Quand les loups se mangent en...

By StephCMarkus

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1854 Les jumeaux Cassandre et Arcas sont des meneurs de loups. Une hérédité dont ils se seraient bien passé... More

Chapitre 1 - Cette nuit tout commence (Partie 1)
Chapitre 1 - Ce qui rôde (Partie 2)
Chapitre 2 - Retrouver ses racines
Chapitre 3 - Un soir de demi-brume à Londres
Chapitre 4 - La proposition
Chapitre 5 - Il y a toujours une commère
Chapitre 6 - Une ligne droite avant un premier regard
Chapitre 7 - Une nuit de noces...
Chapitre 8 - La femme qui tombe à pic
Chapitre 9 - L'Art du pistage
Chapitre 10 - Le château entre chiens et loups
Chapitre 11 - Une visite matinale
Chapitre 12 - Cauchemars et meneurs de loups
Chapitre 13 - Un mot de Crimée
Chapitre 14 - La famille Blake
Chapitre 15 - Départ pour la Crimée
Chapitre 16 - Un rollier parmi les pigeons
Chapitre 17 - Diana Cabell
Chapitre 18 - Le 18 Theobald's Road
Chapitre 19- La fortune de Mister Brogan
Chapitre 20 - L'atelier de Monsieur Claudet
Chapitre 21 - Le plan d'action
Chapitre 22 - Blake House
Chapitre 23 - Hécate
Chapitre 24 - Sortilège
Chapitre 25 - Le Grimoire des Blake
Chapitre 26 - La porte
Chapitre 27
Chapitre 28 - Le bureau de poste de Cattown
Chapitre 29 - Le Lien
Chapitre 30 - Vague d'évanouissement
Chapitre 31 - Va pour Hadès !
Chapitre 32 - À bord du HMS Menelas
Chapitre 33 - Le concours
Chapitre 34
Chapitre 35 - Aidan avait raison
Chapitre 36 - Chez Madame Bailey
Chapitre 37
Chapitre 38 - Le commissaire Hector Devereux
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41 - Ring
Chapitre 42
Chapitre 43 - Dans la grande galerie
Chapitre 44 - La fresque
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47 - Que de soucis pour une camériste !
Chapitre 48 - Ouroboros
Chapitre 49 - Une lettre d'Arcas
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52 (Partie 1) - Les fâcheux
Chapitre 52 (Partie 2)
Chapitre 52 (Partie 3)
Chapitre 53 (Partie 1) - Garden Party
Chapitre 53 (Partie 2) Garden Party
Chapitre 54 (Partie 1)
Chapitre 54 (Partie 2)
Chapitre 54 (Partie 3)
Chapitre 55 - Scutari
Chapitre 56 - la bataille de Balaklava (partie1)
Chapitre 56 -la bataille de Balaklava (partie 2)
Chapitre 56 -la bataille de Balaklava (partie 3)
Chapitre 56 - La bataille de Balaklava (partie 4)
Chapitre 57 - Une nuit à Scutari
Chapitre 58 - Émergence (partie 1)
Chapitre 58(partie 2)
Chapitre 58 (partie 3)
Chapitre 58 (Partie 4)
Chapitre 58 (Partie 5)
Chapitre 59 - Churbedley (Partie 1)
Chapitre 59 (Partie 2)
Chapitre 59 (Partie 3)
Chapitre 59 (Partie 4)
Chapitre 60 - To London
Chapitre 61 (Partie 1)
Chapitre 61 (Partie 2)
Chapitre 62
Chapitre 63 (Partie 1) Jour de perm en Crimée
Chapitre 63 (Partie 2)
Chapitre 64 (Partie 1) Constantinople
Chapitre 64 (Partie 2)
Chapitre 64 (Partie 3)
Chapitre 64 (Partie 4)
Chapitre 65
Chapitre 66 (partie 1) No man's Land
Chapitre 66 (Partie 2)
Chapitre 67 (Partie 1) Suivre une autre piste
Chapitre 67 (partie 2)
Chapitre 67 (Partie 3)
Chapitre 67 (partie 4)
Chapitre 68 (Partie 1)
Chapitre 68 (partie 2)
Chapitre 68 (partie 3)
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71 - Sur le départ
Chapitre 72 - L'hiver en Crimée (Partie 1)
Chapitre 72 (Partie 2)
Chapitre 73 - Constantinople
Chapitre 74 (Partie 1)
Chapitre 74 (Partie 2) Balaklava
Chapitre 74 (Partie 3) Diana et Arcas
Chapitre 75 (Partie 1)
Chapitre 75 (Partie 2)
Chapitre 75 (Partie 3)
Chapitre 75 (Partie 4)
Chapitre 75 (Partie 5)
Chapitre 75 (Partie 6)
Chapitre 76 (Partie 1) - À bord de l'Insubmersible
Chapitre 76 (Partie 2) - Les résurrectionnistes d'Édimbourg
Chapitre 76 (Partie 3) - Vers Eyemouth
Chapitre 76 (Partie 4) - Aux origines des Shaw
Chapitre 76 (Partie 5) Gabriel
Chapitre 76 (Partie 6)
Chapitre 76 (Partie 7)
Chapitre 77 (Partie 1) Le club de boxe
Chapitre 77 (Partie 2)
Chapitre 77 (Partie 3)
Chapitre 78 (Partie 1) -Devereux
Chapitre 78 (partie 2)
Chapitre 78 (Partie 3)
Chapitre 78 (Partie 4)
Chapitre 78 (Partie 5)
Chapitre 78 (Partie 6)
Chapitre 78 (Partie 7)
Chapitre 78 (Partie 8)
Chapitre 78 (Partie 9)
Chapitre 78 (Partie 10)
Chapitre 78 (partie 11)
Chapitre 79 (Partie 1) - Crimée
Chapitre 79 (Partie 3 )
Chapitre 79 (Partie 4)
Chapitre 79 (partie 5)
Des Nouvelles
Chapitre 79 (Partie 6)
Chapitre 79 (Partie 7)
Chapitre 79 (partie 8)
Chapitre 79 (partie 9)
Chapitre 80 (Partie 1)
Chapitre 80 (Partie2)
Chapitre 80 (Partie 3)
Chapitre 80 (Partie 4)

