Chapitre 28

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En récupérant Oana à la garderie, elle a de nouveau cet air triste collé sir le visage. Le même qu'hier, le même que ce matin.

Je tente de la questionner mais elle m'assure que tout va bien.

Je rentre donc sans réponse avec elle et Ken.

Les gars sont toujours là. Ils ont passé toute leur journée dans un deux pièces à 7 ? Mais sur quel genre d'hommes je suis encore tombée ?

- T'étais où toute la journée frère ? demande Alpha.

- Bah Mélo s'est faite virée de son taf à cause d'hier. On a passé la journée ensemble.

Ils ont tous l'air plus ou moins choqué de mon renvoi. Je m'y attendais. Je dois retrouver un travail au plus vite, voilà tout.

Le petit groupe se décide enfin à bouger vers les alentours de 19h. Ils déguerpissent tous mais avant de partir, j'ai le droit à quelques mots de Théo :

- Si tu galères pour trouver un boulot, on peut toujours te prendre en studio avec nous pour n'importe quoi et on te rémunère.

Je refuse poliment sa demande mais il insiste sur le fait que je dois sérieusement y réfléchir. Hors de question que ceux soient eux qui m'offrent un emploi, je me sentirai redevable à vie. Je vais trouver seule et sans aucune aide.

Dès le lendemain matin, je m'ennuie. J'ai besoin de m'occuper. Le travail me permettait d'oublier à quel point ma vie était un désastre. Pas de potes, une famille en pièces détachées, une vie amoureuse plus que catastrophique. Quoi de mieux ?

Je crois que je suis officiellement en couple avec Ken. Oui, je crois. J'en sais trop rien, ça m'inquiète. Je préfère me dire qu'on est pas réellement en couple, ça me rassure. Je ne l'aime toujours pas. Il a juste réussi à me convaincre. Je trouve ça terrible pour lui mais il l'a voulu. Je finirai par lui faire du mal. C'est une évidence.

Autour de moi, tout me paraît un petit peu plus fade. Les jouets de Oana qui traînent un petit peu partout me dépriment presque.

Où est Ezio ? La femme que je dois appeler ma mère est de retour sur la capitale. Elle veut voir sa fille, enfin ma fille, enfin bref. Je refuse catégoriquement que cette rencontre ait lieu.

Je me décide à finir les quelques pages de Martin Eden. J'ai vu que Ken appréciait aussi ce livre. Il a même fait un son qui en portait le titre.
D'ailleurs, je me demande ce que va donner son nouveau projet. Il m'a annoncé qu'il sortait dans moins d'un mois.

Juste avant que mes pensées ne se transforment en idées noires, quelques coups raisonnent dans mon appartement. Merci d'interrompre ma déprime.

Ken. Comme d'habitude.

- Qu'est ce que tu fais là ? demandais je alors qu'il s'installe déjà dans mon canapé.

- Je viens voir ma copine, normal.

Cette appellation me fait grimacer et il le voit.

- T'as changé d'avis ?

Je sens une pointe d'inquiétude dans sa voix qu'il essaye tout de même de masquer.

- Je sais pas... soupirais je. Déjà j'aime pas que tu m'appelles ta copine. C'est niais à souhait.

Je m'installe à ses côtés dans le canapé.

- Ça va... soupire-t-il en posant sa main sur ma cuisse.

- Ken, j'insiste. Tout ces petits trucs de couples niais et qui se séparent 2 mois après, non merci.

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