Chapitre 49

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- Mademoiselle, vous êtes réveillées ? Vous m'entendez ?

J'hoche silencieusement la tête.

- Vous pouvez me parler ?

- Oui... chuchotais je. Je suis fatiguée.

L'infirmier hoche la tête avant de me dire qu'il va prévenir un médecin de mon réveil et qu'il s'occupera de ma prise en charge.

- Attendez ! l'arrêtais je. Dites-moi que je suis pas là depuis longtemps...

- Il est 9h du matin. Vous vous êtes réveillées une fois mais vous avait l'air de ne plus vous en souvenir.

Je fronce les sourcils.

- Je sors quand ?

- Quand le médecin le dira. Je ne pense pas que vous en avez pour très longtemps. On a fait des examens et tout est en place. Grosse fatigue, stress quotidien ?

- En effet.

- Bon, je reviens.

Il sort et ferme la porte derrière lui.

Je tente de bouger quelques muscles pour me rassurer sur le fait que je peux encore m'en servir.
Soulagement quand j'y arrive.

C'est déprimant tout blanc. Je sais, on est dans un hôpital, mais c'est justement la raison pour laquelle ils devraient mettre de la couleur.

Personne n'est là à mon réveil...

À l'instant où la porte s'ouvre de nouveau, je regrette que cette pensée ait traversé mon esprit rien qu'un instant.

C'est sa casquette que j'aperçois en premier. Il avance doucement mais pourtant pas sûrement. Il sait déjà qu'il n'a rien à faire ici.

- Tu peux revenir d'où tu viens.

Il lève enfin la tête. J'ai beau regarder ses yeux, ils ne m'annoncent que noirceur et débris.

- Bonjour, répond-t-il.

Je lève les yeux au ciel.

Le silence est pesant dans la salle. Le bruit des voitures dehors résonnent comme une douce mélodie face à cette gêne immense.

- Tu peux sortir. Dis pas un mot de plus, ça servira à rien.

Mieux vaut le prévenir.

Je ne suis ni énervée, ni déçue. J'ai l'impression de juste mépriser son comportement. J'ai le droit de mépriser ce qu'il fait. Parce que j'ai souffert, j'ai le droit. Et personne n'a le droit de me critiquer parce que je le fais.

Je ne prononcerai pas un mot de plus pour lui.

Il m'ignore, très bien. Libre à lui de faire ce qu'il veut après tout.

- Ça a l'air d'aller. J'ai emmené Oana chez Mekra, elle voulait venir mais je pensais pas que ça soit la meilleure chose.

Le prénom de ma petite me rassure et le fait qu'elle soit avec Hakim aussi, aussi étrangebque ça puisse paraître.

- Juliette est retournée avec Sneazzy mais elle a demandé de prévenir quand tu serais réveillée.

Qu'il se taise !

J'en peux plus de sa voix et de son attitude.

Exactement comme s'il avait rien fait. Je passe pour la folle qui s'énerve mais c'est lui le coupable sur le coup. Il se place encore comme innocent.

- J'ai pas envie de te voir Ken.

- On a pas toujours ce qu'on veut dans la vie.

Ses sarcasmes ne vont pas marcher longtemps.

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