Chapitre 57 - Une pierre tombale et un ancien ami

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Paume en avant, je devais détruire la cible toute en finesse, rien de très compliquée en soit alors pourquoi j'angoissais à l'idée d'user ma magie ? Elle n'était pas saine, au contraire, elle se nourrissait de mes plus pires démons, à chaque fois que je l'usais, c'est l'hôtel de l'Enfer qui régnait dans ma tête, la voix de Darkar résonnant inlassablement. Cela faisait des mois et des mois que j'étais sortis de cet enfer et pourtant, ma magie me le rappelait chaque jour. Etais-ce à cause de leur nombreux rites que j'étais en mesure d'user une magie d'outre-tombe ?

En une seconde, ou peut-être moins, toutes les cibles disparurent dans un amas de poussière, les spécialistes furent désarmés, j'avais neutralisé une partie des élèves en quelques nanosecondes sans le vouloir. Mon pouvoir n'était ni fin, ni maniable, non, c'était tout ou rien et c'est bien pour ça que je le détestais, essayant de l'utiliser le moins possible. Tous les regards se tournèrent vers moi, j'étais à l'origine de la fin prématurée de l'exercice.

- C'était parfait, dit ma mère en guise de remerciement. Tu t'es très bien débrouillée Cassiopée. 

Elle leva ses paumes à son tour et en quelques secondes, toutes les cibles revinrent. 

- J'ai besoin d'une pause, dis-je simplement. 

Je n'attendis évidemment pas sa réponse avant de quitter le campus, les larmes aux yeux, j'étais dépassée par la magie qui m'animait. Le Phoenix, je le contrôlais, j'avais été en mesure de m'en séparer pour Bloom, pour sauver les mondes magiques mais cette magie noire était insoutenable, je la sentais en permanence grouiller dans mon corps comme des rats, rien ne s'arrêtait, c'était toujours en mouvement et terriblement fatiguant.

Mes pas me menèrent vers ma propre tombe, Riven m'avait dit où elle se trouvait il y a de cela quelques jours et c'est vers elle que je ressentais le besoin de me rendre. L'endroit était calme, peu fréquenté, on pouvait néanmoins voir des traces de pas sur le sol. Fleurie était le mot pour décrire l'endroit où j'aurai dû être enterré, sûrement grâce à Flora et son père. 

Ci-gît celle qui ne s'arrêta jamais de vivre.

Cassiopée Dowling.

2002 - 2021.

Et pourtant, j'étais bel et bien morte, dès l'année où les sorciers m'avaient enlevé, je ne faisais plus partie de ce monde. Cassiopée Dowling n'existait pas, elle n'était en réalité qu'une illusion. Avant, j'étais la fille la plus souriante que la Terre n'ait jamais porté, la relation que j'avais avec ma mère était digne d'un conte de fée, c'était ma meilleure amie alors qu'aujourd'hui,  sa présence m'énervait au plus haut point. Je gardais une rancoeur telle envers tout le monde que cela m'empêchait de vivre, ma magie m'empêchait de vivre.

Je tombais à genoux sur ma tombe, en sanglots, cette Cassie là me manquait, jeune, inconsciente, aucune cicatrice de la vie n'était venue entachée son si beau tableau. Meurtris par le temps, j'étais devenue un monstre malgré moi et ma magie était là pour le prouver. Il fallait que je me rende à l'évidence, je me détestais, j'étais revenue et pourtant, ce sentiment de dégoût ne cessait pas.

Plongée dans mes larmes, je ne remarquai même pas l'arrivée Sky, ce n'est que lorsqu'il me prit dans ses bras que je sentis sa présence, il m'avait suivis jusqu'ici. J'aurai dû mourir il y a de cela bien longtemps, pourquoi les sorciers m'avaient-ils rafistolés, encore et encore ? Pourquoi le brouillard ne m'avait pas tuer ? A quoi bon vivre dans un monde où sa propre personne n'est que synonyme de dégoût ?

- Ca finira par aller mieux Cass, ça finira par aller mieux.

Je secouais la tête négativement, plongée dans son torse, je devais sûrement mouiller son tee-shirt.

- Il y a toujours encore plus de souffrance, ça ne s'arrête jamais. Je ne peux plus le supporter.

Une tristesse sans fin m'englobait et malgré le réconfort de Sky, je n'arrivais pas à pallier ce degré de tristesse, alors qu'il séchait mes larmes, il me porta jusque dans mon appartement, je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer, j'étais revenue pour être aussi triste que ça, cela n'en valait pas la peine. Une fois à l'intérieur de mon ancien appartement, il me borda dans mon lit, je retrouvais mon ancienne chambre dont la décoration n'avait pas bougé d'un iota. 

- Je te promets que ça finira par aller, je m'en porte garant Cass, je m'en porte garant.

Il se glissa alors sous les draps, m'enlaçant dans ses bras ; c'est en larmes que je m'y endormis.


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Petit chapitre en plus parce que je suis motivée à écrire ce soir lol ! 

J'ai une autre histoire qui relate celle de Ricki, vous savez, l'ancienne meilleure amie de Stella ! 

Le Destin de Cassie - Tome 1 - TERMINEEWhere stories live. Discover now