Chapitre 23

2.8K 130 84
                                    

Trois coup raisonne dans l'appartement. Je m'empresse de me lever de mon canapé en me dépêchant d'aller ouvrir pour éviter de réveiller ma petite sœur. Ken devait passer à la maison ce matin mais j'ignorai qu'il passerait si tôt.

J'ouvre la porte, mauvaise surprise.

- Ça fait trois fois que je viens. T'as pas répondu à mes messages.

Il entre dans l'appartement sans autorisation en me bousculant au passage.

- Elle est où Oana ? demande-t-il de manière agressive.

Je n'arrive pas à ouvrir la bouche. Je suis complètement paralysée devant lui. Ça ne peut pas arriver. C'est pas possible.

Il soupire avant de s'assoir sur une chaise.

- Je sais que j'ai fait de la merde, je cherche même pas à réparer. Je sais pas m'y prendre. Beaucoup de choses ont changé depuis qu'on est partis.

Je ne veux pas l'entendre, je ne veux pas le voir, je ne veux pas le sentir, je ne veux pas le toucher. Il me dégoûte. Tout son être me répugne. Les gens ne changent pas, je suis bien placée pour le savoir.

- Elle a jamais demandé à te voir. Je suis sa tutrice légale, tu n'as aucune raison de la voir.

Il me dévisage avant de prendre la parole pour tenter de m'amadouer.

- Je suis désolé. Ok ? J'ai fait des choses bien et j'ai changé depuis notre départ Mélo.

- Ça sera Méloé pour toi.

- Papa et maman ont divorcé.

Ces cinq mots me sonnent complètement. Comment ça ? Mon cœur se met à battre de plus en plus vite alors que ma vision se brouille peu à peu.

- Maman a voulu divorcer. Je crois qu'elle a eu un déclic, j'ai juste aidé à la procédure.

- Rien ne justifiera l'abandon.

- Essaye de me comprendre et de la comprendre pour une fois. T'as jamais su faire ça... Comprendre les gens et les écouter.

Je soupire et le laisse poursuivre.

- Maman est retombée il y a quelques mois sur une photo de toi et moi petits et ça l'a mise dans tous ses états. Elle me demandait pourquoi sa troisième fille était pas sur la photo. C'est elle qui m'a demandée de venir te voir. Elle est venue habiter sur Paris et elle aimerait revoir Oana.

- Tais toi. Tu mens. Tu sais faire que ça de toute façon. Mentir et fuir comme une ordure. Personne ne la reverra. Vous avez fait un choix quand vous êtes partis.

- Tu m'en veux encore pour Juliette ?

Ça faisait longtemps que personne n'avait prononcé son nom. Il ne manquerait plus qu'il parle d'Elle et je m'évanouie sur l'instant.

- Tu l'as laissée seule Ezio. Seule. Toute seule. À 17 ans.

- Elle aurait pu avorter !

Je ne m'énerve jamais en temps normal. Je suis méchante et cassante mais pas colérique. L'entendre parler ainsi de ma meilleure amie de l'époque me désole profondément.

- Pars de chez moi Ezio. Maintenant.

- Je l'ai mise en cloque mais rien ne l'empêchait d'avorter putain !

- DÉJÀ TU L'AS VIOLÉE ET EN PLUS TU SAVAIS PERTINEMMENT QU'ELLE N'AVORTERAIT JAMAIS ! hurlais je.

- Elle était consentante.

Mais je vais le tuer sur place. Il a pas changé putain. Évidemment que c'est toujours un connard.

- Elle n'était pas consentante pour la simple et bonne raison qu'elle était chrétienne et qu'elle se préservait pour le mariage. Sa religion l'empêchait d'avorter. Tu le savais. Je te déteste Ezio.

Passion.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant