/!\ petit lemon en toute fin de chapitre
16h50.
Sans perdre de temps, nous avions cherché sur le site du lycée la présence d'une quelconque Eléanore sur la liste des élèves. Rien. Encore moins sur la liste des professeurs ou du personnel. Tate avait du finir par rentrer, et Ysia m'avait proposé de rester dormir chez elle. Elle me servait un café corsé avant de s'asseoir sur sa table basse, face à moi.
" Peu importe de qui il s'agit, ça ne résout toujours rien à propos de cette cicatrice, fit-elle remarquer. "
Sa chevelure blonde avait été remontée dans un chignon en fouillis et elle s'était vêtue d'un gros sweat chiné. Elle portait des perles en guise de boucles d'oreilles, et l'ivoire lui allait réellement bien. Ou c'est elle qui allait bien à l'ivoire. Je grimaçai après avoir siroter une gorgée.
" Tu m'avais demandé de le corser, soupira-t-elle, amusée.
- Tout à l'heure, tu m'as dit que c'est à Adriel que je devrais en parler. T'avais l'air étrange.
- C'est juste que je l'ai trouvé peu explicite à ce sujet. Et comment pourrait-il savoir d'où vient cette cicatrice alors que toi même tu ne le sais pas? Je pensais juste que tu ne voulais pas me le dire.
- Je l'ai peut-être eu lors d'une soirée alcoolisée où il était présent, et il n'a pas voulu m'embarrasser en te le révélant, cherchais-je à justifier pour le défendre.
- Tu crois vraiment à ce que tu dis?
- Après tout, pourquoi il te le dirait? Il ne te connait pas. Il a sûrement voulu te protéger. "
Elle se leva et me tourna le dos pour aller préparer une autre boisson chaude.
" Si tu en es convaincue, alors tant mieux pour toi.
- Il est mon ami, répliquais-je calmement, en haussant les épaules.
- Je te demande simplement de te méfier de lui, lança-t-elle sèchement.
- Ok, il s'est passé un truc avec lui, c'est ça? Tu lui en veux parce qu'il n'a pas voulu te dire quelque chose me concernant, ça crève les yeux.
- Ecoutes, il avait un comportement louche, c'est tout ce que je dis. Tu fais comme tu veux après tout, mais je ne serais pas continuellement là pour assurer tes arrières Soane. "
Elle semblait plus tendue. Je la voyais exercer une pression plus forte sur la tasse qu'elle venait de retirer de la machine à café. Lorsqu'elle se retourna, elle avait l'air exaspérée. Ses yeux vairons n'étaient plus aussi lumineux.
" Et à propos de ce que je t'ai dis tout à l'heure? Par rapport à toi. Et à moi... Enfin à nous quoi. Tu m'as demandé de rester.
- Oui Soane, tu as une excellente mémoire, souffla-t-elle.
- Je suis sérieuse là. J'ai besoin de savoir, après ce que tu dis sur Adriel. Pourquoi tu veux que je reste? Vraiment. Parce-que tu ne veux pas que je parte, ou parce-que tu ne veux pas que je parte avec lui?
- T'as vraiment un don pour vouloir tout compliquer.
- Et toi pour éviter mes questions. Je veux juste une réponse. J'ai besoin d'une réponse. Tu dis que je me fais des idées Ysia, mais je ne me trompe pas quand je dis que tu n'es pas indifférente à mon égard. Sinon pourquoi vouloir me protéger?
- Alors sous prétexte que je ne ressens aucun sentiment pour toi je devrais te laisser te mettre en danger? feinta-t-elle à nouveau.
- J'ai compris, j'aurais aucune réponse de ta part, abandonnais-je, laissant mon corps s'enfoncer dans le canapé.
- Contentons-nous de passer une bonne soirée, proposa-t-elle, un sourire triomphant collé sur ses lèvres. "
1h00.
Il était convenu qu'Ysia devait m'héberger cette nuit. Elle avait accepté, soulignant que nous devions rejoindre les autres le lendemain afin de rassembler les affaires qui me tourmentaient depuis quelques mois. La blonde avait sorti une bouteille d'alcool fort de l'un de ses placards et nous n'avions pas mis longtemps à en être dépendantes. Le récipient d'un litre était quasiment vide. Je portai le goulot à mes lèvres et levai ma tête pour faire couler le liquide le plus vite possible dans ma gorge. Ysia dansait devant un grand miroir près de son lit, vêtu d'un short qui moulait ses fesses rebondies, et d'un court tee shirt noir. Elle était tellement désirable. J'étais en retrait et l'observai en avalant la dernière gorgée alcoolisée. Une musique très rythmée résonna dans l'appartement et elle ne put s'empêcher de sauter sur son lit.
" Viens ! cria t-elle. "
Voir sa chevelure dorée sautiller me donnait d'avantage envie de l'avoir contre moi. Elle avait bu, encore plus que moi, et était dans un monde parallèle. Elle paraissait si enfantine, si joyeuse, si belle, que putain mon coeur avait laché. Je la rejoignais, piétinant sa couette en riant, et elle attrapa mes mains pour acquérir plus d'équilibre. J'étais peu stable et elle fut contrainte de le remarquer puisque, rapidement, je manquai de trébucher. Un rire puissant et peu mélodieux s'échappa de son petit corps formé.
