Chapitre 39

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Ma fin de soirée a été la plus étrange que je n'ai jamais vécue. Un triste mélange de deux âmes amoureuses prêtes à se donner la mort.
Oui, c'était joliment étrange.

Surtout après d'ailleurs.

Notre voyage du retour a été très long et je n'imaginais absolument pas que j'avais parcouru une telle distance.

On a été silencieux, réfléchissant à l'autre et à nous. Ken ne pense plus que par moi et c'est terriblement mal.
Je ne lui dis plus mais notre amour est loin d'être éternel. Je mise sur une rupture violente après une énième dispute. On verra bien. Mais dans tous les cas, il va souffrir horriblement.

On s'est ensuite couchés dans le lit, tout deux dévorés par une sorte de passion incontrôlable. On avait besoin de sentir que nos corps se retrouvaient et se comprenaient alors que nos esprits ne faisaient que s'éloigner.

Encore une fois, j'ai pas réussi. J'ai pas réussi à l'avoir en moi. Je ne me suis jamais vu aussi contracté de toute ma vie. Pourtant j'en mourrai d'envie, mon corps en a décidé autrement. Même les doigts, rien du tout. Il était déçu mais il n'a rien dit. Je sais que ça fait 4 mois pour lui désormais.

Je me sens tellement coupable de ce refus de mon corps. J'ai un problème, encore un autre...
Lui, il culpabilise car il est persuadé que c'est de sa faute. Et la révélation de mon lien avec son ami n'a pas franchement aidé.

Voilà pourquoi je me retrouve quelques jours plus tard dans la salle d'attente de mon gynécologue. J'en ai eu plus que marre de pas pouvoir baiser avec mon copain et que c'est anormal de souffrir autant lors de toute tentative de pénétration.
Ken a insisté pour venir et sa main qui caresse ma cuisse me rassure légèrement. Son air un peu paumé dans un univers qui lui est inconnu me fait rire.

- Et donc tu vas ici dès que t'as un problème de chatte ?

J'explose de rire.
La dame en face de nous lui lance un sale regard auquel il répond avec un sourire.

- En quelque sorte mais c'est aussi lui qui me donne des renseignements si j'ai besoin. Genre si je veux prendre la pilule...

- Et pourquoi tu veux pas déjà ?

- Je veux laisser mon corps tranquille et pas interrompre mon cycle naturel tu vois...

- Nan, j'ai rien compris.

- Pas grave.

Il réfléchit quelques secondes avant de s'exclamer :

- Attends c'est un homme qui s'occupe de toi ?

- Bah ouais pourquoi ?

- Mais il a pas le droit-

- Ken tu vas pas me faire une crise de jalousie pour mon médecin ou je t'éclate la tête contre le sol instantanément.

- Tu le feras pas, t'as pas assez de force.

- Je demanderai à Hakim de le faire, il déteste t'entendre te plaindre des autres mecs pour rien.

- Tu parles du Hakim qui a encouragé ta sœur à me dire que t'avais couché avec son reuf ?

Je lui lance à mon tour un regard noir.

- Si tu parles de ce Hakim il y a peu de chances que tu arrives à tes fins mon amour...

- Madame Fotinellis ?

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