Héritières - Tome 1 : Mystères [Terminée]

Chapitre 8.5 Une rentrée difficile ✅

Aïden et Eloïs s'étaient vraiment battus ! J'avais bien failli me prendre plusieurs coups pour les séparer mais ils s'étaient arrêtés avant que ça ne dégénère. Quand Eloïs avait voulu me parler, je lui avais ordonné d'aller se faire soigner. Tous les deux s'étaient plutôt bien amochés et ce n'étaient pas beau à voir.

C'était la première fois que j'avais vu Aïden aussi brisé et aussi démuni. J'avais entrevu la peine et la douleur qu'il cachait, comme lorsqu'il s'était énervé contre moi dans la salle des tableaux de Pendragon. Je ressassais encore ce qu'Eloïs lui avait balancé à la figure. Je ne connaissais pas l'histoire et je n'étais pas en position de juger, mais il avait été terriblement dur à l'égard d'Aïden. J'étais en colère et déçue par son comportement. celui d'Aïden n'était pas vraiment une surprise, mais pour Eloïs...

Aïden était parti comme une flèche après le départ d'Eloïs dans la direction opposé.

— Aïden !

Je savais qu'il m'entendait, mais il avait des jambes plus grandes que es miennes et il avait pris de l'avance. Je fus obligée de me mettre à courir pour le rattraper. J'ignorai à quoi je devais m'attendre, mais je voulais comprendre.

— Aïden, arrête-toi !

Il ne m'écoutai pas. Il rentra dans une salle qui était apparemment une salle de musique et il se dirigea vers le magnifique piano qui trônait au centre pour s'y assoir. Après avoir soufflé un grand coup, il commença à jouer et la mélodie m'enveloppa dans une bulle dont je ne souhaitais pas ressortir. J'étais dans l'encadrement de la porte à le regarder avec des yeux admiratifs. Je ne savais pas qu'il jouait, et encore moins qu'il jouait si bien. Il semblait avoir ignoré que je l'avais suivi et j'étais transportée dans un monde parallèle, un monde où les soucis n'existeraient pas tant et si bien que je voulais qu'il oubli que j'étais là et qu'il continue à jouer pour toujours. Quand son morceau se termina, il laissa traîner la dernière note et il semblait s'être totalement apaisé.

— De qui vous parliez ? lui demandai-je posément après avoir repris mes esprits.

— Personne.

— Aïden...

Ma voix était comme brisée dans l'attente qu'il m'explique mais, au lieu de ça, il se retourna brusquement dans ma direction.

— Vas-t'en ! Eloïs a raison, je vais te faire souffrir !

— Je suis la seule à décider de ce qui me fera souffrir ou non. Ce n'est ni à toi ni à Eloïs d'en décider ! 

J'en avais plus que marre que l'on veuille choisir pour moi, que l'on veuille me protéger en me mentant.

— Et si je ne veux pas te faire du mal ?

Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire par là.

— Ne m'en fais pas alors, décrétai-je.

Il se passa une main dans ses cheveux noirs et me regarda sans ciller un seul instant.

— Tu compliques tout, vraiment tout.

Ses yeux étaient sincère, il ne jouait plus. C'était lui, en cher et en os.

— Je ne veux pas de toi ici, s'exclama-t-il.

Cela me fit l'effet d'un électro-choc. Je ne le cernerai jamais. Un coup il s'ouvrait et la seconde d'après, il se renfermait sur lui-même et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il persistait à me repousser encore et encore.

— Dis-le, Aïden. Dis-moi que tu ne veux plus jamais que je m'approche de toi et je te laisserais tranquille !

Il ne me regardait pas dans les yeux, il en était incapable. Finalement, il ancra ses iris bleus dans le vert des miens.