Chapitre 3

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Il courait dans la nuit, fuyant sans grands espoirs, ses agresseurs. Cela durait depuis des mois. Il n'arrivait plus à leurs échapper, ils connaissaient toutes ses cachettes.

Malgré ses faibles chances de s'en sortir indemne, il courait, sous la pluie mordante de ce mois de septembre. Il s'engagea dans une ruelle, mais elle tombait en cul de sac. Il s'était lui-même piégé.

Des rires retentirent. Ils étaient là, ils avaient gagné et ils le savaient.

-Alors, le loser ? Tu crois encore pouvoir nous échapper après tout ce temps ?

Il ne répondit pas, ne voulant pas provoquer le grand brun devant lui.

-Tu vas nous payer d'avoir dû courir. Tu aurais sagement pu attendre ton châtiment, mais non, tu as préféré fuir. Nous allons te faire comprendre ce que ça fait, de souffrir.

Il ne comprenait pas grand-chose à ce qu'il entendait, son esprit étant bien trop embué pour lui permettre une réflexion optimale. Mais peu importait. Le résultat était le même. Il serait en sang.

Les cinq garçons étaient bien trop près de lui, le plus proche attrapa son poignet et le plaqua contre un mur. Il ne bougea pas.

-C'est bien, petite salope, laisse toi faire.

Le deuxième lui donna un coup de pied, puis il déconnecta son cerveau, ne voulant pas savoir ce qu'il lui arrivait. La douleur qu'il ressentait suffisait à savoir qu'il finirait probablement pas sa nuit calmement allongé dans son lit. Il laissait des larmes couler le long de ses joues, priant tous les dieux pour qu'un miracle vienne le sauver. Mais sa bonne étoile était morte bien longtemps auparavant, et il finit par perdre conscience, les coups étant devenu trop violent pour lui.

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel, lorsqu'il rouvrit les yeux. Sa mâchoire lui faisait mal, ainsi que sa tête, ses côtes, ses jambes, son dos, en bref, l'entièreté de son corps souffrait. Il avait froid, était trempé et taché de sang. Ses cheveux étaient sales, ses vêtements détruits, mais il n'arrivait pas à bouger. Il resta alors allongé au sol, n'arrivant même pas à crier pour se faire entendre.

Il regardait les passants passer, sans lui adresser le moindre regard. Il allait sombrer, il le savait. Mais alors qu'une larme solitaire coulait le long de sa joue, il vit un ange. Il avançait dans l'aller, puis se pencha au-dessus de lui. Il posa sa main sur sa joue et prononça une phrase. Le blessé ne l'entendit pas. Il ne cherchait pas à comprendre. Tout ce qu'il savait, c'était que cette voix envoutante lui donnait envie de dormir. Alors il ferma les yeux et se laissa porter jusqu'aux royaumes des songes.

Il se réveilla, confortablement allongé dans un lit. Il avait la tête lourde et une douleur fulgurante la traversa. Il poussa un gémissement plaintif, attirant auprès de lui, une masse sombre. Une main se posa sur son front. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup. il ancra son regard dans celui de l'ange qui l'avait sauvé plus tôt.

Il voulait parler, mais sa gorge brûlait. Il avait mal.

L'ange au regard doux lui fit un petit sourire et lui parla. Mais il ne saisit pas le contenu de sa phrase. L'ange, comprenant au froncement de sourcil du blessé qu'il ne parlait pas cette langue, dit une nouvelle phrase, dans une nouvelle langue. Mais encore une fois, le blessé ne comprit pas. L'ange se leva et fit un signe au blessé en montrant la porte. Le blessé paniqua. Il ne voulait pas rester seul. Il attrapa la main de l'ange, les yeux embués de larmes. L'ange comprit et posa sa main dans les cheveux du blessé, afin de l'apaiser.

Il attrapa son téléphone et passa un coup de fil. Quelques minutes plus tard, deux autres hommes entrèrent dans la pièce. L'un était petit, aux cheveux mi-long noir et aux yeux de chat, l'autre était grand, musclé, aux cheveux étonnamment bleus. Il paniqua, mais son ange souriait doucement, alors il se détendit.

Le premier s'adressa à lui, mais une énième fois, il ne put comprendre.

Le deuxième homme ouvrit la bouche.

-Est-ce que tu me comprends ?

Ce fut une libération. Il comprenait ce qu'on lui disait ! Ses yeux brillaient de mille feux, heureux de savoir qu'il n'était pas fou.

Le bleuté se tourna vers son ange et lui parla, à nouveau dans une langue qu'il ne comprenait pas. L'ange se tourna vers lui et lui fit un sourire si lumineux qu'il sentit son cœur se réchauffer.

Le noiraud partit et le bleuté reprit la parole.

-Je suis Lucas. Tu es gravement blessé. N'essaye pas de parler pour l'instant. On va te soigner.

L'ange parla au bleuté, qui servait de traducteur.

Lucas se tourna à nouveau vers lui.

-Vu qu'on ne connait pas ton nom, pour l'instant, on va t'appeler Winwin, c'est une idée de Yuta.

Alors son ange s'appelait Yuta ? Quel beau prénom pour un si bel ange.

Le dit ange fit un nouveau sourire au convalescent et s'adressa à lui, maladroitement, dans sa langue natale.

-Bienvenue dans la famille, Winwin.

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Bonne année ! Je vous souhaite tout le meilleur pour 2021 !

J'espère que ce chapitre vous plaît autant qu'il me plaît.

N'hésitez pas à e dire ce que vous en pensez. Merci beaucoup, à bientôt <3

End to startWhere stories live. Discover now