Chapitre 79 (Partie 2)

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By StephCMarkus

Toula s'était couchée dans son lit, Jimmy était accroupi à ses pieds et tentait encore de lui apprendre quelques mots d'argot cockney quand Arcas leur demanda d'éteindre leurs lampes à huile.

Ils furent peu coopératifs.

Ils n'acceptèrent de fermer l'œil sans faire davantage de difficultés seulement en échange d'une histoire. C'était du chantage pur et simple. Ces petits jouaient avec ses nerfs ce qui avait l'air de follement les amuser. Ils avaient dépassé depuis longtemps l'âge où un conte était nécessaire pour rejoindre les bras de Morphée ! Et le baron ne connaissait rien de convenable pour ces deux-là ! Sa mère ne leur racontait à sa sœur et lui que des légendes de preux chevaliers, affreusement longues et souvent ennuyeuses. Quant à leur père il n'avait jamais le temps pour ces enfantillages. Enfin leur arrière-grand-père faisait le récit de choses terrifiantes en leur disant que toutes étaient vraies évidemment, il ajoutait sempiternellement que le monde était un endroit si impitoyable et dangereux, que s'ils ne prenaient pas garde, de méchants villageois attaqueraient le château avec des fourches, de piques, de faux et les jetteraient dans un grand bûcher, autant dire qu'après cela les jumeaux ne fermaient pas l'œil de la nuit.

Il y avait fort à parier que Toula et Jimmy étaient déjà au courant de la cruauté de l'existence et qu'il n'avait pas besoin d'en rajouter, il voulait qu'ils dorment, pas qu'ils se mettent à pleurer dès qu'ils verraient un accessoire de jardinage. Arcas imagina alors un récit parlant de lapins et de gentils chiens, s'appelant Spider et Cerby. Toula semblait ravie mais Jimmy beaucoup moins. Il préparait une mutinerie. Le capitaine l'attrapa par le pyjama avant que les choses ne dégénèrent et le porta jusqu'à sa chambre comme s'il était un sac de pomme de terre, sourd aux plaintes de l'adolescent. Il se demanda s'il ne devait pas sortir de son chapeau une des terribles anecdotes d'Horos pour lui apprendre le respect.

Une fois qu'il se fut assuré que ce rebelle en culottes courtes était sous ses couvertures et n'allait plus en bouger Arcas claqua la porte. Fichus mômes ! Lui et Cassandre n'avait jamais été aussi... à moins qu'ils aient été pires ?

Il soupira bruyamment pris d'un soudain élan de compassion pour sa pauvre mère, sous les regards interrogatifs de ses chiens qui ne comprenaient pas ce qui pouvait autant agacer leur maître.

D'un pas lourd et las Arcas, descendit et vérifia encore une fois que les portes et fenêtres étaient bien barrées pour la nuit. Il jeta un dernier regard à l'extérieur, la rue devant la petite maison était déserte. Rien de surprenant, personne ne serait assez fou pour affronter un froid pareil. Le vent venu de la mer lutta avec lui quand il voulut fermer à nouveau la porte. Il la claqua et posa au travers une barre en métal de plusieurs pouces d'épaisseur afin d'éviter toute intrusion. Il l'avait fait installée dernièrement et au vu des deniers rebondissements dont lui avait fait part Bosquet plus tôt, il avait sans doute été bien inspiré. Il était toujours perdu dans sa contemplation de l'embrasure quand Diana, une bougie à la main vint le chercher, inquiète de ne pas le voir la rejoindre.

– Je ne sais pas si cela sera suffisant. Il y a tant à craindre.

– Nous pourrions protéger davantage la maison, en suivant des traditions familiales.

Il hocha la tête, comprenant à quoi elle faisait référence.

Il alla prendre un morceau de charbon dans les braises mourantes du feu de la cuisine et traça des symboles au-dessus du linteau de la porte tout en prononçant à voix basses des incantations. Diana fut agréablement surprise, il avait une belle maîtrise à présent, les symboles étaient élégants, surprenamment décoratif, un œil non initié y aurait seulement vu des motifs abstraits. Bien que noyés dans de savantes arabesques, elle sentait le pouvoir qu'Arcas insufflait dans ses traits de fusain.

– Je pense qu'ils ressemblent assez bien à ce que mon arrière-grand-père avait dessiné autour de sa cabane. J'ai essayé de faire en sorte que cela nous protège tous dit-il en tapotant ce qui paraissait être quatre personnes stylisées flanquées de deux chiens, du moins c'est ce Diana y voyait.

Il paraissait si anxieux, elle nota à quel point il avait changé. Sur le bateau qui les avait transportés tous les deux de Londres à Istanbul, il avait des airs d'adolescents, aujourd'hui... Oh il était toujours aussi beau mais il en savait et en avait vu beaucoup trop pour porter encore sur le monde se regard naïf et plein d'espoir.

– Tu me le dirais s'il se passait quelque chose ? S'inquiéta-t-elle brusquement devant un tel luxe de précautions. Qu'avait-il appris durant cette journée qui nécessite cela ? Il avait été pour le moins taciturne et moins joyeux qu'à l'accoutumée pendant le repas.

– Il y a des rumeurs, mais rien de précis. Je souhaite juste être prudent. Je veux que notre famille soit à l'abri.

Diana se serra contre lui, elle aurait voulu pouvoir apaiser ses angoisses, mais elle n'était pas certaine d'en être capable. Elle était elle-même rongé par l'anxiété. Elle avait lutté longtemps essayant de voir seulement les bons moments, les bons côtés de la vie, de profiter de leur mariage tout neuf, mais tout semblait se liguer contre eux. Parfois elle aurait seulement voulu mettre les enfants à l'abri et ne se soucier de rien d'autre, ils auraient dû pouvoir grandir dans un endroit paisible.

Mais elle avait trop conscience des combats qu'Arcas avait à mener, elle les avait faits sien et jamais elle ne pourrait l'abandonner, surtout à présent qu'il était devenu une part d'elle-même. La joue posée sur son épaule, ses doigts exploraient ses muscles avec une sensualité grandissante, elle s'enivra de son odeur avant de pousser un soupir apaisé quand elle le sentit se détendre à son contact.

