Lisez, surtout si le livre est poussiéreux II/II

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Caleb se gara dans l'allée et Mandréline plongea ses baskets trouées dans le sol poussiéreux. A peine avait-elle fait un pas vers la porte en bois de la tortueuse maisonnette, qu'une petite femme en chemise de nuit en émergea. Caleb doubla Mandréline afin de saluer sa grand-mère qui le fusillait du regard.

— Où étais-tu ?

Caleb sembla baisser les oreilles, et Aby se dégagea afin de mieux détailler Mandréline.

— Alors c'est elle ?

— Quoi ? De quoi tu... ? ... On peut entrer ? finit-il par demander, une main derrière la tête.

Elle l'ignora, avançant vers Mandréline.

— Aby Gayl.

— Enchantée, madame Gayl. Je m'appelle Mandréline Fyloradel, dit la jeune fille qui trouva la vieille dame rigolote.

— Fyloradel..., répéta distraitement cette dernière en lui serrant la main avant de l'inviter à entrer, Luna suivant son amie dans la modeste demeure.

Aby proposa une tisane aux deux jeunes, l'air perdu dans ses pensées, et servit une coupelle d'eau à la chatte miniature.

— Non merci, Aby, assieds-toi, s'il te plaît, dit Caleb.

Elle haussa un sourcil suspicieux mais l'écouta, prenant place dans son fauteuil de toutes les couleurs et de toutes les matières.

— Les Voliakov possèdent une cave pleine de vivres. Katharina nous invite à nous installer chez eux.

Elle l'étudiait silencieusement.

— Son amie Chiara, la co-déléguée, précisa-t-il en se tournant brièvement vers Mandréline, a été enlevée ce soir. Alexandre, l'ami de Mandréline, a aussi disparu dans la journée. Je voulais te rejoindre et elle m'a proposé qu'on s'installe temporairement chez elle.

Aby fronçait toujours les sourcils.

— Je croyais que..., commença-t-elle.

Caleb jeta un œil furtif à Mandréline avant de couper sa grand-mère.

— On n'a plus rien, ici, Aby, que voudrais-tu qu'on fasse d'autre ?

— Jeune fille, pourrais-tu nous laisser un moment ?

Mandréline sursauta.

— Oui, se leva-t-elle avant d'ouvrir timidement une porte au hasard.

— As-tu suffisamment confiance en tes camarades ? J'ai conscience que tu cherches une solution et que tu te fais du mouron pour ta vieille Aby, mais n'oublie pas qui nous sommes. Comment réagiraient tes petits amis si tu t'exprimais ? Et je croyais que toi et la petite Kat...

— Je n'en sais rien, Aby. Mais si nous restons ici, nous dépérirons tous les deux à petit feu.

La grand-mère parut étonnée.

— Tu ne crois tout de même pas que je vais t'abandonner ? dit-il.

Elle soupira, les mains sur les hanches.

— Aby, il y a autre chose...

— Tu sais qu'ils sont ici, n'est-ce pas ? répondit-elle plus bas.

Il fit « oui » d'un mouvement de tête.

— Tu as toujours été plus malin que ton père. Bien, se redressa-t-elle. Si tu as déjà pris tous ces éléments en considération, je ne peux qu'adhérer à ton plan de survie, le charria-t-elle.

— Attends.

Elle arrêta la plaisanterie pour l'écouter.

— Il va falloir les aider. Ils veulent partir à la recherche de leurs amis.

Les enfants de Bellegardane - T. 1 : MandrélineWhere stories live. Discover now