Me voilà dans un magasin de jouet bondé avec des parents stressés à la mort.
Noël c'est fait pour être heureux au départ... et accessoirement se faire un maximum d'argent pour les entreprises.
Je fais parti du système, même si ça me déprime.
Je critique le système mais je suis incapable de m'en défaire car c'est tout bonnement impossible.
Alors je fais avec et j'essaye de pas trop me faire baiser.
J'arpente les rayons à la recherche de cadeaux.
Je ne suis pas blindée mais je compte offrir des jeux à ma petite sœur.
Elle n'a jamais été très jouet. Elle a 5 ans. C'est passé si rapidement tout de même.
Je ne sais même pas quoi lui offrir. Un vendeur a l'air d'apercevoir ma difficulté à faire un choix et vient à mon secours.
- Je peux vous orienter Mademoiselle ?
- Je cherche des cadeaux pour une petite fille de 5 ans.
- La rayon pour filles est par là bas, m'indique-t-il d'un geste de la main.
- Oui mais je ne compte pas la forcer à jouer avec des jeux pour filles si elle préfère les camions de pompier...
Il hoche la tête mais je comprends tout de même qu'il ne partage pas mon avis.
C'est fou qu'en 2015 les gens donnent encore un sexe à un jouet. Les mentalités n'évolueront jamais.
Je me décide sur quelques jouets en sachant pertinemment qu'elle ne jouera que très peu avec et qu'elle me dira que le père Noël ne peut pas exister et que je devrai arrêter d'acheter des jouets qui coûtent chers.
Ouais, à 4 ou 5 ans j'étais pas si intelligente moi.
Je sors donc de la boutique quand je reçois un appel de Moh.
- Je te dérange ma belle ?
- Nan nan, dis moi...
Je me dirige vers les gens chargés de faire les papiers cadeaux et m'installe dans la file d'attente.
- Même si on est musulman pour la plus part, on aurait bien aimé faire un repas pour Noël ou un bail comme ça.
- Chez qui ?
- Mekra sûrement. Comme personne part autant faire un truc et puis c'est cool de tous se retrouver, ça arrive pas souvent.
- Vous devriez peut être rester entre vous...
- T'es notre pote sale folle ! On te supporte et même si les gars te le disent pas tous ils t'aiment vraiment bien.
Je secoue la tête. Putain mais qu'est ce qui me prend à dire ça moi.
- Je suis fatiguée, je dis de la merde. Je viens mais à condition que j'ai pas à cuisiner.
- Tu sais pas cuisiner Mel.
- Quand même.
C'est à mon tour de faire emballer mes paquets. Je dépose sur la table les jeux qu'une jeune femme emporte.
- Je sais pas si je devrai te parler de ça mais...
- M'en parle pas alors, le coupais je.
- T'es chiante quand tu fais ça.
- Je fais quoi ?
- Quand tu fais chier.
Il reprend directement.
- Ça a été le repas avec ta daronne ?
- Je pensais que Ken vous aurait raconté.
- Ken ne nous a jamais rien raconté à propos de toi. Que ça soit il y a 4 mois ou maintenant on a jamais rien su à part qu'il t'aimait.
- Ça s'est passé correctement. Oana l'aime bien et elle apprécie Ken.
- Il est étrange ton gars quand même.
- J'ai un gars moi ? demandais je.
- Oh la pute.
- Eh !
- Nan mais c'est vrai il est persuadé que t'es la femme de sa vie.
- Et moi je suis persuadée qu'on finira pas notre vie ensemble.
- Lui dis pas.
- Il le sait déjà.
- Vous êtes un couple hyper chelou.
- C'est ton pote il est étrange. Donc le 24 chez Mekra ?
- Exactement.
- Merci Sneazzy West.
- Oh la batarde.
Je raccroche.
Alors que j'attends la fin de l'emballage, une jeune fille vient me parler.
C'est quoi la manie des gens à vouloir me parler ? J'aime être seule dans mes pensées. Laissez moi tranquille.
- C'est toi la pute qui a fait souffrir Nek ?
J'écarquille les yeux.
Waw.
Du jamais vu.
- Eh tu m'entends pas ?
Je me décide d'ignorer la jeune fille.
J'aurai honte à la place de ses parents d'avoir si mal éduqué leur fille.
- T'es même pas belle en plus. Je sais pas ce qu'il te trouve.
Est ce que je manque de confiance en moi ?
Je ne sais pas.
Sûrement un peu même si je m'efforce à dire que non.
Mais ce n'est pas ses mots qui vont me toucher.
- J'te parle là connasse !
- T'es folle ma petite, soupirais je.
- C'est toi la meuf de Nekfeu ?
- Je sais même pas qui s'est ton Nekfeu, laisse moi tranquille et dégage.
- La vie de ma mère tu mens je t'ai déjà vu sur des photos. Laisse le tranquille lui. Tu le mérites pas. C'est quelqu'un de bien contrairement à toi. Le monde entier te déteste pour le faire souffrir et t'ose encore être en vie.
Je me prends une sacré claque mais je ne le montre pas.
Je réfléchirai à ses paroles plus tard.
