Chapitre 8.2 Une rentrée difficile ✅

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Je me réveillai en sueur, le front trempé et le cœur battant la chamade. Ma chambre était encore plongé dans l'obscurité et j'étais obligée d'allumer la lumière pour voir quelque chose. Je remarquai alors le petit flacon qui me permettait de faire de beaux rêves. J'avais complètement oublié de le prendre hier puisque je m'étais endormie en parlant avec Eloïs. Annaëlle avait dû vaporiser au-dessus de mon lit, mais la dose d'un seul produit était loin d'être suffisante. Je me maudis intérieurement en tentant de calmer mon pouls. Il battait à un rythme effréné. J'avais dû faire beaucoup de bruit car je sentis quelque chose de doux frotter mon bras. J'avais réveillé Hermès. Je ne voulais pas réveiller tout le monde dans la maison alors je tentai de me calmer comme je le pouvais.

Les images me revinrent en tête avec une violence inouïe. La scène s'était passé dans une maison que je ne connaissais pas. Il y avait du sang partout, des cris avaient résonné de toutes parts et, au milieu de ce chaos infernal gisait Torvald, inerte sur le sol. Je l'avais secoué encore et encore, mais il n'avais répondu à aucun de mes appels effréné.

Je ne voulais pas revoir ces images de torture, c'était atroce. Attrapant le flacon d'une main fébrile, je le bus d'une traite en manquant de tour renverser tellement je tremblais. Hermès resta auprès de moi sans rechigner. Mon souffle s'apaisa de lui-même et mes pensées s'apaisèrent. 

Je sentais les bras de Morphée m'emporter dans les limbes d'un sommeil rempli de beaux paysages. Hermès se cala à côté de moi et je sombrai dans une nouvelle fois dans le monde des songes.

Lorsque mon réveil sonna le lendemain matin, je me remémorai l'épisode de cette nuit. Hermès était toujours là. Les images de Torvald arrivèrent dans mon esprit et les larmes montèrent d'elle-même. C'était horrible et je ne le supportais pas. Cette journée débutait très mal. J'étais fatiguée et mon reflet dans le miroir montrait parfaitement que je n'avais pas passé une bonne nuit. J'avais des cernes sous les yeux et le teint pâle ainsi qu'aucune envie de me lever malgré la musique entraînante diffusée dans toute la pièce. Mon petit bout de chou n'avait pas bougé et je tentai de sortir de mon lit sans le réveiller, ce que je n'eus aucun mal à faire car il avait un sommeil profond la plupart du temps.

Je me dirigeai vers ma douche avec mon uniforme spécial pour les grandes cérémonies. Je devais le porter aujourd'hui car le premier du moi de Bondromir était très important pour les élèves apenciens. L'eau chaude coulait sur ma peau et emportait avec elle mes souvenirs de mon cauchemar. Enfin, c'est ce que j'essayais de faire et qui marchais plus où moins. La musique triste se diffusait dans la salle de bain et mes larmes se mélangèrent à l'eau du pommeau de douche. J'étais terrifiée par cette rentrée et cela me fit penser à Liam. Il avait toujours été là et... je ne l'avais pas assez cherché, il fallait que j'en fasse plus. Le problème, je ne savais pas par où commencer, je n'avais littéralement aucun indice et je l'abandonnais à son sort à cause de mon manque de productivité.

— Abandon. Ingrate...

La voix mesquine et vilaine de ma conscience recommençait sa litanie incessante et cela fit redoubler mes pleurs. J'en avais marre, tellement marre. Je voulais tout laisser tomber.

Une vingtaine de minutes plus tard, je ressortis de la douche les yeux rouges et enfilai mon uniforme. J'avais décidé de me maquiller car mon visage était le fantôme de moi-même et je devais essayer d'arranger ça un minimum. J'avais donc mis du blush pour redonner une certaine couleur à mon teint ainsi que de l'anti-cerne et du mascara.

Le reflet que me renvoyait mon miroir me convenait approximativement. Le rouge bordeaux faisait ressortir le vert sapin de mes yeux et le blanc contrastait avec mes longs cheveux châtains foncés que j'avais décidé de laisser naturel. Ils tombaient ainsi en en cascade sur mes épaules pour arriver jusqu'au milieu de mon dos avec de jolies ondulations naturelles. L'uniforme m'allait bien et j'arrivai même à me trouver jolie si on faisait abstraction de ma tête d'enterrement. Je descendis avec mes petites chaussures à talon et les posai devant le palier pour ne pas marcher avec dans la maison.

Héritières - Tome 1 : Mystères [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant