Chapitre 34

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Une autre larme perle sur ma joue.

Il avait pas le droit de faire ça.

Je me sens honteuse d'avoir pu lui accorder ma confiance et d'avoir été si naïve à son égard.

Merde, c'est pas mon genre de m'ouvrir aux autres et voilà qu'il ose.

Putain.

Je balance mon téléphone pourri à l'autre bout de la pièce. Je vois l'écran se fracturer et un enième sanglot incontrôlé m'échappe.

Ken t'avait pas le droit. Pas toi. Tout le monde sauf toi.

Pourquoi j'ai essayé de faire l'effort de m'intéresser à son putain de travail pourri hein ?

Sa musique. Je la hais. Je le hais.

Il a pas le droit. J'ai l'impression qu'il a pris mon cœur et qu'il l'a brisé en mille morceaux.

J'entends au loin la porte s'ouvrir. Il est tard, il ne devrait pas être là. J'ai tout sauf envie de le voir. Un petit ronflement de Oana me fait me souvenir que je ne suis pas toute seule.

- Chérie ? dit sa voix.

Je me remets à pleurer.

Je sens qu'il entre dans le salon.

Je suis dans le canapé, en boule, en pleurs. Je le déteste, je veux qu'il parte.

- Mon amour ça va pas ?

Il s'assoit à mes côtés et je me retourne pour ne même pas l'apercevoir.

- Dégage... dis je avec la gorge serrée.

- Moi ? Mais qu'est ce que j'ai fait ?

Un autre sanglot sort malgré moi. Il tente de me prendre dans ses bras mais je le repousse malgré le peu de force qu'il me reste.

J'ai trop pleuré, je n'ai plus aucune énergie. Même parler est une épreuve.

- Agápi... murmure-t-il.

- Dégage Ken ! Dégage !

Je lève enfin la tête pour le voir mais ses yeux m'arrachent le cœur. Il a l'air triste et terriblement mal. Mais moi aussi je le suis, il mérite de l'être également.

- Pars de chez moi... dis je d'une voix faible.

- Mais pourquoi ?

- FAIS PAS COMME SI TU SAVAIS PAS PUTAIN !

- Crie pas tu vas réveiller Oana.

- T'es pas son père ! dis je en me levant pour aller fermer la porte de sa chambre.

- T'es pas sa mère non plus...

Mes mouvements se stoppent instantanément.
Pardon ?

- Ken part avant que ça soit moi qui parte.

- Pas avant que tu m'aies expliqué.

Je me remets à pleurer. Je suis tellement faible que j'en tombe au sol. Il ne paraît même pas s'en préoccuper, il est absorbé par autre chose.

Il fait un tour de la pièce grâce à son regard et tombe sur mon téléphone. Il se lève lentement. J'observe ses moindre faits et gestes.

Il arrive délicatement jusqu'à mon téléphone et le prend.

- Tu viens d'écouter mon album ? demande-t-il.

- C'est mon album qui te mets dans cet état ? redemande-t-il.

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