Ensemble, ils seraient assez forts pour tout affronter.

***

Ce fut le lendemain, alors qu'elle travaillait au dispensaire qu'elle reçut une lettre de Ludmila Bergmann.

Cela faisait un certain temps que Diana n'avait pas eu de nouvelles de son amie Stambouliote et quand un jeune soldat, à peine descendu d'un bateau en provenance de Constantinople lui apporta un pli, elle s'en réjouît.

Sa matinée avait été difficile. Elle n'avait pas beaucoup dormi la nuit dernière. Notez qu'elle ne s'en plaignait pas, Arcas et elle avaient trouvé un merveilleux moyen de penser à autre chose qu'à la guerre.

Mais quand elle arriva à l'auberge, elle trouva une Mary qui elle aussi avait eu une nuit blanche, hélas pour des raisons moins réjouissantes. Les malades du dispensaire avaient eu un sommeil agité. Certains avaient été fiévreux et Mrs Seacole avait craint qu'il ne s'agisse du choléra.

Elle ne voulait à aucun prix que Toula et Jimmy soient en contact avec la maladie. Et la baronne avait passé des heures avec eux à préparer des remèdes, découper des bandages dans les cuisines, le temps que Mary fumigea les chambres et les nettoya avec l'aide de quelques volontaires, elle ne pouvait guère faire davantage pour leur sécurité si ce n'est les renvoyer à la maison. Or même si elle avait insisté, Diana refusait que les enfants s'éloignent d'elle. Elle était morte d'angoisse après ce qu'Arcas lui avait dit des relations entre alliés.
La jeune mariée, une fois qu'elle se fut assurée que les petits resteraient en sécurité, du moins autant qu'on pouvait l'être sur cette péninsule, s'occupa de nourrir les malades et de soigner ceux qui pouvaient l'être. C'est seulement après tout cela qu'elle s'accorda un instant de répit. Elle tombait de fatigue et faillit bien piquer du nez alors qu'elle ouvrait la lettre de Ludmilla.

***

Eyüp – Constantinople

Chère Mrs Cabell.

Pardonnez-moi, il est vrai que ce nom n'est plus d'actualité.

Chère Baronne d'Arlon.

M'en voudrez-vous si je vous avoue que je trouve les titres un peu trop cérémonieux.

Alors je vous appellerai Diana si vous le permettez (Faisons simple).

Chère Diana

Je tiens d'abord à vous féliciter pour votre mariage et à vous souhaiter bonne chance. J'ai bien fait de vous offrir une arme à feu, elle vous servira à éloigner les tentatrices qui tourneront autour de votre si séduisant époux. Il faut être impitoyable avec ce genre de créatures. Je me souviens d'une grecque qui faisait les yeux doux à mon Harry. Je lui ai arraché la moitié des cheveux, quand j'en ai terminé avec elle, elle ressemblait à un vieux pope dégarni. Je vous donne la permission d'utiliser ma méthode à l'occasion, mais n'oubliez pas de me citer comme référence surtout !

Diana avait toujours su que Ludmilla avait un tempérament vindicatif.

Trêve de plaisanteries. Je dois vous parler de choses bien plus sérieuses et moins distrayantes.

Comme vous vous en doutez certainement, je n'ai pas oublié nos recherches. Je crois qu'elles n'ont jamais été aussi importantes et j'ose espérer utiles qu'à ce jour.

Car si nous avions pensé que l'attaque que vous aviez subie à l'hôpital ma chère était un événement isolé entre les murs de Constantinople, il n'en est rien. Et je suis hélas porteuse d'une bien triste nouvelle. Notre cher ami, le docteur Menzies, si prompt à prendre ma maison pour un hôtel acceptant tous les laissés pour compte de Scutari, est mort il y a trois jours à peine.

Il avait pensé regagner l'Angleterre peu après votre départ pour la Crimée. Mais face à l'afflux de malades il n'avait pas eu le cœur de les abandonner. Pourtant il aurait mieux fait d'être égoïste, il serait sans doute toujours en vie.

