le maximum de détails sanglants susceptible d'impressionner les petits garçons.

Si John lis ces histoires, il est peut-être plus délicat d'éviter de parler de mes pensées les plus sombres. L'année suivant la mort de Watson a été la plus horrible de toute mon existence: J'avais perdu la meilleure moitié de moi-même, et cette pauvre chère Mary était tombée en disgrâce. Dans la bonne société, on disait d'elle qu'elle était enceinte d'un autre homme, que Watson ne pouvait pas être le père. Oh, ces horribles serpents vicieux, ils le traitaient d'inverti, et elle de trainée. A mon retour de Suisse, je lui avais fait le serment de l'aider et de protéger son enfant.

L'administration était formelle: cet enfant n'aurait pas de père officiel, bien que Mary ai plaidé sa cause. Alors, je lui ai donné un lignage en épousant Mary. Les rumeurs finirent par être confirmée: cet enfant n'était certainement pas le fils de son père officiel, et celui-ci étais assurément un inverti, mais le petit John (évidemment, son prénom serait John) aurait le nom de Holmes, et il aurait ma fortune à ma mort.

Je ne m'attendais pas à ce que je doive affronter seul cela. Mary avait l'air en bonne santé, durant sa grossesse. Elle avait refait tailler sa première robe de mariée pour nos noces, et les mois suivant, elle portait fièrement son enfant tout en éditant un à un chacun des 22 récits inachevés de son premier époux. Un mois avant la naissance de John, elle les avait tous envoyé à Monsieur Doyle, avec pour instruction de ne publier que deux nouvelles par an dans son magazine.

Recueil d'OS Sherlock HolmesTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon