Le Destin de Cassie - Tome 1 - TERMINEE

Chapitre 41 - De drôles d'invités

Toute la sainte journée, je restais dans ma chambre. Je l'avais passé à discuter avec William, par message, nous aussi, nous faisions comme si hier ne s'était pas passé. C'était le meilleur moyen de passer outre le fait qu'on restait ami, tout en couchant ensemble. Il avait désiré venir mais il restait encore bien trop en territoire ennemi, pour ma part, je n'avais pas souhaité quitter ma chambre.

Aux alentours de 22h, on toqua à ma porte, elle s'ouvrit sur une Beatrix timide. Je lâchais mon téléphone pour la regarder entrer.

- Désolée de te déranger mais.. Est-ce que je peux rester avec toi ?

Je ne répondis pas, elle referma la porte derrière elle, s'avançant toujours aussi timide jusqu'à mon immense lit.

- Tu m'as manqué, même si tu es aussi agréable qu'un mur et que tu me détestes probablement, tu m'as manqué Cassie.

Elle avait les larmes aux yeux, j'aurais aimé pouvoir dire que la voir de la sorte me rendait indifférente mais j'avais retrouvé ma meilleure amie. Et au lieu de l'accueillir à bras, je la repoussais.

- Je ne sais pas si tu réussiras à nous pardonner un jour mais tu dois savoir que je t'aime, malgré tout. Tu es ma meilleure amie, Cassie.

Des larmes coulaient le long de ses joues, je la pris dans mes bras, la serrant tellement fort que j'aurai pu l'étouffer.

- Je suis désolée, dis-je simplement.

C'est alors qu'on entendit comme des fracas, venant d'en bas, on se redressa d'un même mouvement. Alors que Beatrix désirait ouvrir la porte de ma chambre, celle-ci semblait verrouillée. A l'aide de ses pouvoirs, elle ouvrit la porte, on descendit les escaliers en quatrième vitesse, rejoignant Riven, il était au sol, inconscient.

- Riven !

Beatrix s'approcha de l'homme, essayant de le réveiller, au bout de quelques longues minutes, il ouvrit les yeux. Que s'était-il passé ?

- Ils sont encore là ? demanda faiblement mon ami.

L'homme semblait encore dans les vapes, Beatrix l'aida à se relever.

- Qui est encore là ? demandai-je alors.

- Il faut aller prévenir les filles, dit aussitôt Beatrix.

- Ils étaient 4, des sorciers.

On sonna alors à la porte, on se regardait tous, alertes. Alors que je m'approchais pour aller ouvrir, Riven me devança.

- J'y vais, rester derrière.

Il s'avança vers la porte, l'ouvrit et tomba sur William. On soupira tous de soulagement.

- Tout va bien ? demanda l'homme en voyant nos têtes.

- Est-ce que tu aurais vu quatre hommes quitter la maison ?

- Non, pourquoi ? Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ?

Je m'avançai vers l'homme,

- Rien, il ne se passe rien. Ce n'est pas vraiment le mome..

Il me désigna alors la veste qu'il tenait, ma veste.

- Tu as oublié ça en partant, c'est tout.

Je déposais un baiser sur sa joue avant de récupérer ma veste.

- On se voit demain, rendez-vous à la plage, d'accord ?

- Tu es sûr que tout va bien, Cassie ?

- Oui, c'était juste des sales gosses qui nous ont fait une blague, ils ont pas l'habitude, y a pas ça, en Suisse.

J'avais fini par lui mentir ; dire que j'habitais avant en Suisse. L'homme en question hocha la tête avant de s'en aller, une fois que je fus sûr qu'il était à une bonne distance, je me tournais vers Riven.

- C'était qui, ces putains de sorciers ? demandais-je alors à Riven.

- J'en sais rien, ils étaient quatre, j'ai rien vu venir, la seconde d'après, ils ont disparu.

On sortit tous de la maison, se rendant chez Bloom pour voir si tout allait bien. Tous devant la porte d'entrée, Vanessa fut surprise en nous voyant à cette heure aussi tardive.

- Tout va bien ? Rentrez donc, les filles sont à l'étage.

Etre ici, en compagnie d'adultes, était quelque peu rassurant. On ne perdis pas de temps et on monta à l'étage pour raconter aux filles ce qu'il venait de nous arriver. Le fait de savoir que des sorciers rôdaient à San Francisco ne me plaisait pas, pas du tout, surtout pas au moment même où je construisais ma nouvelle vie.

- Comment étaient-ils ? demandai-je alors.

- J'ai à peine eu le temps de les voir.

Je roulais les yeux, Farah venait à peine de partir que des sorciers se pointaient chez moi, je détestais l'idée de les savoir en ville.

- Peut-être que c'était juste des cambrioleurs, dit Bloom.

- Crois-moi, les cambrioleurs ne font pas de magie, répliqua Riv.

- Il faut prévenir Farah, dit Aisha.

- Vous savez, ce qu'elle est partie faire à Alféa ? demandai-je alors.

J'avais oublié de lui poser la question ce matin, étant bien trop de mauvaise humeur pour m'intéresser à sa vie. Tout le monde secouait la tête négativement. Je me résignais à attraper mon téléphone, dans la poche de mon sweat et composa son numéro. Elle décrocha à la deuxième sonnerie, décidément, c'était comme si elle avait attendu mon appel.

- Cassie, tout va bien ?

- Pas vraiment, des sorciers sont venus nous rendre visite, ils ont assomé Riven et ont voulu m'enfermer dans ma chambre, avec Beatrix.

Un silence, elle répondit.

- Je serais là au petit matin, vous êtes où là ?

- Chez Bloom,

- Passez y la nuit, je m'occupe des sorciers.

Elle raccrocha, je regardais mon cellulaire d'un air étonné, pour qui se prenait-elle au juste ?

- Qu'est-ce qu'elle en pense ? demanda Musa.

- Rien, elle a seulement dit qu'elle viendrait demain matin.

- C'est rassurant ça, savoir qu'il y a des sorciers en ville et qu'on est tout seul, dit Terra d'un ton bien trop sinistre.

- Au moins ce n'est pas toi qu'il cherchait, dit Stella.

Non, il fallait que ça tombe sur moi ; je n'avais pas assez de soucis à me faire comme ça. Vanessa toqua à la porte, elle était jolie, ses cheveux blond encadrait parfaitement son doux visage. Bloom avait la chance d'avoir une mère comme elle.

- Je prépare trois couchages en plus ?

- Oui, ils vont rester là pour la nuit, dit aussitôt Bloom qui n'avait pas prit la parole depuis notre arrivée.

Je l'observais, dire que c'était ma sœur ; on nous avait séparés à la naissance pour faire de nous de parfaites inconnus. Que se serait-il passé si nous avions vécu avec nos parents, ensemble ? On aurait sûrement été plus heureuses que maintenant, séparés, dans des familles différentes, à chercher des réponses qui ne viendraient jamais.