Héritières - Tome 1 : Mystères [Terminée]

Chapitre 6.3 Je ne comprend pas

Point de vue d'Aïden

Nous étions en train de suivre l'équipe adverse quand j'avais arrêté d'entendre les pas d'Emma derrière moi. Ma retournant, j'aperçus son visage qui affichait une expression douloureuse. J'allais lui demander ce qu'il se passait mais ses jambes se dérobèrent sous elle et elle se tordit sur le sol dans un mouvement qui montrait le cauchemar qu'elle subissait.

Je me précipitai vers elle pour m'enquérir de son état. Je l'appelai, mais elle ne réagissait pas, alors je hurlai son nom jusqu'à m'en casser la voix. Elle avait arrêté de bouger et c'était encore pire. Seul le silence répondit à mes appels. Je paniquai, je ne savais pas quoi faire et j'avais peur d'empirer les choses en l'emportant dans la maison. Au moins, son visage était redevenu calme et apaisé, comme si elle s'était endormie. Finalement, ne pouvant plus y tenir, je décidait de la porter et de l'emmener voir Torvald. Il était le seul capable de l'aider. Je passai un bras sous son dos et l'autre sous ses genoux et la porta. Je finis par arriver à la maison et j'entrai en trombe. De temps en temps, je la sentais s'agiter et je me demandais ce qu'elle pouvait bien penser. Ses pensées ne parvenaient plus depuis qu'elle était tombée. Il n'y avait que le vide à l'endroit où elle me le criait.

— Monsieur Aïden, mais que se passe-t-il ?

Annaëlle avait débouler de la cuisine dès qu'elle m'avait entendu arriver. Elle poussa un petit cri lorsqu'elle vit Emma allongée dans mes bras et inconsciente.

— Torvald ! Où est-il ?

Je parlai vite et fort tandis qu'elle me fit signe de la suivre. Nous pénétrâmes dans la partie de la maison où se trouvai le tuteur d'Emma. Il était à son bureau et il haussa les sourcils lorsqu'il me vit entrer. Quand il remarqua celle qui était dans mes bras, il se leva en précipitation et me dit de l'allonger sur le divan. Je m'exècutai et la posai délicatement là où l'on me l'avait indiqué. Elle était toute transpirante et ses cheveux étaient collés sur son front.

Tout le monde était mort d'inquiétude et je devais bien avouer que moi aussi. Lucie m'avait raconté qu'elle s'évanouissait souvent, et je l'avais vu par moi-même, mais ça... Je n'avais jamais vu une telle douleur sur les traits de quelqu'un auparavant. Un cri déchira l'air et cela me tuait de dveoir la regarder souffrir.

— Tiens-la, m'ordonna Torvald. Que s'est-il passé ?

J'attrapai ses deux bras pour la forcer à rester statique et à ne pas bouger pendant qu'Annaëlle s'occupait de ses jambes. Je leur racontai notre jeu et sa chute alors que Torvald fronçait les sourcils au fur et à mesure de mon rapide récit. Emma avait arrêté de gesticuler depuis que Torvald lui avait administré un liquide transparent dans le bras à l'aide d'une piqûre. dans tous les sens et je courus à la cuisine pour prendre un chiffon humide et lui tapoter le front en m'asseyant sur le rebord du divan.

— Après son évanouissement, as-tu pénétré son esprit ?

— Non. 

— Fais-le.

Je m'apprêtai à refuser mais son regard m'en dissuada directement. Ça me dérangeait de le faire sans qu'elle le sache. Je n'avais jamais pénétré son esprit, elle me transmettait elle-même tout ce qui lui passait par la tête tant elle n'avait aucune défense mentale. Je rentrai donc dans l'esprit d'Emma à contre cœur. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais certainement pas à ce que je trouvai à l'intérieur. Son esprit était vide, c'est le noir total, mis à part quelques courants de couleurs dont je ne connaissais pas la signification. Je ressortis, exténué par cet effort. Il n'y avait aucune question, aucune pensée, rien que le vide et ces courants. Nom d'Elerinna, qu'est-ce qu'il lui arrive ?