Chapitre 8

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Sa bonne humeur était agaçante pour les autres, il le savait. Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être heureux. Après tout, depuis plusieurs mois à présent, il était l'apprenti de Qian Kun. Cela ne voulait rien dire pour beaucoup, mais pour lui, c'était comme un rêve. En effet, il était tombé sous le charme du plus vieux. Malgré leur légère différence d'âge, il avait trouvé à son tuteur toutes les qualités qui le faisait fondre.

Devant le miroir de sa petite salle de bain, il coiffa sa tignasse orangé sans obtenir le résultat voulu, comme tous les matins. Il regarda l'heure sur la pendule accrochée au mur et soupira, il était encore en retard.

Il fonça dehors et chevaucha son vélo, non sans mettre un casque, afin de se protéger, puis pédala jusqu'au commissariat. Il arriva essoufflé et se présenta devant le bureau de Kun, les joues rouges et le souffle court. Celui-ci soupira, regardant son stagiaire par-dessus ses lunettes.

-Tu es en retard, Yangyang. Va me chercher un café et prend toi un truc à manger avec. Je ne veux pas être déconcentré par tes bruits de ventre.

Yangyang acquiesça, un sourire aux lèvres puis partit dans la salle de repos, pour prendre un café à son aîné et se prendre un biscuit. Comme souvent, il avait oublié de petit déjeuner. Heureusement, apporter le café à Kun lui permettait de grignoter avant la longue journée qui l'attendait. Kun était désagréable avec lui, mais pas méchant, ni odieux. Il ne l'engeulait que rarement et ne l'utilisait jamais pour des tâches ingrates. Yangyang lui était reconnaissant.

Il vit Jungwoo arriver, en soupirant, le regard triste.

Yangyang aimait bien Jungwoo. Déjà, ils avaient presque la même couleur de cheveux, ensuite, le coréen était très doux avec lui. Lorsqu'il était arrivé en Corée, il avait beaucoup de difficultés et Jungwoo l'avait beaucoup aidé.

-Salut Jungwoo !

Le deuxième rouquin lui fit un petit sourire triste.

-Salut Yangyang.

-Tu m'as l'air triste...

Jungwoo poussa un soupir à fendre l'âme.

-Jaehyun est toujours d'une humeur aussi détestable. Il me ferait presque peur si je ne savais pas à quel point il est inoffensif.

Yangyang envoya un regard compatissant à son ami.

-T'inquiète pas, ça va aller. Il faut juste que son frère arrête de s'occuper de ce qui ne le regarde pas.

-YANGYANG !

La voix venait du bureau de Kun.

-Je dois y retourner, il attend son café.

Une lueur de malice passa dans le regard de Jungwoo, mais Yangyang n'y prêta pas attention, il était bien trop excité de voir Kun.

La journée s'était passée sans encombre, Kun avait même complimenté Yangyang sur son travail. Le chinois était aux anges.

Mais son sourire disparut vite lorsqu'il vit la pluie torrentielle s'abattre sur la ville. Il faisait nuit depuis longtemps à présent. Kun et lui avaient travaillé tard. Yangyang déprimait à l'idée de devoir rentrer en vélo. Il était grand temps qu'il passe le permis de conduire.

Kun, qui allait rejoindre sa voiture, vit Yangyang mettre son casque de vélo.

-Tu vas rentrer en vélo ?

Yangyang acquiesça.

-Oui, pourquoi ?

Kun fronça les sourcils.

-Il en est hors de question. je te ramène.

Les yeux de Yangyang brillaient de mille feux.

-Je ne veux pas que tu manques une journée sous prétexte que tu es tombé malade.

Malgré l'explication du plus vieux, Yangyang ne pouvait s'empêcher d'être heureux.

Il suivit le plus vieux jusqu'à sa voiture et grimpa côté passager. Kun démarra mais avant même qu'il ne puisse demander à Yangyang où il habitait, celui s'endormit.

Quelques heures plus tard, il se réveilla dans un canapé, qui était bien trop confortable pour être le sien. Il se releva et vit qu'il était dans un appartement luxueux. Il sentait une bonne odeur de viande venir d'une pièce, alors il s'y rendit. Il ouvrit la porte et ce qu'il vit lui confirma le fait qu'il devait finir sa vie avec Qian Kun. Le grisé était de dos et chantonnait tout en faisant à manger.

Yangyang était subjugué par ce spectacle. Mais toute bonne chose a une fin, Kun se retourna.

-Ah, tu es réveillé. je te ramène chez toi après le repas. J'ai trop faim pour partir maintenant.

Yangyang acquiesça, il n'allait pas se plaindre de pouvoir passer encore plus de temps avec celui qui faisait battre son cœur.

La soirée se passa agréablement. Ils discutèrent de tout et rien, loin de la pression du bureau.
Dans la voiture du plus vieux, sur le chemin du retour, l'ambiance était légère. Yangyang voulait se confier. Il le fallait, ses sentiments devaient être dévoilés.

-Kun ?

-Mmh ?

Le plus vieux regardait la route, concentré, tandis que le rouquin regardait avec amour l'objet de toutes ses pensées.

-Tu sais... J'ai des sentiments forts pour toi...

Il baissa la tête sur ses doigts, ne voulant pas voir la réaction du grisé.

-Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Mais je ne peux pas répondre à tes attentes, Yangyang.

Il le savait. Après tout, le plus vieux n'était probablement pas attiré par les hommes. Cependant, Yangyang avait besoin de savoir si c'était pour cette raison qu'il était rejeté.

-Pourquoi ?

Kun soupira.

-Déjà, je suis ton supérieur, ensuite, tu es trop jeune et enfin, tu ne me plais pas.

Le cœur de Yangyang se brisa dans sa poitrine.

Il était dans la salle de repos, comme tous les matins. Il faisait le café de Kun et mangeait tristement un bout de gâteau quand Jungwoo entra dans la pièce.

Directement, le plus vieux remarqua le regard triste de son ami.

-Yangyang ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Le chinois renifla, il avait passé sa nuit à pleurer.

-Il m'a rejeté. Il ne veut pas de moi... Je ne lui plait pas...

Jungwoo posa une main amicale sur l'épaule du plus jeune.

-Mais non ! Ne dis pas ça. Je suis sûr que tu te trompes...

Yangyang secoua la tête en signe de négation, les larmes coulant sur ses joues.

-C'est lui qui me l'a dit.

Jungwoo fut surpris, puis se mit à sourire.

-Il te mens, Yangyang.

L'orangé regarda son ami dans l'incompréhension.

-Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

-Oh, juste le fait qu'il t'envoie ici tous les matins pour te faire manger, parce qu'il sait très bien que tu ne manges pas avant de venir, par exemple.

-Il fait ça pour son café...

Yangyang semblait désespéré.

-Yangyang... Kun n'a jamais aimé le café.

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Hey ! Voilà un nouveau chapitre un peu plus long. J'espère qu'il vous plaît. J'ai un peu l'impression que personne ne lit cette histoire, alors merci aux quelques lecteurs qui apprécie ce que je fais, ça me touche ! <3

End to startWhere stories live. Discover now