Passion.

Chapitre 6

Me voilà à 14h30 dans le même parc.

Je le vois au loin avec sa casquette recouverte de la capuche de son sweat. J'hésite encore à y aller...
Pourquoi ? J'en sais rien. J'ai toutes les raisons du monde qui me poussent à y aller mais pourtant : je doute.

Lorsque je me décide enfin à y aller, il m'accueille avec un grand sourire.

- Ça va ? me demande-t-il.

- On va chez moi.

Il acquiesce d'un mouvement bref de la tête avant de me suivre.

Sur le chemin, il me dit :

- On peut parler aussi hein.

- Tu parles avec ta meuf. Avec moi tu baises ou tu pars, c'est tout.

- Eh calme la lionne... J'ai rien dit oim, tu te vénères comme aç.

- Je sais. Je suis sur les nerfs... soupirais je. Tu vas me faire oublier tout ça hein ?

- Évidemment... répond-t-il avec un petit sourire en coin.

- C'est là.

Il lève la tête pour regarder mon immeuble dans son intégralité et fait une petite moue dubitative.

- Tu veux pas qu'on aille chez moi plutôt ? propose-t-il.

- J'ai des trucs à faire pas loin d'ici après donc ça m'arrange chez moi. Tu devras partir rapidement.

- Comme tu veux...

Il finit par entrer dans mon immeuble.

Je sais que cet immeuble menace de s'écrouler à chaque moment mais je n'ai pas les moyens de louer autre part. On fait avec ce qu'on a.

Dans l'ascenseur, il commence à laisser quelques baisers dans mon cou qui me font frissoner. Ses mains rejoignent rapidement mes fesses et son bassin se colle frénétiquement à mes hanches. La pression qu'il exerce m'excite un peu plus et chaque baiser me donne un peu plus chaud.

J'ouvre avec précipitation ma porte et lance les clés sur mon buffet à côté de la casquette de l'inconnu.

Le regard de Idriss s'arrête quelques instants sur cette dernière. Je vois sur son visage qu'il aimerait me poser une question mais qu'il n'ose pas.

- Pose la ta question... dis je en déposant ma veste sur une chaise.

- Elle est à qui cette casquette ?

Je fronce les sourcils.

- Pourquoi ?

- Dis juste.

- J'l'ai trouvé dans la rue.

On sait jamais. Le mensonge est la meilleure protection.

- T'es sûre ?

- Pourquoi je mentirai ?

Il hoche la tête et puis rapidement me fait basculer sur le canapé pour passer une très bonne après midi.

~

- Tu sais que tu m'as toujours pas dit ton prénom... soupire-t-il en se rhabillant.

- T'en as pas besoin.

- Pourquoi tu veux pas me le dire ?

- Pourquoi tu veux le savoir ?

Il hausse les épaules.