" Te moques pas ! lançais-je, faussement agacée. "
Elle chantonnait la musique en faisant virevolter ses cheveux de part et d'autre de son visage exténué. Je voyais ses prunelles me dévorer depuis un moment. Je n'étais vêtue que d'un soutien gorge bordeaux et d'un short en matière fine noire. Elle avait l'air d'aimer ça.
" Oh mon Dieu, cette chanson, tu connais? Les filles dansent comme ça dans le clip ! imitais-je en me trémoussant. "
Dopée, ses yeux se plissèrent et elle descendit du lit. Elle proposa l'une de ses mains pour m'aider à la suivre et je le fis. Nous étions postées devant son miroir, à essayer de bouger nos fesses sensuellement. Parfois, son corps frôlait le mien, et je pouvais sentir l'exotisme de mes sens parcourir mon corps. J'avais chaud, et j'avais envie d'être moite contre elle.
" J'ai un point de côté, je vais m'asseoir, prétexta t-elle. "
Elle partit poser son derrière sur son matelas et j'eus une idée. Je ne voulais pas la laisser se reposer, non, je voulais qu'elle soit aussi brûlante que moi. Je me retournai et me mit face à elle. J'ondulai mes hanches en m'appliquant. Mes mains vagabondaient le long de mon corps en sueur et je mordais mes lèvres. Elle leva l'un de ses sourcils et s'asseya plus confortablement en gardant un oeil sur moi. La musique s'accéléra et mes mouvements aussi. Je pliai les jambes, me baissai, remontai en mettant mon postérieur en évidence. Une fois, puis deux, puis trois, jusqu'à ce que je devienne sa proie. Je la vis se lever. Je me tournai en riant pour me mettre dos à elle. Ses mains bouillantes vinrent prendre possession de mes hanches. Elle donna plus d'énergie à mes mouvements. Ma respiration était saccadée, je sentais sa poitrine collée dans mon dos. J'avais terriblement envie de me retourner et de devenir propriétaire de son corps.
Mais elle me devança. Elle remonta sa main gauche le long de mon dos en laissant glisser ses ongles contre ma peau et elle empoigna ma nuque férocement. Elle dégagea mon cou des quelques mèches qui trainaient là et plongea sa langue à la naissance de ma nuque. Je me cambrai et son autre main faisait de légers cercles sur mon ventre.
" Ysia, haletais-je.
- Tais-toi, gémissa t-elle en déposant ses douces lèvres une nouvelle fois. "
Elle suçota un petit centimètre de ma peau et des frissons prenaient possession de mon corps à l'abandon. Avec son index, elle fit sauter un bouton qui fermait mon short et fréaya un chemin à sa main par dessus mon sous-vêtement. Elle planta ses dents dans mon cou et mordilla un peu, m'arrachant un râle.
" J'arrête? demanda t-elle, amusée.
- Jamais.
- Alors ne t'arrêtes pas non plus. "
J'étais en effet figée, raide. Elle tira sur l'élastique de ma culotte et le relâcha pour qu'il claque contre ma peau, me faisant pousser un cri aigu. Elle ria et colla un peu plus son bassin à mes fesses. Elle fit galoper ses doigts experts le long de ma colonne vertébrale, pinça mon postérieur et remonta pour entourer son majeur d'une mèche de mes cheveux qu'elle tira doucement. Je continuai de bouger mes hanches et je sentai son autre index chatouiller mon intimité par dessus mon vêtement. Je fermai les yeux et mordai ma lèvre en propulsant mon derrière contre son corps. Elle lécha à nouveau mon cou en continuant d'exercer ses petites pressions sur ma partie intime.
" Tu es à moi, hein?
- Oui, gémissais-je.
- Dis-le, susurra t-elle en mordillant mon lobe.
- Je t'appartiens, Ysia, je t'appartiens totalement. "
Elle souffla un air chaud dans ma nuque et, sans prévenir, me retourna et me plaqua contre elle. Sa poitrine imposante rivalisait avec la mienne. Je voyai des flammes dans ses yeux. La Terre s'arrêta de tourner un instant, nous laissant l'occasion de nous contempler. Mes pupilles faisaient des trajets entre ses lèvres pulpeuses et ses prunelles vertes endiablées.
" Tu es une putain de merveille, Ysi, murmurais-je. "
Elle eût un petit rire et j'accrochai sauvagement mes lèvres aux siennes. Mon short avait glissé jusqu'à mes chevilles nues. La blonde répondit à mon baiser passionné et je la forçai à retirer son tee shirt. J'eus un avant goût du paradis en étant confronté à ses seins, seulement recouverts d'un soutien gorge turquoise. Et elle prolongea cette petite mort en capturant mes lippes entre les siennes, tirant sur mes cheveux pour relever mon menton, qu'elle embrassa également. Dieu, comme j'aurais aimé finir ma vie contre ses lèvres.