Il était venu me rendre visite la semaine dernière pour m'informer d'une série de décès mystérieux ayant lieux à l'hôpital et dans le camp britannique : des hommes retrouvés exsangues et portant d'étranges marques où ayant eu le torse mutilé, broyé. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ?

Il y a plus inquiétant encore. Certains malades ont disparu de la surface de la planète.

L'état-major britannique parle de désertions. L'un de ces pauvres bougres, venait d'être amputé d'une jambe. Je l'imagine assez mal fuir à cloche pied la ville, mais je ne suis pas militaire, alors qu'en sais-je ? Les femmes sont des êtres irrationnelles et hermétiques à la logique m'a-t-on dit.

Un bras a été retrouvé dans le ruisseau en contrebas de Scutari. Il portait la chevalière de l'un des disparus, on a raconté qu'il s'agissait d'un membre amputé jeté là par un nettoyeur indélicat, trop fainéant pour le déposer sur un chariot prévu à cet effet, mais qui aurait jeté un bijou de prix au lieu de garder pour le blessé ou pour lui-même. Cela n'a pas de sens.

À vrai dire je pense que plusieurs créatures sont à l'œuvre en ville, et pas seulement des Strigoïs. Des habitants ont eux aussi connus un destin funeste. Une commerçante de Haseki m'a raconté qu'elle avait entendu quelqu'un appeler sa voisine au milieu de la nuit. Elle a tendu l'oreille et a cru percevoir le bruit d'une porte, puis un cri étouffé. Le lendemain la voisine ne répondit pas quand on toquait chez elle. Elle est finalement réapparue quelques jours plus tard, pâle et avec un curieux comportement. En temps normal, je ne ferais pas cas de cette histoire, me disant que la pauvre vieille a seulement été malade et que ce n'est pas un crime de ne pas vouloir sortir de son lit pour répondre à une fouineuse. Mais un détail me chagrine, l'appel dans la nuit. Cela me fait penser aux vrykolakas. Selon une légende grecque, la nuit, ces revenants vous appellent par votre nom. Si vous avez le malheur de leur ouvrir, vous mourez dans les trois jours suivant cette visite. Nous en avions discuté. Vous rappelez-vous ?

Mais elle est réapparue me direz-vous et cela me laisse perplexe comme vous je suppose.

Il s'agit seulement d'un cas parmi tant d'autres car une multitude d'histoires étranges semblent se dérouler à l'instant même dans ma chère cité.

Une de mes servantes m'a rapportée une conversation qu'elle avait eue avec son oncle, un vieux pêcheur du Bosphore, à qui il arrive de faire la navette entre les rives pour rendre service. C'est une bonne âme, il aide à l'occasion quelques gamins des rues en leur donnant du poisson par exemple. Eh bien, le vieil homme en question raconte que plusieurs d'entre eux sont introuvables. Cela ferait quelques semaines que des petits qu'il voyait presque tous les jours ne réapparaissent plus et il n'est pas le seul à l'avoir remarqué.

Des rumeurs enflent et certains Stambouliotes commencent à chercher des responsables, certains disent que c'est la faute de tous ces étrangers qui rôdent dans les rues, ces français, ces anglais, ces italiens...

Je me fais du souci pour mon mari, nous vivons à Constantinople depuis si longtemps qu'il a presque oublié qu'il était prussien, mais on s'en souviendra très bien pour lui si le vent tournait.

Je crois bien que je vais aller à Haseki, rencontrer la mystérieuse voisine et voir de quoi il en retourne par moi-même tant qu'il est encore possible pour moi de parcourir sans trop de risque la ville.

Ma petite, soyez prudente vous aussi.

Ludmila Bergman

***

Diana replia la lettre. Elle avait un goût de bile dans la bouche. Il semblerait que tout le tour de la Mer Noire soit désormais victime de créatures surnaturelles et il y avait fort à parier que les Flambeaux soient derrière toutes ces attaques. Quel pouvait bien être leur but ? S'il s'agissait de semer le chaos, il y avait fort à parier qu'ils soient en passe de réussir.

***

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