Héritières - Tome 1 : Mystères [Terminée]

Chapitre 12.3 Cours de combat ✅

Les coups sont une chose. Mais les épées... Je ne sais pas trop comment prendre cette nouvelle.

— Ne t'inquiètes pas, me rassure Aénor en voyant mon mal-être. Elles sont inoffensives. Les Maîtres mettent une sorte de crème qui les empêche d'être tranchantes. Vu leur lueur et cette impression de propreté, je suis persuadée qu'il a fait la même chose.

Aénor m'impression tant elle est cultivée. Je lui fais un grand sourire pour la remercier et prends une épée avant de rejoindre la classe, pendue aux lèvres de notre professeur qui nous explique que les groupes resteront les mêmes que lors du combat au corps à corps.

Je suis donc avec Oeudilis. Cela me fait plaisir car elle a l'air d'être une personne géniale dans le fond. Elle a juste cette grosse carapace dû au fait qu'elle a déjà rencontré des hypocrites dans sa vie. Malgré tout, je ne sais pas trop comment faire pour lui montrer qu'elle peut me faire confiance. Aénor m'a dit de lui laisser du temps et c'est ce que je compte faire.

— On est de nouveau ensemble apparemment.

— Je crois voir un sourire sur le coin de tes lèvres. Comme ça, ça te fait plaisir, lui répliqué-je en rigolant.

Elle part dans un rire communicatif puis se reprend et entortille ses mais entres elles. Pour pratiquer ce tic, je sais très bien ce qu'il signifie.

Elle est stressée. Et d'après moi, ma partenaire de combat s'apprête à m'ouvrir une infime partie de son cœur ou presque personne n'entre.

— Euh...en fait...ça me fait plaisir d'être avec toi..., bafouille-t-elle.

Le compliment me fait chaud au cœur, surtout lorsqu'il vient de sa part et je ne peux pas m'empêcher de sourire bêtement.

— Non pas que je t'aime bien hein. C'est juste que tu combats très bien, se reprend-t-elle.

Le haussement de mes lèvres s'élargit de plus belle.

— Enfin si, je t'aime un peu...

Elle a chuchoté cette phrase si bas que je crois l'avoir rêvée. Si Oeudilis est sincère, ce que je pense réellement, cela veux dire qu'elle me laisse une porte ouverte pour que nous soyons amies et je compte bien la saisir.

— Bien mes chers élèves. Vous allez commencer par apprendre les bases.

Le Maître prend une épée et se met en face de son adversaire.

— C'est très simple. Pour attaquer, vous allez avancer et pour vous défendre vous allez vous reculer. Il faut se mettre un peu de profil car de cette manière, vos adversaires auront plus de mal à vous toucher. Pour contrer les attaques, jouez avec votre arme. Vous allez essayer ! Je passerai pour vous corriger. Faites sonner le tintement des épées, s'exclame-t-il en levant ses mains en l'air pour nous donner le top-départ.

Ça ressemble beaucoup à de l'escrime donc je me mets dans la même position. Je ne bouge pas, attendant le premier mouvement d'Oeudilis.

Quand elle s'avance rapidement dans ma direction, je suis prise par surprise alors que j'étais dans mes pensées.

Je plonge sur le côté pour l'éviter au dernier moment et manque de tomber par la même occasion.

— Emma, tu dois systématiquement être concentrée. La moindre erreur peut être fatale, souviens-toi ! me rappelle mon professeur.

Je ne lui réponds pas, trop occupée à contrer les coups de ma partenaire qui sont de plus en plus violents et qui me poussent de plus en plus en dehors du tatami.

Alors qu'elle lève son épée, je place la mienne en perpendiculaire de la sienne et la tiens à deux mains en y mettant toute ma force pour repousser Oeudilis qui finit par se reculer. Je n'attends pas et profite de ce moment pour me diriger droit sur elle, mon arme bien en évidence devant moi. Je n'ai pas le temps de me rendre compte de quoi que ce soit que je sens une lame sur mon flanc gauche.