Héritières - Tome 1 : Mystères [Terminée]

Chapitre 11.1 Journée à 3 ✅

Je ne sais pas combien de temps je suis restée endormie, mais ce qui est sûr, c'est que quand j'essaye d'ouvrir les yeux, une douleur me lance le crâne.

Je combats de toutes mes forces ce mal de tête en tentant de me concentrer sur les voix inquiètes qui me parviennent comme des murmures.

Je ne veux pas que l'on ai peur pour moi car je vais bien !

Dans un effort qui me paraît surhumain et après ce qui me semble être de longues minutes, j'ouvre enfin mes paupières.

— Emma, Elerinna soit louée ! Tu vas bien !

— Aïden, mais...mais que fais-tu là ? Que...je ne comprends pas.

Je me souviens très bien de mon rêve ou de ce je ne sais pas quoi qui s'apparente à un rêve. Mais je suis persuadée qu'Aïden n'était pas présent lorsque cela s'est produit. J'étais juste au téléphone avec lui, enfin au fusionneur.

— Je crois que je vais vous laisser. Emma, boit cela, tu te sentiras mieux après, m'ordonne mon tuteur.

Il me tend un flacon contenant un liquide transparent. J'avale le contenu d'une traite et grimace sous le goût amer de ce remède qui fait disparaître ma sensation de fatigue et mon mal de crâne.

— Tu m'as appelé et je me suis évanouie...mais pourquoi es-tu là. Je...explique-moi, Aïden.

Je le supplie presque de me donner des réponses. Je ne veux pas qu'il se mette à me mentir, lui qui a toujours été si sincère avec moi, trop même. Et malheureusement pour lui, s'il tente quoi que ce soit, je le saurai grâce à mon pouvoir.

Je n'avais pas remarqué mais je suis dans le laboratoire de mon tuteur, allongée sur son canapé.

Je me redresse difficilement et Aïden s'assoit à mes côtés. Au départ, il s'était dirigé vers l'extrémité du canapé mais au final, il s'est rapproché un maximum de moi.

— Nous devons aller chez Lucie cet après-midi. Nous avons des choses à te dire et il fallait que nous soyons seulement nous trois. Je t'ai appelé pour te prévenir et tu ne répondais pas. Tu m'as ensuite dis que c'était car tu étais perturbée que ce soit moi qui t'appelles.

— Je sais, je me souviens de tout ça, rétorqué-je un peu trop sèchement.

Je le vois se redresser, visiblement décontenancé par la sécheresse de ma réponse.

— Tu as arrêté de répondre au bout d'un moment. J'ai hurlé ton nom mais...tout ce que j'entendais c'était ta souffrance. Je la ressentais même chez moi. J'ai essayé de réagir aussi vite que j'ai pu et j'ai hurlé le nom d'Annaëlle et celui de Torvald. Ils ont fini par arriver en courant et dès le moment où ils t'ont pris en charge, je me suis téléporté.

— Pourquoi être venu ?

— Pourquoi ? Tu te demandes encore pourquoi ! J'étais mort d'inquiétude, Emma. J'étais à l'autre bout du fil et tu...je ne savais pas ce qu'il se passait et j'avais si peur pour toi.

— La vérité, Aïden. Je sais que ce n'est pas la seule raison de ta présence ici, soufflé-je.

Je le ressens au plus profond de moi et j'ai peur de ce que je vais apprendre. Peur qu'après cela, il ne soit plus comme ces derniers jours. Je le pressens grâce à mon pouvoir mais l'important n'est pas ça. L'important est ce qu'il s'apprête à me révéler.

— Il t'arrive des choses si étranges. Et tu es la seule à être comme ça. À réagir ainsi au test des pouvoir, à t'évanouir tous les quatre matins. Tout le monde a peur et tout le monde veux savoir ce qu'il se passe. Mais toi, tu en parles à la seule personne qui va te faire souffrir. Tu racontes tout à Eloïs. Mais il ne fera rien pour toi. Lucie et moi voulons te parler de...