#4 Écris sous la peau

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Univers: Canon ACD et adaptations proches.

AU Soulmate, ou chaque humain possède le nom de son âme sœur inscrit sur son poignet.

TW: Homophobie typique de la période + homophobie intériorisée, amour non-réciproque (ou est-ce le cas?) et... Je ne sais pas si cela porte un nom, mais le fait de se convaincre de participer à une relation sexuelle par dépit, se sentir obligé (sans qu'il y ai eu une insistance de la part de l'autre partit, aucun abus ne se passe dans la fic). Si cela vous dérange, ce n'est pas grave, passez ce texte, prenez soin de vous et rdv au prochain texte <3


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[...] C'est alors qu'elle remonta sa manches pour découvrir son poignet droit. J'étais troublé: c'était un acte très intime, et j'ai voulu détourner les yeux. Après tout, elle aurais aussi bien pu être nue, l'effet était le même. Mais ma curiosité a pris le pas sur ma gène, et j'ai pu lire le prénom qui y était écrit, calligraphié dans une écriture droite et honnête: "Godfrey" [...]

Holmes fit un bruit déplaisant avec sa langue en lisant cet extrait.

"Franchement, Watson, ce moment était déjà assez gênant. Vous auriez pu l'épargner à vos lecteurs.
-Il me semblait que c'était un élément important pour comprendre les motivations d'Irène Adler. Après tout, elle a quitté un roi pour son âme sœur, elle a emporté des preuves pour se protéger, et si elle vous a trompé, elle était loin d'être en tort dans toute cette affaire."

Le détective jeta un coup d'œil agacé au portrait de la Femme sur la cheminé. Quoi qu'il puisse dire, avec son précédent refus de relire mes écrits, il était trop tard - Il ne lisais cette nouvelle qu'une fois publié dans le numéro du Strand. Depuis hier, j'avais reçu un grand nombre de lettres, de télégrammes et de billets pour me féliciter de la publication, ou pour m'insulter à propos de ce que certains ont qualifié de "scène obscène et immorale".

"J'ai déjà envoyé la prochaine nouvelle, mais je vous propose à nouveau de relire les suivantes, si vous préférez.
-Non, Watson. J'ai bien conscience que nos tournures d'esprits sont radicalement différentes, et vous n'aimeriez pas mes commentaires."

J'étais piqué. Machinalement, je portait la main à mon poignet, ressentant quelque chose courir sous ma peau. J'avais l'habitude de porter une bande de cuir, une tradition de l'armée. Mme Adler avait porté un lourd bracelet d'or et des manches longues. Holmes ne portait rien de tout cela, à part les manches de ces chemises, mais je n'étais jamais parvenu à lire le prénom que formait les vaisseaux capillaires qui affleurait à même la peau chez toutes les personnes qui avaient une âme sœur.

Peut-être n'y en avait-il même pas, j'aurais pu pensé si je ne savais pas mieux. A la naissance, la moitié des enfants n'en ont pas. Elle n'apparait que plus tard, lorsque l'autre personne avec qui le lien était forgé nait. Selon ma mère, j'avais deux ans lorsque le prénom est apparu sur mon poignet.

La moitié des humains finissent par voir le prénom disparaître de leur poignet. Il est rare que deux personnes qui sont destinées à être l'une à l'autre décède en même temps, et celui qui reste perd sa marque.

A vrais dire, même lorsque la marque disparait, la plupart des gens continuent à cacher leur poignets. Question d'habitude, et tout le monde ne veut pas montrer au reste de la société que son cœur a été arraché au reste de son corps.

"C'est tout de même formidable qu'ils aient pu se trouver ainsi. Vraiment formidable.
-Vous parlez toujours de ces sornettes d'âmes sœurs?
-Des sornettes? Holmes, je pensais mieux à vous. Nos sociétés sont peut-être très conservatrices, à nier l'importance de ces liens mystiques pour favoriser les mariages selon le bon vouloir des familles, mais mes voyages en Orient m'ont plutôt donné une autre visions des choses. En Inde, il y a de grands festivals ou des marieurs comparent les prénoms des personnes présentent...
-Des marieurs? Quel rapport?"

Recueil d'OS Sherlock HolmesWhere stories live. Discover now