Le Destin de Cassie - Tome 1 - TERMINEE

Chapitre 53 - Andros

De l'autre côté, je semblais couler. C'est en quelques secondes que je me rendis compte que j'étais littéralement en train de me noyer, comme si le supplice n'était pas terminé sur Oméga, non, il fallait que même de ce côté là, il continue.

Si j'avais bien compris les explications de Valtor, j'étais sur la planète Andros, enfin, dans ses eaux, je me démenais avec mon frêle corps pour remonter à la surface qui semblait à des années lumières de là où je me trouvais. Le portail donnait en plein milieu de l'océan, c'était génial pour une fée sans ailes, l'Univers me disait très clairement d'aller me faire foutre où me le montrait en voulant me noyer, comme si je n'avais pas assez ouvert de la sorte.

Une fois à l'air libre, je pris une grande inspiration avant d'être emportée par de nouvelles vagues, dans cet océan glacial, j'étais libre. Après avoir été à l'hôtel de l'enfer par deux fois, sur Oméga, je m'en étais encore sortie, j'avais toujours plus d'une corde dans mon arc. Malgré les vagues, j'essayai de nager.

C'est après des heures et des heures à flotter, nager et parfois couler que je finis par repérer une île au large, épuisée, je m'y dirigeais. Une fois sur le sable, je pleurai de joie à l'idée d'être enfin sur terre ferme, c'est alors que je me rendis compte de l'absence de Valtor, était-il mort ? Avait-il réussi à rejoindre la terre ferme ? Je l'espérais, nos chemins s'étaient séparés et c'était sûrement pour le mieux, je ne savais ce qu'il avait fait pour atterrir sur Oméga et malgré sa sympathie, aller chacun de notre côté était la meilleure chose à faire.

- Les mains en l'air, immédiatement.

Je me tournai, une vingtaine de soldats venaient de débarquer, leurs armes en ma direction. Je levai les yeux au ciel, je venais de m'échapper d'Oméga, ils devaient sûrement me prendre pour une ex-taularde. A contre-coeur et surtout épuisée par les dernières 24h, je levai les mains en l'air, comme demandé.

- Je suis Cassiopée Dowling, fille de Farah Dowling, directrice d'Alféa.

Ils m'encerclèrent rapidement, immobilisant mes mains par un bracelet magique qui devait sûrement m'empêcher d'user de ma magie.

- Comment pouvons-nous vous croire ? dit un des hommes en me passant des menottes magiques.

Je pris une grande inspiration et les désintégra dans la seconde.

- Vous n'avez pas d'autre chose que de me croire, dis-je en me massant les poignets. Je pourrais tout aussi bien vous tuer sur place et m'en aller mais j'essaye tant bien que mal d'être coopérative alors soit vous m'emmenez à Alféa soit j'y vais moi-même.

- Nous n'avons pas d'ordre à recevoir de vous.

Un bruit sourd se fit entendre derrière nous, on se retournait d'un même mouvement ; dans l'eau, la silhouette d'un dragon, du Dragon se dessinait avant de retomber sec, comme un dernier au revoir.

- Wow, qu'est-ce que vous avez fait ? demanda un soldat aux cheveux gras.

- Répétez nous qui êtes vous déjà ? dit un autre.

- Cassiopée Dowling et je veux retourner à Alféa, vous avez un portail qui pourrait m'y emmener ?

Ils hochèrent tous la tête, ce n'était pas le moment de m'énerver ni d'énerver le Dragon, un dernier regard et voilà que je suivais les soldats, l'un d'eux me passa sa veste tant j'étais frigorifiée.

- Vous vous êtes réellement échappé d'Oméga ? demanda un des soldats.

- Ce n'était pas très compliqué, dis-je en réponse. Atteindre le labyrinthe était plus long que d'être à l'intérieur.

- Vous avez sauvé les élèves d'Alféa d'une mort certaine, personne ne savait d'où venait le brouillard toxique et quand vous vous êtes jetés dedans, tout était plus facile. Ma fille est à Alféa, elle n'arrête pas de me parler de vous, vous avez été très courageuse, dit un autre homme soldat. Merci, pour elle et tous les autres.

Je souris même si en réalité, j'en avais ras la casquette d'être toujours celle qui se sacrifie pour Alféa, j'en avais terminé avec le rôle de la super héroïne qui meurt pour sa cause, non, j'allais terminer mon année à alféa et retourner dans le premier monde vivre une vie tranquille loin d'ici, jusqu'à ce que j'ai le courage de libérer le Dragon de Glace d'Oméga, là je pourrais mener une vie telle que je la désirais : loin de la magie, je me fichais bien de retrouver mes ailes, de retrouver ma magie d'avant, non, elle m'avait causé trop de tort.

- Depuis combien de temps cela s'est-il passé ? demandai-je à un soldat.

- Deux mois, vous avez disparu pendant deux long mois.

Cela faisait plus d'un an que j'étais retenue sur Oméga, pas deux mois.

- Vous êtes sûr ?

- L'écart de la dimension d'Oméga vous donne sûrement l'impression d'y être resté une éternité et pas deux mois, c'est ça ?

Je hochai la tête.

- C'est une des punitions d'Oméga, faire passer le temps plus longuement que ce qui est normalement régis.

Un nouvel hochement de tête, je montai dans leur voiture, prête à me rendre aux portails, je leur avais fait comprendre de ne rien dire ni à ma famille, ni à mes amis, je tenai à leur faire la surprise.

- Vous devez sûrement avoir faim,

Un soldat fouilla dans ses poches et me sortit une barre de chocolat quelque peu aplatis, je l'acceptai volontiers sans broncher et la dévorait d'une traite.

- On va s'arrêter pour te prendre un truc à manger, dit l'un des soldats. Vous pourrez alors vous changer.

Je hochai la tête, cinq minutes plus tard j'étais en la possession d'un hamburger et des frites, un repas bien chaud, chose que je n'avais pas connu depuis très très longtemps, j'aurai pu en pleurer de joie si je n'avais pas été si affamée. Qui plus est, j'avais de nouveaux habits, secs. La voiture finit par s'arrêter au milieu d'un champ, près d'un portail, ils descendirent tous pour m'y accompagner.

- Le Roi et la Reine aurait aimé vous saluer, dit l'un des soldats, le conducteur de mon van.

- Je préfère rentrer directement, vous n'aurez qu'à leur passer de sincère salutations de ma part, dis-je avec un sourire. Merci de m'avoir ramené jusqu'ici,

Le pas suivant, je franchissais le portail, selon les soldats, il donnait directement dans la forêt aux abords d'Alféa, j'avais déjà eu l'occasion de le franchir et je pourrais me repérer à partir de cet endroit.