Pour l'instant, je l'ignore.
- Tu perds ton temps, je sais qui s'est.
- Et en plus tu mens.
Je ne devrai pas mentir, c'est mal. Mais j'ai pas la force de me justifier sur notre souffrance commune avec Ken.
- On aimerait tous que tu crèves et qu'il trouve quelqu'un de bien.
Les gens autour de nous détournent le regard.
Une agression comme une autre après tout.
Le monde passe son temps à fermer les yeux.
Je passe mon temps à fermer les yeux.
Je récupère mes cadeaux, le moral plus qu'en bas, et retourne chez moi où se trouve Ken et Oana.
Je cache les cadeaux sous le canapé avant d'entrer dans la chambre de la petite.
- Mélo ! crie-t-elle avant de sauter dans mes bras.
- Ça va la puce ? C'était bien avec Ken ?
- Tu m'as manqué !
Je jette un regard à Ken qui sourit bêtement.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Vous êtes vraiment belle.
- Normal, je suis une star... dit Oana en mettant ses cheveux en arrière d'un geste de la main. Même que plus tard je vais être namoureuse avec Mekra parce que Ken il t'a choisi toi.
- Et Mathis ?
- Nan mais t'as rien compris ! se lamente-t-elle.
Ken sourit encore.
Mais putain son sourire.
Ses yeux.
Ses petites rides qui apparaissent au coin de sa bouche seulement quand il sourit trop longtemps.
Lui.
Non stop.
- En gros comme je vais être connu je vais faire gens mon namoureux c'est Mekra mais en vrai de vrai c'est Mathis. Comme ça Mathis il se fera pas embêter !
- Pas bête, pas bête... dit Ken. Tu voudrais pas gérer ma carrière toi ? Moi je gère mal la notoriété.
- Nan, t'es pas assez connu je gagnerai pas assez d'argent.
Il se met à rire avant d'abandonner Oana à ses occupations et de me suivre dans la cuisine.
- Ça s'est bien passé avec elle ?
- Elle était un peu réticente à l'idée de rester seule avec moi mais ça a été...
- Elle a peur des hommes.
- Tu te fais des idées Mel.
- Nan Ken. Je te dis qu'elle a peur des hommes. Elle approche personne à part Hakim et toi. Quand Doums a voulu la porter elle a fait une crise. Elle a peur des hommes je te dis.
- Je sais pas. Je la connais pas depuis longtemps.
J'hausse les épaules avant de mettre des pâtes à cuire.
- Et tes courses ça s'est bien passé ?
- À part qu'une fan à toi m'a dit que je te méritais pas et qu'ils espéraient tous que je meurs pour que tu arrêtes de souffrir ça a été.
- Quoi ?
- T'as très bien entendu agápi.
- Mais ils vont jamais te laisser tranquille ?
Je commence à mettre la table et Ken me suit pour essayer d'éclaircir la situation.
Mais il n'y a rien à éclaircir en réalité.
Les gens espèrent que je crève et je n'aurai jamais hésité à la faire si je n'avais pas eu la garde d'une petite fille.
Et puis sur le fait que je ne méritais pas Ken et qu'il n'était pas heureux avec moi, j'étais déjà au courant.
Ça me fait du mal de lui faire du mal.
C'est dans ma nature de faire souffrir je crois.
J'ai pas envie que notre relation ai la même fin qu'avec Ambre.
Un frisson parcourt mon corps en y pensant.
- Les écoute pas Méloé... Tu sais que c'est faux.
- Ils ont raison.
Son visage change du tout au tout.
- Explique.
- Bien sur que je suis pas une bonne personne pour toi. Tu le sais, je le sais, tout le monde le sait. On est juste assez con pour espérer que ça finisse pas trop mal.
- Mais...
Il cherche ses mots tellement mes pensées ont pris le dessus rapidement.
Je suis partie très vite, je lui accorde.
- T'es pas une mauvaise personne.
- Tu sais autant que moi que si.
- Mais je t'aime.
- C'est pas le problème.
Il soupire avant que le minuteur ne sonne pour les pâtes.
Je me redirige vers la cuisine en demandant à Ken de doucher Oana.
Je l'entends prendre son pyjama avant d'aller dans le salon et parler avec Ken pendant que je découpe un concombre pour l'apéritif.
- On va à la douche Oana ?
- Nan, c'est Mélo qui me douche.
- Aujourd'hui c'est moi, Mel fait à manger...
- Nan.
- Oana, fais pas de caprices s'il te plaît. Moi je sais pas te crier dessus...
- Je veux pas me doucher avec toi.
- Pourquoi ?
- Je veux pas que tu touches ma zezette comme l'animateur et que tu me fasses mal.
L'appartement est plongé dans le silence quelques instants avant que la voix de Ken ne dise :
- Mélo faut que tu viennes ! Je-
- J'ai entendu Ken. Putain de merde j'ai entendu.
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Waw ça me fait tout bizarre de poster de nouveau sur cette histoire.
En espérant que vous aimiez toujours hein !
Comme d'habitude n'hésitez pas à me donner vous avis.