Chapitre 52

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Il s'est endormi ou du moins ses yeux sont clos. La respiration encore lourde et saccadée de notre acte d'il y a quelques minutes.

Ouais, on l'a fait.

Il n'a pas son sourire habituel qui orne son visage lors de nos nuits passées ensemble. Je me retiens de ne pas caresser sa joue ainsi que sa petite moustache qu'il n'avait pas lorsqu'il m'a quittée.

Ses yeux s'ouvrent lentement dans ma direction. Son petit sourire apparaît enfin en me voyant et mon cœur chauffe un petit peu trop. Il glisse une mèche de mes cheveux derrière mon oreille avec un air d'homme heureux et un sourire béat.

- On a réussi, chuchote-t-il.

J'hoche la tête avant de me glisser dans ses bras.
J'ai besoin de sa présence réconfortante. Je me sens seule depuis si longtemps que je n'ai pas la force de passer encore une nuit seule.

- Tu te mettais vraiment trop la pression par rapport à ça...

- Je sais. Le thérapeute me l'a dit.

Son sourire s'affaisse pour laisser place à une petite grimace.

- T'y as été quand même ?

- J'allais pas t'attendre. Si je dois t'attendre pour continuer ma vie, je risque de pas beaucoup avancer.

Il ne répond pas.
Je me lève pour me rendre à la salle de bain.

- Ken, je suis encore énervée... J'ai vraiment cru que tu reviendrais pas.

Je ferme la porte et m'adonne à une longue douche chaude. Le temps de tenter de mettre mes idées et surtout mes sentiments au clair.
Je sais que quand il part c'est qu'il en ressent le besoin irrépressible. Mais il me l'a dit lui même, on fonctionne à deux et on ne peut négliger l'autre.
Pendant que j'essaye de faire des efforts, il refait les mêmes erreurs.

Mais cependant, une partie de moi l'aime et l'aimera pendant longtemps encore.

- Mel, ça va ? Ça fait longtemps que t'es sous l'eau...

- J'arrive.

- Je t'attends...

Je me sèche rapidement et enfile un gros sweat qui fait office de pyjama. C'est un de ses sweat à lui.
Je devine que s'est ce qui le fait sourire quand son regard se pose à nouveau sur moi.

Il pose délicatement sa main au creux de mon dos pour me faire avancer en me disant :

- Tu sais, je ne vais plus partir. Je sais, tu vas pas me croire mais c'est vrai.

- Pourquoi je devrai te croire plus cette fois ci que celle d'avant et celle d'encore avant ?

Notre discussion est anormalement calme.

On a eu peur tout les deux.
Moi, qu'il ne revienne pas.
Lui, que je ne veuille plus de lui à son retour.

Ça doit sûrement jouer. Presque un mois entier d'absence sur un relation de 4 mois c'est juste énorme.

- Parce que d'habitude être seul ça m'apaise mais cette fois ci, me trouver loin de toi, je suffoquais.

- Baratineur, me moquais je me glissant de nouveau dans le canapé lit.

Il se couche à côté de moi sans me lâcher une seule seconde des yeux.

Notre position me rappelle la nuit où on a faillit se foutre en l'air, les deux en même temps. Ça aurait fait un jolie jackpot cette merde. Lui et moi on a gagné le gros lot en se trouvant.
Trop d'un seul coup, ça rend fou.

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